La Coalition Sopi est sortie première des élections locales du 22 mars dernier, ont affirmé hier, jeudi 2 avril, les leaders de la Cap 21 qui partageaient avec la presse les enseignements du scrutin. Ils en ont fait la démonstration « arithmétique ». Selon eux, la Coalition Sopi a remporté 311 collectivités locales sur les 543 que compte le pays.
Les collectivités gagnées par la coalition Sopi 2009 se décomposant ainsi :11 régions sur 14, 62 communes sur 113, 12 communes d’arrondissement sur 46, 226 communautés rurales sur 370. Le tout avancent les chefs de la Cap 21, correspondant à un nombre de voix exprimées, en faveur de leur bloc de 970.220 voix sur les 2.109.498 suffrages valablement exprimés sur l’ensemble du territoire national.
Que l’opposition se la tienne pour dit, elle n’a pas gagné les élections locales du 22 mars dernier, contrairement à ce qu’elle déclare et que relaie « sans retenue verbale » la presse, indiquent les « frères » et alliés du Pr. Iba Der Thiam. La mouvance présidentielle n’en démord pas. Mieux elle donne une leçon d’arithmétique à tous ceux qui prétendent le contraire. En ajoutant même bout à bout le score de ses différents démembrements, elle affirme qu’au total, elle a obtenu : 311 collectivités locales, au titre de la Coalition Sopi 2009, 14 collectivités locales, au titre des listes du Parti démocratique sénégalais (Pds) seul, 6 collectivités locales, au titre du Parti de la Réforme (Pr), 2 collectivités locales, au titre de And Jëf/ Parti africain pour la démocratie et le socialisme (AJ/Pads). Toute déclaration contraire ne serait que simple vue d’esprit d’opposants en mal de discours et compte rendus biaisés de journalistes non neutres.
N’allez pas surtout dire à la Cap 21 que son pouvoir a chancelé un peu partout et que sa coalition a perdu, le 22 mars dernier, « le Sénégal utile » avec en tête, Dakar la capitale qui représente 85% des activités économiques, administratives et sociales du pays, 25% de la population. La Conférence de ses leaders qui s’est réunie hier, jeudi 2 avril pour procéder à une évaluation des résultats des élections locales du 22 mars 2009, ne veut retenir plutôt que ses 333 collectivités locales raflées sur 543 que compte le Sénégal.
Soit, en valeur relative, un score de 61, 32 %, correspondant en voix à 970.220 + 30.353 + 14.227 + 9.478 = 1.024.278, sur un nombre de voix exprimées de 2.109.498, soit 48,55 % de suffrages exprimés, démontre-t-elle en faisant appel à l’arithmétique. Poursuivant sa démonstration, la structure de la mouvance présidentielle que dirige le Pr.Iba Der Thiam d’affirmer que la Coalition Benno Siggil Senegaal (Bss) n’a pu glaner que 27, 81% des suffrages exprimés et n’a totalisé que 151 collectivités locales.
Tandis que la coalition Dekal Ngor de l’ex-dernier Premier ministre défénestré de l’Assemblée nationale, Macky Sall n’a remporté seule que 13 collectivités locales et ne pèse que 2,39% de l’électorat. Quant à la structure de l’ex-édile de Thiès et non moins ancien Premier ministre, Idrissa Seck, And liggey Sénégal, elle fait même moins que celle de Macky Sall en ne remportant que 12 collectivités locales avec un score de 2,21% .
Benno remise à sa place, Macky Sall rapetissé, Idrissa Seck « redimensionné », la Conférence des chefs de la Cap 21 pouvait donc considérer que le peuple sénégalais a fait, une fois de plus « preuve de maturité politique, de culture démocratique, fruit d’une longue tradition qui s’est constituée par sédimentations successives, au travers de plusieurs décennies, dont chaque Sénégalais a des raisons d’être fier ». Et que la preuve est faite que « le fichier électoral est bien fiable et permet l’expression authentique du suffrage universel, tel que les électeurs et les électrices l’ont voulu ».
Alors, s’écrient les chefs de la Cap 21 « peut-on, au terme d’un tel constat parler de « déroute », de « débâcle », d’ échec cuisant », de « naufrage » et que sais-je encore ? Que d’excès verbaux ! » L’opposition et la presse d’en prendre pour leur grade. Certes, concèdent-ils magnanimes, grands seigneurs que « la majorité a perdu un certain nombre de communes importantes ».
Mais s’empressent-ils de minimiser, « elle a dans le même mouvement conquis des bastions jusque-là imprenables, tels que la Casamance, Bakel, Kédougou, Maléme Hoddar, etc ». Autrement dit, en appliquant la réalité des chiffres au plan national, si une élection présidentielle s’était tenue le 22 mars dernier, la Coalition Sopi l’aurait largement gagné ; s’il s’était agi de législatives, nous aurions disposé de la majorité des sièges à l’Assemblée nationale ; si c’était un référendum, la Coalition Sopi l’aurait également remportée haut la main ».
Et si ces élections se tenaient le lendemain 23 mars avec la perte de toutes les grandes villes du pays ? Curieusement les « justifications » d’aujourd’hui ressemblent à celles d’hier. En perdant le département de Dakar en 1993, puis en 1998, le Parti socialiste (Ps) alors au pouvoir avait énoncé les mêmes arguments. Les mêmes causes entraînant les mêmes effets. Qu’à cela ne tienne, la Coalition Sopi 2009 a arithmétiquement remporté les locales du 22 mars dernier.
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