Malgré le raidissement du discours du camp présidentiel soucieux d’avoir une majorité confortable à l’Assemblée nationale, Me Wade est disposé à renouer le dialogue avec son opposition. Le président de la République qui redoute le ternissement de l’image du Sénégal à l’extérieur veut également œuvrer pour l’apaisement du front social. Une «ouverture» dans l’attente de l’arrêt du Conseil d’Etat.
Quitte à ramer à contre courant de son ministre de l’Education qui préconise la fermeté et la ponction des salaires des enseignants grévistes, Me Wade prône le dialogue avec ces derniers. A en croire certains de ses proches, le président de la République veut associer toutes les forces vives à la réalisation des grands chantiers de son quinquennat. «Il vient d’être plébiscité, il aurait pu se passer de l’apport des syndicats mais en bon démocrate, il va tendre la main à tout le monde», soulignent nos interlocuteurs. Qui précisent qu’après les législatives, le Président recevra la société civile et certaines organisations syndicales. Est-ce dans la perspective de les intégrer dans son prochain gouvernement ? Nos sources se montrent moins catégoriques et se limitent à préciser que les leaders de l’opposition boycotteuse seront également reçus au palais. En clair, les fils du dialogue entre Me Wade et la bande à Dansokho ne sont pas totalement rompus, malgré l’extrémisme affiché de part et d’autre. Cet infléchissement du camp présidentiel intervient au moment où les supputations vont bon train sur un éventuel report des législatives du 03 juin. Dans l’entourage du président de la République, on attend avec une certaine frayeur la décision du Conseil d’Etat. La juridiction suprême doit se prononcer dans deux jours sur les recours du parti socialiste contre la répartition des sièges des députés et sur la demande de sursis à exécution de leur décision. Et si Mohamed Sonko (président du Conseil d’Etat) et ses collègues donnent raison au Ps un report, en pleine campagne, des élections, sera inévitable. D’où la question de savoir si le réalisme affiché par le camp présidentiel ne sonne pas comme une anticipation sur un « verdict » qui pourrait lui être défavorable.
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