La ville de Thiès a payé un lourd tribut dans le cadre des divergences profondes entre le Chef de l'Etat, Me Abdoulaye Wade, et son ancien Premier Ministre et homme de confiance, Idrissa Seck. Ce constat a été fait par le mouvement de soutien « And Jubbanti Thiès », créé juste lors de la dernière présidentielle pour soutenir Me Abdoulaye Wade.
Idrissa Seck étant un fils de Thiès, par ailleurs premier magistrat de la commune, cette position a fait qu'il a bénéficié de beaucoup de sympathie de la part des Thiessois. Selon Thierno Mbaye, coordonnateur du mouvement, depuis l'éclatement de l'affaire Idrissa Seck, rien ne bouge à Thiès. Les usines sont fermées une à une sans que des initiatives réelles ne soient prises pour les remettre sur les rails, les chantiers de l'indépendance sont également passés à la trappe, car ils ont été tout bonnement arrêtés, accroissant ainsi l'oisiveté des jeunes. Sur le plan purement politique, dit-il, des Thiessois en ont profité pour ramer à contre-courant des intérêts du PDS, et les divergences politiques ont atteint toutes les couches sociales de la ville, générant une situation extrêmement grave. Pourtant, souligne le jeune libéral, Thiès est une ville politiquement historique qui a joué un rôle important dans l'avènement de l'alternance. S'y ajoute qu'elle recèle d'énormes potentiels en ressources humaines qui, bien exploitées, peuvent hisser Thiès dans une posture de capitale économique du pays. Pour ouvrir les yeux à tous les acteurs politiques, informe-t-il, le mouvement, garçons et filles confondus, avait observé une grève de la faim au mois de juillet dernier. C'était pour avoir une entrevue avec Me Abdoulaye Wade, afin de donner leur point de vue sur la situation de Thiès sur tous les plans. Mais, renseigne-t-il, c'est Me Madocky Ndiaye et El Hadji Bakar Diagne, tous des responsables libéraux qui avaient supplié les grévistes d'arrêter après seulement deux jours qui avaient occasionné des évacuations au centre hospitalier régional de Thiès. Selon lui, ils avaient promis de s'impliquer pour faire en sorte que l'entrevue avec Me Wade puisse avoir lieu. Depuis, se désole le coordonnateur, l'idée tarde à se concrétiser, malgré les démarches entreprises. C'est ainsi que les jeunes souteneurs de Wade ont pris la décision d'observer encore la grève de la faim dès le retour du Chef de l'Etat. Sur les supposés retrouvailles entre Wade et son fils putatif Idrissa Seck, les jeunes libéraux déclarent qu'ils n'y voient aucun inconvénient, à condition que cela constitue un avantage certain sur les plans économique, politique et social. Si les retrouvailles ne sont pas scellées, les jeunes souteneurs demandent aussi aux plus hautes autorités de l'Etat de ne pas se baser sur cette situation pour marginaliser les Thiessois.
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