DEPOT DES LISTES POUR LES LEGISLATIVES - La bousculade

C’est une ambiance électorale qui a régné hier dans la cour du ministère de l’Intérieur. A 00h, quand même, on se croyait en pleine période de la mi-journée. Pendant que les journalistes des organes respectifs faisait du direct, les responsables des partis politiques et coalitions se mettaient à même le sol, d’autres dans de petits coins pour apporter des réglages et des rectificatifs. C’est la bousculade au niveau du couloir qui mène vers la grande salle de réunion qui loge les membres de la commission chargée d’enregistrer les listes. La course pour les élections législatives de février 2007 vient d’être lancée.

A une heure de la clôture du dépôt des listes, ce n’est pas encore le grand rush. Les partis viennent au compte goût. Le Mouvement pour la réforme pour la démocratie et le socialisme (Mrds) de l’imam Mbaye Niang a été la première formation politique à déposer ses listes pour les élections législatives de février 2007. C’est aux alentours de 10 heures qu’une délégation de ce parti s’est rendue au quatrième étage du ministère de l’Intérieur sis à la rue Carnot pour se mettre sur la ligne de départ des législatives. «Puisque notre parti prône l’éthique, c’est depuis longtemps qu’on fait tout le travail que l’on avait à faire pour déposer nos listes à temps», a déclaré l’un des responsables du Mrds. Après, les membres de la commission chargée d’enregistrer les listes des partis et coalitions politiques candidats aux élections législatives se sont tournés les pouces en attendant un autre parti. Pendant ce temps, les journalistes se font également désirer. Sachant que les politiciens, en bon sénégalais, préfèrent attendre la dernière minute pour se bousculer devant la commission, ils ont commencé à se pointer au ministère vers 17 heures. Jusqu’à cette heure, c’est un calme relativement plat au quatrième étage du ministère de l’Intérieur. Les journalistes, de même que les membres de la commission palabrent tranquillement, guettant l’arrivée d’une délégation de parti. C’est seulement à 18 heures 8 minutes que le secrétaire général du Rassemblement des écologistes du Sénégal (Res), Ousmane Sow Huchard va arriver. Après un laps de temps passé dans la commission, il ressort pour annoncer qu’il va revenir plus tard avec d’autres membres de son parti. Il a affirmé que le Res n’est pas intéressé par la présidentielle. Son objectif, ce sont les législatives.

Au niveau du ministère de l’Intérieur, le personnel est presque absent. Les rares agents présents sur les lieux ne se préoccupent pas tellement des regards rivés au niveau de leur service. Soit ils reviennent, soit ils partent à la cérémonie de remise de cadeaux aux enfants du personnel du ministère.

Il est 19 heures passées, le fil des journalistes se grossit davantage, mais celui des partis et coalitions politiques est au niveau zéro. Il a fallu attendre 20 heures 20mn pour voir la délégation du Rassemblement pour le peuple (Rp) de Serigne Mamoune Niasse, le tout nouveau allié du Parti démocratique sénégalais (Pds), arriver. Aussitôt, ils ont commencé à éplucher leurs dossiers avec les membres de la commission. Cette opération a duré plus de trois heures de temps. Pendant qu’ils sont en train de travailler à l’intérieur de la salle de conférence, le ballet des formations politiques bat son plein. Le porte-parole du Parti de la réforme (Pr) accompagné de deux autres membres de son parti, est venu non pas pour déposer la liste de son parti pour les législatives mais plutôt pour superviser la liste qu’il partage avec le Pds avec qui il a «un accord de coopération».

Plus la nuit avance, plus il fait de plus en plus froid. Mais cette fraîcheur semble juste se limiter dehors et à la cour du ministère. Le ton commence à monter. Les couloirs qui mènent vers le quatrième étage grouillent de monde. L’heure butoir se rapproche. Les délégations se bousculent et s’entassent dans le petit couloir qui donne vers la grande salle de réunion. L’Union pour la République (Upr) de Me Doudou Ndoye s’est pointé aux environs de 22h 30mn alors que le Front pour le socialisme et la démocratie/Benno Jubël (Fsd/Bj) est arrivé presque une demi heure après, précisément à 23h. Ensuite, c’est le tour de l’Alliance Jëf jël de Talla Sylla. Chronologiquement, c’est la coalition dirigée par Robert Sagna And défarat Sénégal, And Jëf/Parti africain pour la démocratie et le socialisme (Aj/Pads), de débarquer. Le Rassemblement des écologistes du Sénégal (Res) signe son retour au quatrième étage du ministère de l’Intérieur. C’est à 20 minutes de la clôture du dépôt des listes que les grandes coalitions comme « Jamm Ji » qui regroupe le Parti socialiste (Ps), la Ligue démocratique/Mouvement pour le parti et le travail (Ld/Mpt), le G 10 et le Rewmi et l’autre partie dissidente de la Coalition populaire pour l’alternative (Cpa), Alternative 2007 où l’on retrouve l’Alliance des forces de progrès (Afp), le Parti de l’Indépendance et du travail (Pit), le Rassemblement national démocratique (Rnd), le Mouvement pour le socialisme et l’unité (Msu), entre autres, sont venues déposer leurs listes pour les législatives. « Forces paysannes » de Aliou Dia est arrivé un peu à avant 00h, l’heure à laquelle les responsables des partis et des coalitions comme Khalifa Ababacar Sall, Omar Sarr, Pape Diouf, etc. de « JammJi », Madiop Bitèye de «War wi » de Modou Diagne Fada sont montés en masse au quatrième étage. Il n y a plus de place, les issues sont obstruées par les nombreuses délégations dont certaines sont venus avec des « gros bras ». Comme s’ils s’étaient passé le mot, ils sont tous arrivés au même moment. Le Premier ministre et directeur de campagne du Parti démocratique sénégalais (Pds) est venu lui-même déposer la liste de sa formation ou coalition politique typée de la mouvance présidentielle. Macky Sall est accompagné par le directeur des structures du Pds et ministre du Tourisme et des transports aériens.

Après avoir signalé leur présence auprès des membres de la commission composée par les membres de la Commission électorale nationale autonome (Cena) et par les techniciens du ministère de l’Intérieur, ils sont nombreux les représentants de partis qui sont allés se recroqueviller dans un coin du ministère de l’Intérieur pour parfaire ou réaménager leurs listes. S’ils ont attendu ce moment pour venir déposer leurs listes, c’est parce que les investitures sont difficiles mais surtout pour éviter le cas Alé Lô qui en 2001 qui s’est retrouvé à la fois sur deux listes celles du Ps et du Pds. Mais l’effet de la dernière minute semble être la principale explication.