Suite à la reprise des hostilités entre le Président de la République et le Président de l'Assemblée Nationale, le khalife général des Mourides, Serigne Bara, a appelé au respect des interdits de la ville de Touba et aux alentours de la cité religieuse. À cet effet, le khalife, par la voix de Serigne Mewnou Diakhaté, par ailleurs président du collectif des chefs de villages de Touba, interdit dorénavant toute manifestation à caractère politique dans la ville sainte de Touba.
La raison de cette interdiction s’explique par le fait que des militants des partis politiques et les animateurs des mouvements de soutien ont eu ces derniers temps des comportements qui ont semé le désordre en transposant les querelles politiques partisanes dans la cité religieuse. Certaines tendances du Parti démocratique sénégalais (Pds), tout comme des mouvements de soutiens ont été les principaux auteurs de cette agitation politicienne. Face à cette situation, le khalife général des Mourides est monté au créneau pour siffler la fin de la récréation.
Dès lors, la seule solution qui s'offre aux politiciens aussi bien de la mouvance présidentielle qu'à ceux des partis de l'opposition, c'est de se rabattre à Mbacké qui se trouve être la ville la plus proche de la cité religieuse (7Km). Ce choix ne sera pas d'ailleurs fortuit, pour rappel, le Pds y avait débuté ses activités politiques lors des dernières campagnes électorales avec le fameux « Meeting du Siècle » organisé au quartier Ndoyènne où M. Iba Der Thiam estime qu'il y avait 1.000.000 d'âmes sur les lieux qui du reste avaient qualitativement et quantitativement contribué à la victoire des libéraux, ce qui avait permis d'asseoir une nouvelle majorité pour Me Abdoulaye Wade dans la perspective des échéances électorales de 2006 et 2007.
Les populations rencontrées considèrent quasi-unanimement que cela laisse présager de chaudes empoignades en perspective. Moussa Fall témoigne : "Il y a lieu de prendre des mesures, voire un plan de contrôle de la ville de Mbacké car les enjeux sont multiples et variés en plus de l'insécurité qui s'éveille dans la ville. Les forces de l'ordre de la place ne seront pas en mesure de freiner ces politiciens surtout lors de la vente des cartes de membre qui se profil à l'horizon".
Faut-il alors faire une analyse profonde sur la question ? Oui ! répondent des Mbackois. Interrogés à ce propos, ils pensent qu’il y a lieu d'avoir peur et de tirer la sonnette d'alarme quand on sait que les tendances politiques à Mbacké occupent une place importante dans le département et particulièrement à Mbacké, où les relations entre responsables politiques ne sont pas des meilleures. Selon M. Fall, Mme Awa Diop, membre du Comité directeur et par ailleurs questeur à l'Assemblée nationale et responsable nationale des femmes du Parti démocratique sénégalais (Pds), a tenu ces propos en 2006 à Mbacké : "Il ne peut y avoir 3 permanences, plus de 50 mouvements affiliés. Ce n’est pas possible.
Ce qui est faisable, c’est de travailler la main dans la main pour l’intérêt exclusif du parti. Pourquoi des querelles qui ne font que nuire le parti ? ». Sur les tendances, elle avait déclaré : « Il y a parmi vous des responsables qui se servent des tendances pour consolider leurs positions et nous divertir. Ce qui n’est pas normal et juste ». Quant à Serigne Mbaye Mbengue, président de la section communale Pds de Mbacké, il accuse le maire Iba Guèye d’avoir détourné les moyens mis à la disposition des responsables pour animer leur parti dans le département. Selon lui, M. Guèye aurait fait main basse sur les 3.000.000 francs Cfa que le Pds a dégagés. Le maire de Mbacké a rejeté en bloc toutes ces accusations qu’il trouve trop grottesques. "Les moyens seront utilisés conformément aux directives du parti et, le moment venu, je ferai un rapport détaillé aux instances du parti sur la question de l’utilisation de ces moyens", confie-t-il.
Médiation de Serigne Bara
Pour mémoire, au mois de janvier dernier, c’est suite à l’intermédiation du nouveau khalife général des Mourides que Me Wade avait renoncé à son combat contre son ancien Premier ministre. Débarqué de son poste de secrétaire général adjoint puis relégué à celui - anonyme - de Secrétaire national aux anciens, Macky Sall avait été sommé de rendre son tablier de président de l’Assemblée nationale. Une invite à laquelle il opposera une fin de non-recevoir.
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