L’appel du Président Abdoulaye Wade semble déjà plombé par la sortie de Moustapha Niasse à Paris lors d’une cérémonie d’hommage rendu au défunt Président Mamadou Dia. Cette déclaration du leader de l’Afp a été fait peu avant que le Chef de l’Etat ne saisisse officiellement et par écrit l’opposition et les syndicats.
« Je n’ai aucune forme de confiance en Wade ». C’est la réponse cinglante donnée par Moustapha Niasse à l’appel au dialogue avec l’opposition que le chef de l’Etat aurait formulé lors du conseil des ministres du 11 juin.
Interrogé sur le sujet à la fin de la journée d’hommage à Mamadou Dia le 13 juin dernier à Paris, le leader de l’AFP a indiqué avoir reçu un émissaire du président de la République, Serigne Mbacké Ndiaye en l’occurrence, venu lui apporter une invitation au dialogue sur les questions économiques, sociales et politiques du pays. « J’ai dit à Serigne Mbacké Ndiaye de dire au président Wade que moi Moustapha Niasse je n’ai pas confiance en lui. J’ai le droit de le dire et cela n’engage que moi », a indiqué le patron des progressistes.
En réalité, Moustapha Niasse a donné une réponse personnelle en attendant que son parti se prononce sur cette demande de dialogue. « Les instances de l’Afp vont se réunir pour apprécier et prendre une décision », a t-il ajouté. Eu égard à la réaction de Moustapha Niasse, la réponse de son parti devrait être de la même teneur. En effet, on imagine mal l’Afp prendre le contre-pied de son leader.
Au demeurant, force est de constater que les appels du chef de l’Etat sont toujours l’objet de suspicion de la part de l’opposition, qui y voit une manœuvre, une manipulation ou une campagne de communication. A quelle fin ? Mettre ses adversaires au pied du mur, parce que ce sont eux qui refusent le dialogue ? Vendre le retour d’Idrissa Seck dans l’enclos libéral ?
Ce qui est sûr, c’est que la stratégie adoptée pour ces appels au dialogue est quelque peu maladroite. C’est d’ailleurs le moins que l’on puisse en dire. En effet, le chef de l’Etat aurait pu s’adresser directement aux responsables de l’opposition, mais il choisit d’envoyer d’obscurs émissaires qui transmettent des messages à des plénipotentiaires qui, à leur tour, saisissent les destinataires. Entre temps, naturellement il y a des fuites qui ne mettent pas en confiance les acteurs de ce dialogue.
En outre, comment peut-on dialoguer sans un cadre clairement défini, avec une forme et un fond ? Peut-être que le président veut éviter qu’on lui mette sur la table les conclusions des Assises nationales ou que le dialogue soit transformé en conférence nationale.
Par ailleurs, Moustapha Niasse a profité des micros de la presse pour clarifier les contours de la visite que Karim Wade, ministre d’Etat ministre des Infrastructures lui a rendu récemment. « C’est un vieux débat et je veux éviter toute controverse parce que nous ne sommes pas du même niveau, ni par l’âge, ni par l’expérience, ni par l’itinéraire », a précisé Moustapha Niasse. Voilà qui est clair. Mais encore ? « Karim m’a téléphoné pour venir me voir, afin de me remercier d’être venu à Paris à la levée du corps de son épouse décédée ». Fin de l’histoire.
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