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Politique

En le nommant président de l'assemblée nationale : Comment WADE a neutralisé Macky SALL

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En le nommant président de l'assemblée nationale : Comment WADE a neutralisé Macky SALL

En l'envoyant à l'Assemblée nationale, le président Wade a précipité Macky Sall dans une chausse-trappe. Ce dernier, bien qu'ayant un mandat de cinq ans, a les mains liées. En effet, il peut à tout moment être débarqué du perchoir par la majorité libérale qui peut, selon une source rompue aux arcanes de l'hémicycle, installer une crise institutionnelle pour l'obliger à rendre le tablier. Notre interlocuteur d'invoquer la jurisprudence ‘Habib Thiam’ qui avait été éjecté du perchoir par des députés socialistes à la solde de Jean Collin.

Bien qu'ayant un mandat de cinq ans (il n'est pas concerné par le renouvellement annuel du bureau de l'Assemblée nationale), Macky Sall a les mains liées. Selon un observateur averti, la majorité libérale, qui détient 131 sièges sur les 150, peut l'obliger à rendre le tablier en créant une instabilité institutionnelle. Notre interlocuteur d'invoquer la jurispridence ‘Habib Thiam’, alors président de l'Assemblée nationale, qui a été contraint de démissionner par la majorité parlementaire socialiste sous l'inspiration de Jean Collin.

Il est vrai que c'est que Macky Sall qui a conduit les investitures et qu'il ne s'est pas privé de mettre, à la pelle, ses hommes et à des positions confortables. Mais, l'histoire a démontré la ténuité d'une telle démarche et prouvé que c'est le président Wade qui a toujours eu la haute main sur le groupe parlementaire Libéral. Et cette vérité n'a jamais été démentie jusqu'ici. Le cas ‘Idrissa Seck’ est encore là pour l'attester. N'est-ce pas le numéro 2 du Pds de l'époque et tout puissant directeur de cabinet du chef de l'Etat qui avait mené les investitures en direction des législatives anticipées de 2001 ? Idrissa Seck s'était taillé une liste à sa mesure, mais cela n'avait pas empêché Me Wade de garder de l'ascendant sur sa majorité parlementaire. Et même au faîte de la rébellion des députés proches d'Idrissa Seck, la volonté du maître est passée comme lettre à la poste. Ces derniers n'avaient même pas pu faire barrage à l'adoption de la ‘Résolution de mise en accusation’ du maire de Thiès qui allait, ainsi, être conduit au gibet.

Macky Sall a alors tout intérêt à ne pas se rebeller contre le président Wade. A Fatick, il a soufflé le froid alors que ses proches ont déversé la canicule sur le président Wade. On a souvenance des propos de Me Alioune Badara Cissé, dans un entretien paru dans nos colonnes, qui déclarait que Macky Sall ne va plus avaler n'importe quoi, même s'il a eu à ingurgiter beaucoup de couleuvres. L'ex-secrétaire général du gouvernement et proche collaborateur de Macky Sall de donner en guise d'exemple l'accrochage entre l'ancien Premier ministre et un gendarme de la présidence de la République quand ce dernier a voulu le fouiller. Aussi, à l'Assemblée nationale, les députés proches du maire de Fatick entendent-ils marquer leur territoire. Et ils ne semblent pas près de se laisser marcher sur les pieds sans broncher. Surtout qu'ils sont déjà très amers après l'éviction de leur mentor. Mais, ils auront en face d'eux Doudou Wade, le gardien du temple, le même qui avait éventé le ‘putsch’ parlementaire prêté alors à Idrissa Seck. Va-t-on assister à un bras de fer entre les deux camps pour le contrôle de la majorité parlementaire libérale ? En tout cas, si les faits et gestes de Macky Sall trahissent des ambitions à l'opposée du plan pré-établi par Me Wade, cela pourrait en constituer l'élément déclencheur.

Pour le moment, c'est le président Wade qui a le beau rôle. Il a fait tomber Macky Sall dans une chausse-trappe dans laquelle ce dernier va se dépêtrer difficilement. L'ancien Premier ministre est obligé de jouer le jeu de Me Wade s'il ne veut pas courir le risque de se retrouver de l'autre côté du perchoir comme député simple. Et puis, avant d'envoyer Macky Sall à l'Assemblée nationale, le chef de l'Etat a pris le soin de boucher le raccourci à la présidence de la République en transférant le pouvoir de suppléance du chef de l'Etat au Sénat. Cet acte rappelle, toute proportion gardée, la migration ‘forcée’ d'Idrissa Seck du très stratégique poste de directeur de cabinet du chef de l'Etat vers la Primature pour lui enlever la gestion des fonds politiques.

Après Idrissa Seck, c'est autour de Macky Sall de passer à la trappe. Ces deux gros récifs viennent, ainsi, d'être dégagés de la route de Karim Wade vers le sommet… de l'Etat.

 



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