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Politique

ENTRETIEN AVEC...Ousmane SENE «BLAY», ex-responsables des jeunesses socialistes sous Senghor : «La trajectoire que Wade a utilisée travaille contre Karim Wade»

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ENTRETIEN AVEC...Ousmane SENE «BLAY», ex-responsables des jeunesses socialistes sous Senghor : «La trajectoire que Wade a utilisée travaille contre Karim Wade»

«Blay» est amère. L’ex-jeune de l’Union progressiste sénégalaise (Ups) n’est pas fière de la jeunesse politique au pouvoir. A cœur ouvert, Ousmane Sène, alias Blay, passe en revue les différents régimes du Sénégal indépendant, et décrypte la gestion étatique sous Léopold Senghor, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade. Il prédit la «Révolution sénégalaise», l’échec de la Goana (Grande offensive agricole pour la nourriture et l’abondance) et dénonce la trajectoire prise par Wade pour introniser son fils Karim Wade.

Quelle lecture faites-vous de l’alternance ?

Je suis peiné, malade. Senghor, c’était l’Etat et pas autre chose. J’aurais été Français aujourd’hui, je chanterai La Marseillaise en disant que c’est mon jour de gloire, car votre présence me renforce dans mes convictions et me permet de sortir ce que j’ai dans le cœur (…) Nous, nous défendions un idéal et ce n’est pas comme aujourd’hui où les jeunes sont ministres dès 25 ans. Leur premier poste, c’est ministre ou député. Aujourd’hui, quand j’entends les jeunes du pouvoir, je frémis. J’ai honte pour la jeunesse de mon peuple. Victor Hugo disait qu’il n’a «que de pitié pour un jeune venu au monde l’injure à la bouche». Et les combinaisons, les trahisons, l’intéressement des gens avec l’alternance me bouleversent.

Pourriez-vous nous faire une étude comparative entre l’Etat sous Senghor, Diouf et Wade ?

Senghor, c’était l’Etat. Je vais vous raconter deux anecdotes. La première : il y a eu une brouille entre un directeur de service national et son ministre de tutelle pour un problème d’argent. Senghor a envoyé une inspection d’Etat et, après six mois d’inspection, l’inspecteur a révélé à Senghor que son ministre de l’Information est un voleur, il fallait l’arrêter. Et le ministre en question était un ami de longue date. Senghor était gêné ; il appela son conseiller juridique et lui demanda que faire : «Mon ministre a volé de l’argent et l’inspecteur d’Etat me demande de l’arrêter.» Son conseiller juridique lui dit. «Vous êtes le président de la République, Chef supérieur de la magistrature, on ne peut arrêter aucun ministre sans votre autorisation. Qu’il démissionne à 20h et prend l’avion à minuit et le débat est clos.» Senghor l’a fait. Ensuite, quand il a voulu instaurer le vote obligatoire, en Conseil des ministres, Ousmane Camara, qui était le ministre de l’Information, l’interpella : «Supposez que le Khalife Abdoul Ahad refuse de voter, qu’est-ce qu’il faut faire ?» Il a arrêté le processus. C’est dire que Senghor n’a jamais mélangé l’Etat avec qui que ce soit et quelles que soient vos relations. Abdou Diouf est venu, et en bon fonctionnaire, il a suivi l’œuvre de Senghor avec beaucoup de failles et moins de rigueur, mais c’est toujours l’Etat. Diouf, c’est mon ami. D’ailleurs, il m’a envoyé récemment un carton rouge en magnifiant ma loyauté, ma fidélité. (Ndlr : sur une table basse du salon est posé un carton d’invitation pour la cérémonie de remise du Doctor honoris causa de l’université Jean …) Avec Wade, c’est autre chose. Personnellement, j’aime bien Wade, car il a été mon maître d’internat au lycée Van Vollen. Et je n’oublierai jamais ce vendredi, où le conseil de professeurs m’a appelé et que j’ai refusé de répondre. Abdoulaye Wade est allé à pied du lycée à Niayes Thioker pour appeler ma mère à me supplier d’assister. Ce que je n’ai pas fait ; d’où mon renvoi du lycée. Je sais ce qu’il a fait en huit ans ; si Abdou Diouf et Senghor l’avaient fait en quarante ans, Dakar serait comme Paris. C’est un homme qui a de l’ambition pour son peuple. C’est aussi un homme qui est plein de bonne volonté, un Sénégalais, un musulman, un talibé. Hélas, il est entouré par ses fils et ses petits-fils. «Te mag buur là.» Je l’ai entendu dire à la télé qu’il est un homme pressé. Abdoulaye Wade accepte ses défauts, mais il n’a pas d’équipe ; il n’a que des courtisans, des gens intéressés qui ne croient en rien ! Des gens qui ont trahi ce qu’il y a d’essentiel : l’honneur. Tous les gens qui défendent Abdoulaye Wade sont des transhumants. Les véritables militants du Pds, on ne les entend pas. Ils préfèrent rester dans le silence, tout en sachant que Abdoulaye est un homme de volonté. Incontestablement, je ne le souhaite pas, mais quelqu’un avait prédit la révolution française 49 ans avant, en disant que tous les clignotants sont au rouge. Il a fallu 49 pour qu’il ait la révolution de 1889. Actuellement, quelle que soit la bonne volonté de Wade, je ne sais pas, je suis au soir de ma vie et je suis un homme croyant, j’ai peur pour mon pays. J’ai peur qu’il ait un affrontement. J’ai peur que les gens acceptent le sacrifice pour d’autres. Trop, c’est trop. Dans toutes les révolutions et à travers les âges, les gens ont faim. Toutes les révolutions ont pour soubassement la faim. J’habite dans un quartier Lébou, et les gens ont une certaine fierté. Quand ils sont dans le besoin, ils viennent tardivement, au moment où tout le monde dort. Ils ne le faisaient pas dans le temps, mais quand on a des gosses qui ont faim, on n’a pas le choix. Très souvent, dans ce salon-là, je vois des gens qui quand ils partent je n’ai même pas envie de manger ou de dormir. Et quand je suis moi-même dans le besoin, je suis obligé de partager. Je salue l’humilité de Wade. Nous n’étions pas habitués avec Diouf et Senghor à se rendre dans des deuils ou à aider les gens quand ils sont fatigués. Nous n’étions pas habitués de voir des gens dans le besoin et aider. Wade est un talibé et c’est important chez nous, car nous croyons à la religion. C’est important que Wade reçoive Yawou Dial et l’aide ; c’est ça le Sénégal. Donc, pourquoi convoquer une Convention nationale quand les gens marchent ? Quand les gens (les opposants) parlent à la radio, Wade répond. Or, il n’a pas besoin de le faire.

Avec la cherté de la vie, ne peut-on pas craindre un deuxième Mai 68 ? Est-ce que Wade n’est pas dans la posture d’une démonstration de force pour répondre aux attaques d’opposants ?

(Catégorique) J’ai la ferme conviction que Wade est largement majoritaire dans ce pays. Les gens qui boudent ne sont pas de l’opposition ; ce sont des Sénégalais honnêtes qui voient que sa démarche n’est pas la bonne. Et il y a eu trois marches sans problème ; les autres qui ont été interdites ont eu des problèmes. Il n’y a pas de Pds, il y a Wade. Les gens disent que durant 40 ans de règne de Ps, les socialistes n’ont rien fait, mais il fut un temps où les ex-Ps étaient plus nombreux que le Pds dans le gouvernement ! Si Wade est assez naïf pour croire ce que les gens lui disent à la radio, il se trompe. J’ai dit en 1999, dans le journal Sud Quotidien, que Diouf doit revoir sa copie et que ses amis doivent se lever, sinon nous allons vers la catastrophe. En 2000, il y a eu l’alternance. Wade a son bilan pour lui ; il n’a pas besoin de petites querelles. Il doit faire l’histoire et non faire de l’histoire. Le bilan de Wade est positif. En huit ans, il a travaillé pour le Sénégal et pour les Sénégalais (…) Hélas, il est mal entouré par des gens qu’il a fabriqués. Senghor avait trouvé Ibrahim Sidy Ndao, l‘avocat en caftant Me Guillabert. Il avait trouvé des instituteurs, Ibrahima Diouf et Oumar Sy. C’est avec ceux-là que Senghor a composés. Quand il a créé le Bds, il y avait déjà des sénateurs. Quand Abdou Diouf est venu, il a trouvé des gens sur place qui étaient avec lui. Le drame de Wade, c’est que tous ceux qui sont avec lui y sont par sa grâce.

Donc, il n’y a pas eu de continuité ?

Non pas du tout ! Si Wade avait l’équipe de Diouf ou de Senghor, il serait là pour 100 ans. Il aurait installé facilement son fils Karim Wade sans problème. Il n’avait pas besoin de l’Oci (Organisation pour la conférence islamique) pour le faire, parce que le bilan est positif, réel, visible, concret. Nous sommes des Sénégalais et comme dit Senghor «la raison est Hélène et l’émotion est nègre». Vous voyez l’émotion qu’ont suscitée les décès de Serigne Saliou, Senghor à 93, Abdou Aziz Sy, et Latif Guèye récemment. Quand il y a un choc, tout le monde est ému, mais trois mois après, tout le monde oublie.

A vous entendre, on dirait que Karim Wade a toutes les chances de succéder à son père?

Avec la trajectoire que Wade a utilisée, jamais de la vie ! C’est travailler même contre Karim Wade. Si Wade avait de bons conseillers, il aurait fait de Karim Wade, un ministre comme Abdou Diouf l’a fait pour Maguette Diouf et Senghor pour Adrien Senghor. Il aurait dû lui confier des responsabilités, afin qu’il (Karim) aille dans le pays et parle avec les gens. Il a son parti et il aurait pu le lui céder. Karim est encore jeune ; il le fait entourer. Les Sénégalais n’accepteront jamais qu’il veuille faire de lui, coûte que coûte, son successeur. Ce n’est pas sénégalais. Il aurait pu le mettre à l’épreuve. Qu’il (Karim) bénéficie de l’aura de son père, la pilule passerait en douceur, mais en voulant mettre obligatoirement Karim au détriment des autres, cela ne marchera pas. Incontestablement, il y a une erreur de casting. Abdoulaye Wade est un homme intelligent, mais il ne faut pas oublier que c’est un avocat. Et les avocats ne retiennent que leurs idées personnelles. Je ne suis pas Wadiste.

Vous êtes «Senghorien…»

Je ne suis pas «Senghoriste» !

Etes-vous un Ps ?

(Ferme) Je ne le suis plus. (Il hausse le ton). Ils ont tous trahi. Senghor, en installant Abdou Diouf, nous a trahis, car il a sauté une génération ; celle des Cissé Dia, Aliouna Badara Mbengue qui était mon ami personnel. Guillabert, Emile Badiane… C’est à ce moment-là que Abdoulaye Ly, un homme que je respecte beaucoup, a dit à Senghor : «Si vous pensez qu’il n’y a pas de génération intermédiaire, je m’en vais.» Et il a quitté le gouvernement. N’empêche, quand Abdou Diouf est venu, en 1981, nous l’avons soutenu. En 1993, nous l’avons plébiscité et il a été élu avec une majorité, mais il a rayé tous les barons. Il a mis une jeune équipe qui a nui au parti. Le parti n’existait plus. Abdou Diouf s’était enfermé dans son palais et il ne savait pas ce qui se passait. En 2000, il a été battu le plus normalement possible. Il est parti sans dire au revoir. Il n’a laissé que des orphelins. Wade est venu avec son équipe, et c’est bien normal. Nous ne faisions pas partie de son équipe. Par honnêteté intellectuelle et morale, si Abdoulaye Wade m‘avait appelé, j’aurai dit non. Quand bien même j’aurai pu le conseiller, mais je n’accepterai jamais d’être avec lui. Il s’est battu, c’est un travailleur, mais, hélas, il y a trop de couacs. Le Sénégal connaîtra des heures sombres. Cela ne peut pas continuer. Et puis, on ne peut pas se lever un bon matin et lancer des slogans. Sans les préparer !

Voulez-vous parler de la Goana (Grande offensive agricole pour la nourriture et l’abondance)?

(Il se redresse). Cela ne marchera pas ! Les ministres ne sont pas des cultivateurs. Chacun a son métier. Et c’est par lâcheté que des ministres vont aller cultiver la terre, alors qu’ils n’y croient pas. Un ministre est assez pris pour aller cultiver la terre. Un ministre n’a pas le temps. De Gaulle disait que la fonction la plus importante dans un pays, c’est un ministre. Il demandait à ses ministres d’aller solliciter les suffrages des citoyens, sauf André Malraux qui était un homme de Culture. La fonction de ministre est solennelle, importante. (…) Un ministre, c’est un Monsieur !. Même s’il faut reconnaître que Wade a lancé une idée généreuse qu’on aurait dû lancer, il y a 40 ans. Avec tout ce que nous avons comme cours d’eau, fleuves et terres, nous n’aurions pas dû, aujourd’hui, avoir une crise alimentaire. Savez-vous qu’en 1965, les Corée étaient plus pauvres que le Sénégal ? En 1965, Yakidi, le ministre du pétrole saoudien venait au port pour demander au Sénégal à manger. Il n’y avait rien à la Mecque. Les gens ont travaillé. Wade a des idées généreuses, mais qui trop embrasse mal étreint. Wade n’a personne. Les gens qui l’entourent sont ses fils, ses petits-fils. J’ai vu Senghor qui disait vouloir comme directeur de cabinet Djibo Kâ. Je lui ai dit : «Président ne le faites pas, un vieux ne se déshabille pas derrière son fils.» Prenez Ibou Sylla. Comme tout chef, il me dit : «Moustapha Niasse ne part pas définitivement ; il va être dans le gouvernement, mais il va être mon secrétaire politique ; je l’aurai là tous les soirs.» Et quand Senghor est parti, il a été rayé de l’histoire. Pendant 20 ans, personne n’a parlé de Senghor. Voilà, le pays. J’aimerais bien que Wade entende ce que je dis en toute objectivité et loyauté, sachant que s’il y a 5 milliards de personne dans le monde, je n’ai pas un père dedans. Je suis au soir de ma vie, je ne suis là que pour dire la vérité.

Quelles sont vos rapports avec certains jeunes avec lesquels vous avez vécu Mai 68 ?

Il y a le notaire Boubacar Seck, Moustapha Niasse et Djibo Kâ, avec qui j’ai vécu cette situation. Nous sommes plus nombreux. Quarante ans, c’est beaucoup dans la vie. Djibo Kâ est notre création, mais le pouvoir, c’est comme l’argent, il enivre. Quand on a le pouvoir, on n’a plus d’amis, mais des larbins. Ce n’est pas bon. Ce n’est pas pour rien qu’on parle de bouffons du roi, car tout en vous amusant, ils vous disent des vérités. Aujourd’hui, les gens ne disent plus la vérité. Personne ne dit la vérité. «Tu es le plus beau, le plus généreux. Tu es infaillible» : c’est que les gens leur disent. On tombe dans le panneau. Je n’ai plus de relations avec eux, mais je n’oublierai pas qu’ils sont venus présenter leurs condoléances, quand j’ai perdu mes parents. Maintenant, je n’ai que mes amis de jeunesse. Mes amitiés politiques, je les ai toutes perdues. Nos relations n’ont pas pu résister au temps.

Votre tableau du Sénégal est bien sombre…

Le drame du pays, c’est que les gens sont des larbins. J’ai vu Ousmane Ngom dire à Mamadou Dia, président du Conseil en bureau politique : «Mamadou Dia, vous m’avez toujours engueulé au téléphone, mais que cela soit la dernière fois. Je ne suis ni votre femme ni votre enfant.» J’ai vu Valdiodio dire à Cissé Dia : «Vous ne connaissez pas l’histoire de ce pays-là.» J’ai vu Ibrahima Sarr avec Senghor d’égal à égal. (…) Ibou Diallo de Kolda, Valdiodio, Cheikh Anta Diop, Majmout Diop, ces hommes de dignité. Au procès de Dia, le juge a demandé à Ibrahima Sarr : «Vous avez passé la nuit à l’Assemblée nationale.» Il lui a répondu : «J’ai passé la journée avec Dia (…) Je sais que mes amis sont brimés et frappés et licenciés, mais je fais confiance à ce vaillant peuple sénégalais qui n’est ni lâche ni vil.» Ousmane Goudiang, le président du tribunal dit à Ousmane Sarr : «Pas de déclaration de principe, asseyez-vous !» Ibrahima Sarr s’assied. Ousmane Camara Diop, le procureur de la République, prend la parole et dit : «Accusé, j’ai trois questions à vous poser.» Ousmane Sarr lui rétorque: «Je n’ai plus à répondre à vos questions, car on m’a coupé la parole. J’ai passé la journée avec le président Dia et je demande la même part de responsabilité que mon ami Mamadou Dia.» Il n’a plus parlé jusqu’à sa mort. Quand on a grandi sous l’ombre de ces gens-là, on ne peut pas tricher, mentir ni faire plaisir. J’avais une société où j’avais trois millions par mois et qui s’appelait la Soninco. J’avais que 72 millions ; ce, grâce à Amadou Sow qui était le directeur de l’Usb (Union sénégalais des banques). Cela fait 25 ans que je l’ai perdu. Sur ma pension bimestrielle, la société de recouvrement prend le tiers, parce que je suis le garant de la société et ce, dans 172 ans. Ils me prennent ma pension pour m’humilier. J’ai dû vendre une de mes maisons pour soutenir cette société. On prend le tiers de ma pension, alors que je suis marié à deux femmes et père de famille. J’ai perdu huit millions de FCFA par mois ; n’empêche, je vis bien et je ne m’en plains pas. Je ne mange pas n’importe quoi, parce que je suis un régime diabétique. Et pourtant, je n’ai jamais fais d’épargne. Garder l’argent n’a jamais été mon dada. Mon argent, je le garde chez moi, dans mes poches et mes armoires. Cela fait 25 ans que je ne travaille pas, mais je ne dois rien à personne. Je crois en Dieu. Entre Jean Collin et moi, cette histoire, je ne l’ai jamais raconté.

Racontez-nous alors…

Abdou Diouf était mon ami ; d’ailleurs, il m’a envoyé récemment un carton où il loue ma loyauté. Il m’a pris dans son bureau pour me dire : «Ousmane, tu ne peux pas être mon ami sans être l’ami de Collin.» Je lui ai répondu : «Président qu’à cela ne tienne.» Il me dit : «Si je te demande d’aller le voir, tu vas le voir.» Je lui dis ; «oui, Président». Derrière le bureau de Diouf, il y avait une passerelle qui menait directement au bureau de Collin. Il a téléphoné pour lui dire : «Monsieur le secrétaire général, pourrez vous recevoir Ousmane Sène Blay ?» Après les discussions avec le Président, je pars voir Collin. Je viens dans son bureau, il a fumé pendant une demi-heure. Puis, il me dit : «Qu’est-ce qui y avait ?» Je lui réponds : «Rien, absolument ; vous savez, Monsieur le secrétaire général, je ne vous demanderai jamais de l’argent. C’est le président de la République qui m’a demandé de venir vous voir et j’étais dans son bureau quand il vous appelait. Je n’ai jamais demandé à vous voir.» Il se lève et me dit : «On ne me parle pas comme cela !» Moi, aussi, je me suis levé et je l’ai injurié. En sortant, la porte a claqué, mais je ne l’ai pas fait exprès. Il m’a ruiné. Diouf n’a rien dit. Quand aujourd’hui il (Diouf) m’envoie des trucs pareils, cela ne me fait ni chaud ni froid ; j’ai été loyal avec lui. Je l’ai servi loyalement dans les moments difficiles, mais en partant, il ne nous a même pas dit au revoir.

Que pensez-vous de Idrissa Seck ?

Est-ce que les chantiers de Thiès gênent ? Les Sénégalais sont des partisans. On n’a jamais traduit quelqu’un au tribunal de la Hayes parce qu’il doit de l’argent. Les billets que Wade distribue, c’est plus gênant que Idrissa Seck. Il a sorti 100 millions au décès de la maman de Diouf ; j’en suis témoin. Tout récemment avec Latif Guèye, il a donné 15 millions. Il y a deux ans, quand je suis parti aux courses hippiques, il a donné 16 millions et un ministre m‘a dit qu’il a donné 400 millions à un guide religieux. Idrissa a de l’argent et il a des idées. Il faudra compter sur lui pour la construction de ce pays.

 

 



1 Commentaires

  1. Auteur

    Astoukanesall

    En Février, 2014 (09:30 AM)
    c est certes trop tard pour l ecrire mais ce texte est l un des meilleurs interview> Ousmane Sene Blay gagnerait a etre plus connu par les tenants du pouvoir actuel ainsi que par l opposition. c est une bibliotheque et son francais est chatie
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