Ça grouille partout. Depuis quelque temps, un air de changement plane sur toute l’étendue du territoire sénégalais, avec l’installation de nouveaux magistrats au sein des communes et collectivités rurales. Un jeu qui n’est pas de tout repos, eu égard de la connotation particulière des dernières élections locales, initiées sous nos cimaises. Que le parti au pouvoir ait été laminé un peu partout, cela n’étonne guère, pour la simple raison que, la période de l’assujettissement mental est révolue. «A angry man is an hungry man» disait l’autre, autrement dit, «un homme qui a faim, est un homme en colère». Le calvaire du bas peuple, qui est allé crescendo, au détriment du laxisme ostentatoire des dirigeants, a sonné l’éveil des consciences. Et, la réponse a été sans appel. La riposte a eu lieu, sévère et rationnelle. A l’arrogance d’une élite politique, campée sur d’antiques présomptions, le peuple a prouvé qu’il était toujours garant, légitime de leur pouvoir. Du coup, la sphère politique sénégalaise s’est dotée d’un semblant d’équilibre avec la montée en puissance, d’une opposition jusque - là diabolisée, et longtemps maintenue dans le gouffre. Mais quoi donc ? De 2000 à la veille des dernières locales, la fameuse assertion de «Vers l’armée de Métier,» du Général De Gaulle, semblait bien se substituer, au principe doctrinal libéral : «L’épée, est l’axe du monde, et la grandeur ne se divise pas». Cependant, puisqu’il incombe au prince de savoir ruser, pour se maintenir et conserver son pouvoir, l’aubaine ne pouvait être plus grande, pour le président Wade, que la critique de l’opposition du fichier électoral. Une telle critique, aura permis aux nouveaux riches, de légitimer la rupture, avec le refus systématique d’un gouvernement d’union nationale. L’on saisit donc toute l’ampleur du récent verdict des urnes, qui a permis d’insuffler une nouvelle donne à la scène politique, avec pour cette fois, l’impératif catégorique d’un partage du pouvoir. La cohabitation se passera –t-elle dans les normes républicaines, entre le parti au pouvoir qui détient encore les rênes du gouvernement, et l’opposition qui sévit en maître au niveau des grandes villes, et bon nombre de localités dans le pays ? C’est la question qui triture les méninges des férus de l’analyse politique. Toutefois, retenons que le brouhaha constaté tout récemment, au sein des leaders de la coalition dite Benno Siggil Sénégal, avec l’installation des nouveaux maires, témoigne que la leçon du 22 Mars, n’est pas exclusivement destinée à la coalition Sopi, qui vient de subir les foudres de la volonté populaire. Autrement dit, il s’agira pour les chefs de file de l’opposition, de ne pas perdre de vue, que leur magistère sera doublement sous haute surveillance. D’une part, par le parti au pouvoir prompt à la reconquête de ses entités perdues, et d’autre part, par un peuple aguerri et conscient de sa force, et qui s’est fait le vœu pieux, de rester désormais sur le qui vive, quant à la gestion de la cité. Pendant ce temps, les libéraux procèdent à la refonte de leur stratégie, et pour cette fois, la sentence du philosophe allemand leur sert de viatique : L’impuissance qui n’use pas de représailles devient, par un mensonge, la bonté !
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