Vendredi 26 Avril, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Politique

Doudou Wade, président du Groupe Libéral à l’Assemblée nationale : «Je suis fier de mon jeune frère Karim Wade»

Single Post
Doudou Wade, président du Groupe Libéral à l’Assemblée nationale : «Je suis fier de mon jeune frère Karim Wade»
ENTRETIEN AVEC… Doudou Wade, président du Groupe parlementaire Libéral et démocratique : «Les traîtres méritent pire que l’exclusion»

Dans une boutique quelconque du Plateau où il passe ses heures perdues, au moment où Dakar-ville se vide de ses commerçants et bureaucrates, le président sortant du groupe libéral et démocratique à l’Assemblée nationale défend le taux de participation aux législatives, fustige les traîtres tapis dans son camp et se dit fier de Karim Wade, son jeune frère.

Comment le patron des députés libéraux que vous êtes analyse-t-il le faible taux de participation des sénégalais au dernier scrutin législatif ?

Je ne suis pas allé aux élections pour analyser des taux d’abstention. Nous nous sommes investis pour gagner, pour avoir une majorité qualifiée qui permette au président de la République de gouverner en toute sérénité. Nous avons gagné et nous avons bien gagné ! Pour la première fois de notre histoire, un parti remporte l’ensemble des sièges au scrutin majoritaire, et avec la proportionnelle. Je pense que nous allons en sortir avec 43%. Donc j’applaudis et je félicite l’ensemble des sénégalais qui ont permis cette belle victoire.

N’est-ce pas une victoire exprimée par la minorité des Sénégalais, vu le faible taux de participation ?

C’est dans les normes. Il faut se souvenir que jamais les élections législatives n’ont connu un taux supérieur à 40, 98%, quand la présidentielle et les législatives ont été découplées. Il est arrivé même que les élections présidentielle et législatives soient couplées et que ce soit la présidentielle qui tirait sur les législatives. Les Sénégalais sont, beaucoup, plus enclins à participer aux élections présidentielles où il y a un combat politique entre deux hommes, des individus sur une base programmatique. Les législatives, c’est rechercher une majorité pour permettre à celui qui a été élu de pouvoir gouverner. Mais, depuis 1993, les taux de participations tournent autour de 39% à 40%. Aujourd’hui, nous avons eu près de 35% dans un contexte où tous les partis politiques ne sont pas allés aux élections.

Pourtant, en 2001, les législatives ont enregistré un taux de participation de 67, 71%.

Le contexte de 2001 est différent. Nous sommes partis aux élections présidentielles le 19 mars 2000 et il y a eu une chose inédite au Sénégal : l’alternance que les Sénégalais ont cherchée pendant 40 ans. Le président, après ces élections, a dissout l’Assemblée nationale, ce qui fut, également, une chose inédite. Alors, le torrent présidentiel a entraîné les législatives pour permettre d’obtenir un taux de 67%.

Est-ce que les dernières législatives ne sont pas, également, inédites dans la mesure où le peuple venait de réélire son Président à 55, 5 % avec un taux de plus de 70 % ?

Je suis totalement d’accord !

Alors, pourquoi ce que vous appelez torrent pour la présidentielle du 25 février n’a pas entraîné les législatives ?

Vous oubliez un autre facteur. Un facteur qui est venu amoindrir cet effet. C’est que nous sommes partis aux législatives, après la présidentielle et nous avons des partis politiques qui ont participé aux élections présidentielles, notamment, le deuxième et le troisième, mais qui ont boycotté les législatives.

Donc, vous reconnaissez la force de l’opposition qui a boycotté le scrutin ?

Du tout ! (Il se répète) La norme, les références, c’est les 41%.

Et pourquoi pas les 67 % de 2001 ?

Je dis bien que sur ces 41% qui est la norme, l’opposition, avec 38%... (Ndlr : confus)… C’est-à-dire que le boycott, dans la norme qui est dégagée, ne représente que 3% de l’électorat. C’est simplement 3% de l’électorat, de mon point de vue, qui n’est pas allé aux élections.

Ce que l’opinion ne comprend pas, c’est pourquoi vous ne prenez pas le taux de 2001 comme la référence d’autant plus que c’est la plus récente élection.

Vous avez des élections en 1993 et en 1998 où nous étions à 38, 39 et 40,98%. Aucun parti n’avait boycotté. Quand tous les partis vont aux élections, c’est 40%, quand vous avez une dizaine de partis qui ne vont pas aux élections, vous êtes à 38%. Le taux de participation est un excellent taux. Et puis, attendez de voir ce qui va se passer en France. C’est parce que les élections législatives constituent le choix d’un outil parlementaire pour appuyer un Président. Ensuite, vous savez que dès l’annonce du boycott, les choses étaient déjà faites. C’était un combat sans adversaire et certains se sont dits que cela ne valait pas la peine. C’est pourquoi, il n’y a pas eu d’engouement.

Est-ce qu’il ne faut pas, aussi, expliquer ce manque d’engouement pas les difficultés que vivent les populations avec les délestages, les coupures d’eaux et la hausse des prix de denrée de première nécessité ?

Je vous dis toute suite que le taux est bon. Mais, compte tenu de la massification du Pds, de ce que les Sénégalais nous ont vu faire depuis le 19 mars 2000, nous pouvions espérer aller à 50% de participation et avoir 10 points de différence entre la présidentielle et les législative. C’était possible. Mais, vous avez la situation interne du parti qu’il ne faut pas ignorer. Il y a des personnes qui ont eu des positions contraires à la position du parti. Il y a, aussi, le fait que tous les partis politiques n’ont pas participé aux élections, et cela il faut l’estimez à environ 3% représentant ceux qui ont suivi le boycott. Et il y a le contexte ! Quand quelqu’un se lève pour aller voter le matin et qui trouve qu’il y a une pénurie d’eau pour des raisons indépendantes de notre volonté, il peut prendre la décision de ne plus aller voter. Ensuite, il faut remarquer que les jeunes ont préféré aller aux élections présidentielles pour élire le président de la République. Je pense qu’ils n’ont pas eu le même engouement. Mais, je ne pense pas que le Pds pût atteindre les 60% de la présidentielle. Entre le Président d’une part, et le Parlement et ses députés d’autre part, il y a une différence. Le chef de l’Etat a été élu par 1,900 million de voix et que le Pds a eu 1,190 million de voix. Et il faut défalquer les associations et partis politiques qui étaient avec nous, lors de la Présidentielle et qui sont allés seuls sur les Législatives.

Pour revenir sur le Pds, Me Abdoulaye Wade a parlé de traîtres pour évoquer les membres de son parti qui auraient joué pour le boycott.

Le Pds a ses règles. Il investit ses militants, certains vont aux élections et votent contre ceux qui ont été investis par le parti. Ce sont des traîtres. Il n’y a pas d’autres mots.

Qu’est que le Pds va faire, alors, contre ses traîtres ?

Le parti prendra des sanctions nécessaires contre toutes les personnes qui ont trahi les orientations et les décisions du parti.

Quelle sera la nature de cette sanction ?

Je ne peux pas vous le dire, ce sera une décision du parti.

Une exclusion ?

En tout cas, trahir son parti mérite pire que l’exclusion.

Thierno Lô a accusé l’administrateur du Pds, M. Ablaye Faye d’être à l’origine de son échec à Darou Mouhty.

Je ne connais pas les raisons pour lesquelles le Pds a perdu à Darou Mouhty. Je sais que la différence de voix qu’il y a entre Waar-wi et nous n’atteint pas les 150 voix. Modou Diagne Fada comme Thierno Lô sont de Darou Mouhty. L’essentiel, c’est que la circonscription électorale a été gagnée par le Pds. Le département de Kébémer, qui était l’enjeu, a été gagné par le Pds. Thierno Lô a avancé des accusations, peut-être qu’il en apportera les preuves, il est membre du Comité directeur. Ce que je sais, c’est que le budget de campagne a été établi en fonction des rubriques qui ont été examinées et autorisées. Je ne pense pas que le Président Ablaye Faye puisse aller au-delà des instructions du parti.

Etes-vous d’accord avec Thierno Lô qui dit que Me Wade ne maîtrise plus le Pds ?

C’est exagéré. (catégorique) Je pense que c’est exagéré. Je n’ai pas entendu cette déclaration, j’attendrais Thierno Lô au Comité directeur qu’il le dise. Le Pds est bien maîtrisé. Il a traversé des situations, extrêmement, difficiles, parce que Idrissa Seck a voulu le confisquer. Vous vous êtes rendu compte que tout ce qu’on disait sur son poids sur le parti, des députés qui ont voulu créé un groupe à l’intérieur de notre groupe… tout cela est de la fable. Encore une fois, le parti est bien maîtrisé. C’est parce que nous connaissons notre parti que, trois jours après les élections, nous disons qu’il y a des problèmes et nous allons les régler. Nous connaissons le comportement de nos militants. Il y a des gens qui n’ont pas mouillé le maillot. Quand vous êtes dans des législatives, vous avez des cadres du parti, des militants qu’on n’a pas vus, qui ne se sont pas battus, qui n’ont pas participé, c’est une faute.

Macky Sall a-t-il échoué avec le faible taux de participation des Sénégalais aux législatives ?

Le Premier ministre a été choisi pour conduire la politique du pésident et il l’a réussi. Tout ce qui est visible dans ce pays, c’est Macky Sall et tout ce qui n’a pas été réalisé, c’est les parenthèses primatorales. Alors, nous sommes partis aux élections pour gagner et Macky a gagné l’ensemble des départements devant 13 autres partis et coalitions en compétition. Aujourd’hui, nous allons avoir une bien meilleure Assemblée nationale avec 13 partis politiques présents sur les 14 qui se sont engagés.

Awa Diop a déclaré que les députés devraient travailler à refaire leur propre image.

C’est, d’abord, un problème individuel. Moi Doudou Wade, choisi par les populations de Dakar, je me considère plus important que toute autre personne qui sera choisie dans un cabinet ministériel, dans une société ou par le Premier ministre pour entrer dans un gouvernement. Je suis issu du suffrage universel, ce sont les populations qui ont décidé que je sois à l’Assemblée nationale. Cette situation, je la porte et je me sens investi. Je me sens gonflé par ce choix politique. Et cela demande aussi des responsabilités, c’est-à-dire d’être présent au parlement, travailler, participer aux débats, aux travaux des Commissions, poser des questions au gouvernement et regarder l’intérêt des sénégalais.

Est-ce que ce n’est pas aussi éviter les petites querelles comme on l’a vu avec cette dernière législature ?

Il y a toujours eu des débats de bas étage à l’Assemblée nationale. Il y a des débats que je n’ose même pas répéter avant nous à l’Assemblée. Mais, le débat politique est ainsi dans toutes les assemblées. Maintenant, il faut que les députés se sentent plus responsables. Il faut améliorer la présence des parlementaires, notamment au niveau des plénières. Vous savez qu’à la plénière, il y a des gens qui viennent parler pendant trois minutes pour faire leur show à la télévision, alors qu’en commission technique vous n’êtes pas limités par le temps. Si vous abandonnez un ministre en commission, où vous avez le droit de parler pendant des heures pour venir en plénière pendant trois minutes et gesticuler… Heureusement que tous ces députés absentéistes ne sont plus à l’Assemblée. C’est les Moustapha Niasse, Abdoulaye Bathily. C’est fini ça.

Comment comptez-vous améliorer le travail parlementaire ?

Nous allons vers une amélioration de nos conditions de travail. Nous allons améliorer la communication parlementaire avec une radio parlementaire et avant la fin de la législature, par l’installation d’une télévision parlementaire (…) Et nous allons vers un contrôle beaucoup plus accentué du gouvernement.

Le Front Siggil Sénégal, ragaillardi par le taux élevé du boycott, demande le départ du chef de l’Etat.

L’opposition est en train de rêver. Cela va durer 15 jours au grand maximum.

Vous pensez que l’opposition va croiser les bras pendant ces cinq ans ?

Que l’opposition croise les bras ou pas, peu importe. D’ailleurs, l’opposition n’a pas de bras à croiser. Ce qui y importe, c’est que nous allons nous mettre au travail et nous allons faire plus pendant ces cinq ans et la République saura se défendre.

Et vous allez certainement travailler avec Karim Wade et la Génération du concret ?

La génération du concret est un facteur positif dans l’évolution de notre pays. Cela veut dire qu’il y a des jeunes, qui, quand on leur confie des responsabilités, savent les assumer. Qu’est-ce qu’on n’a pas dit sur ces garçons-là ? Plusieurs procès les ont opposés à une partie de la presse, ils les ont tous gagnés. Et les gens ont fini par demander pardon et chercher des excuses, parce qu’ils étaient condamnés au tribunal. Je me réjouis que la génération du concert existe, je suis fier d’eux. Je me réjouis que ce soit lui (Ndlr : Karim Wade). C’est pour moi une très grande satisfaction, un honneur d’avoir un jeune frère comme lui, qui fait son travail dans les délais requis et avec la qualité demandée.




0 Commentaires

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés.
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email