Samedi 27 Avril, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Politique

Différend entre WADE et Idrissa SECK : Le butin ou la rançon se chiffrerait à 83 milliards

Single Post
Différend entre WADE et Idrissa SECK : Le butin ou la rançon se chiffrerait à 83 milliards
Sorti le vendredi 10 novembre dernier, ‘Une démocratie prise en otage par ses élites’ est le quatrième ouvrage du journaliste-écrivain, Abdou Latif Coulibaly. Ce nouveau livre, dont les bonnes feuilles ont été publiées par la presse sénégalaise, est divisé en six parties pour 278 pages. Même si le contenu est largement diffusé, il reste que l’ouvrage révèle le montant financier qui oppose Wade à son ancien Premier ministre, Idrissa Seck. Selon Abdou Latif Coulibaly, qui s’appuie sur la presse sans plus de précision et avec le conditionnel, ce sont 83 milliards qui sont au cœur du différend entre le président Wade et Idrissa Seck. En plus de cette révélation, l’auteur encense le ministre de l’Agriculture, Farba Senghor, un de ses pourfendeurs.

(Correspondant permanent à Paris) - Dans le jeu de ping-pong entre les émissaires du président Abdoulaye Wade et ceux d’Idrissa Seck, deux conclusions sont à tirer. Premièrement, il y a bel et bien eu négociation pour sortir le maire de Thiès de prison. Deuxièmement, le différend qui oppose les deux protagonistes est d’ordre financier. Dans ce second cas, Abdoulaye Latif Coulibaly donne le montant en jeu dans son nouvel ouvrage, ‘Une démocratie prise en otage par ses élites’, publié vendredi dernier à Paris par les éditions Le Seuil. Pour l’auteur de ‘Un opposant au pouvoir. L’alternance piégée ?’, le montant qui opposerait le président de la République à son ancien Premier ministre porterait sur 83 milliards de francs Cfa. ‘Comment cet argent, objet de litige entre les deux hommes politiques (Wade et Idrissa Seck : Ndlr), et qui porterait, selon les révélations de la presse, sur des montants évalués à près de 83 milliards, a-t-il été gagné ?, s’interroge le journaliste-écrivain et, par ailleurs, directeur de l’Issic. Il poursuit l’interrogation en soulignant que ‘si ce n’est pas de l’argent du trésor public, quelles concessions majeures les concernés par ses montants, ont-ils pu faire à leurs ‘généreux donateurs’, au détriment du peuple, pour obtenir des sommes aussi énormes ?’. L’auteur ne développe pas outre mesure cet aspect financier. Il ne dévoile pas, non plus, de façon précise ses sources. Il dit avoir tiré ce montant des révélations de la presse.

En tous les cas, le pactole est faramineux et explique la profondeur de la crise entre le fils putatif et le père adoptif. Idrissa Seck et Abdoulaye Wade doivent dire à l’opinion les sommes qui les opposent d’autant plus qu’on sait maintenant qu’il s’agit essentiellement de cela. On doit, aussi, savoir le montant des fonds politiques de 2000 à 2005, année d’incarcération d’Idrissa Seck, pour mesurer l’ampleur des sommes qui déchirent les deux hommes politiques. D’ailleurs, Abdou Latif Coulibaly pense savoir que ce ‘(…) litige, de toute évidence, n’a pas qu’un soubassement politique’.

L’autre problème posé par Abdou Latif Coulibaly, c’est l’origine du litige financier surtout que les deux camps ont confirmé que c’est de l’argent qui est au cœur de leur brouille.’Quelle est l’origine de l’argent, objet du litige qui l’oppose à son ancien père qui l’a fait (sic). Il ne suffit plus de faire preuve d’érudition et de maîtrise de versets du Coran pour tenter de convaincre’, soutient l’auteur. Si Idrissa Seck doit des explications aux Sénégalais, Wade doit aussi dire le montant financier qui l’oppose à son ancien Premier ministre parce que c’est lui qui est élu et qui doit rendre compte aux Sénégalais. Même s’il parle souvent de dépassement budgétaire dans les chantiers de Thiès, mais c’est lui aussi qui a dit que seul Idrissa Seck et lui savent ce qui les oppose. Donc on peut penser que le différend a des ramifications qu’il faut expliquer aux Sénégalais. Latif et la transhumance

Dans un autre registre purement politique, Abdou Latif Coulibaly a fait une sorte de bilan de la transhumance. Après avoir tiré à boulets rouges sur Djibo Kâ, Iba Der Thiam et Ousmane Ngom principalement, il tire la conclusion que ‘les ministres qui sont issus du Pds et qui ont combattu avec le chef historique constituent aujourd’hui moins de 11 % de l’équipe gouvernementale. Les formes de transhumance des uns et des autres sont différentes, mais ont un dénominateur commun : le reniement d’idées, le ravalement de principes, auxquels ils ont semblé, un moment, croire, et s’étaient mis à les défendre’. Abdou Latif Coulibaly note que ‘83 % des ministres de la République n’ont jamais adhéré à la vision de Me Wade, alors combattant dans l’opposition’. Abdou Latif Coulibaly et Farba Senghor

En lisant le passage consacré à Farba Senghor par Abdou Latif Coulibaly dans son nouvel ouvrage, considéré à tort ou à raison comme un des faucons, on s’étonne quand on sait que le ministre de l’Agriculture est un des pourfendeurs du journaliste-écrivain. D’ailleurs, Abdou Latif Coulibaly ne s’y est pas trompé : ‘Certains trouveront curieux que nous éprouvions beaucoup de sympathie et de respect pour Farba Senghor. C’est pourtant le cas’. Avant de dire que ‘pour nous, cet homme incarne une certaine dimension de l’éthique.

Cette dimension qui fonde la fidélité et le dévouement à une cause ou à un homme. En toute circonstance ! Et quoi qu’il advienne !’. A en croire l’auteur, Farba Senghor ‘ose parfois dire la vérité. Là où beaucoup la tairaient. Par pur opportunisme. Je le concède : l’homme est parfois fantasque et surfe souvent à la limite de la décence que requiert son rang. Il peut être burlesque. Nous en convenons. Il n’empêche, il a une certaine idée de la fidélité. Il plaît pour ça. Demain, il sera sûrement le dernier à renier Abdoulaye Wade’.

Pour Abdou Latif Coulibaly, l’actuel ministre de l’Agriculture ‘n’a jamais été un couard, devant la puissance d’antan d’Idrissa Seck, alors que presque tous ceux qui le dénigrent aujourd’hui ont tremblé comme une feuille morte, devant l’ancien Premier ministre (…). Quand Abdou Fall, l’un des plus grands pourfendeurs de l’ancien Premier ministre, cherchait à rabibocher avec le maire de Thiès, et à accepter même certaines faveurs de sa part (…), Farba Senghor, lui, continuait de plus belle sa croisade contre celui qu’il a depuis toujours identifié comme le deuxième Brutus dans la famille libérale’. L’autre force de Farba Senghor, selon Abdou Latif Coulibaly, c’est son ‘courage’, surtout ‘quand il s’agit de parler au chef de l’Etat’. ‘Y a-t-il beaucoup de personnes qui en ont autant autour du chef de l’Etat ?’, s’interroge l’auteur. Avant de se répondre : ‘Rien est moins sûr. Et cela est un autre facteur qui explique le blocage de cette nation, depuis six ans que les libéraux sont installés aux commandes’.



0 Commentaires

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés.
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email