Le Fpj dans tous ses états contre le leader de Rewmi : « Idy n’a pas rendu la monnaie à Insa Sankharé»

Le maire Thiès n’a pas rendu l’ascenseur à son tuteur de 2007, le Front pour le progrès et la justice (Fpj), qui lui avait donné son cadre juridique afin qu’il puisse se présenter à la Présidentielle de la même année. Aujourd’hui, les militants du parti du défunt professeur Insa Sankharé peinent à décrocher une audience avec le leader de Rewmi, qui a décroché son récépissé au lendemain de l’élection de Macky Sall.

Si le Rewmiste en chef, Idrissa Seck s’est présenté à la Présidentielle de 2007, il  le doit en grande partie au Front pour le progrès et la justice (Fpj) de feu le professeur Insa Sankharé. Cela parce que contraint par le Parti démocratique sénégalais et son numéro 2 à l’époque, Macky Sall, qui avaient juré qu’il ne pouvait utiliser la bannière Rewmi qui appartient à tout le Sénégal. Aux Locales de 2009 également, le Fpj a continué à héberger Rewmi et son leader. Un «bon compagnonnage», selon le président du mouvement des jeunes de ce parti, Momar Talla Loum, jusqu’avant le décès du Pr. Sankharé en décembre 2010, à quelques mois de la Présidentielle de 2012. 

Aujourd’hui, les héritiers du leader du Fpj considèrent que le maire de Thiès ne leur a pas renvoyé l’ascenseur. Momar Talla Loum accuse Idrissa Seck de vouloir exclure leur parti du Rewmi. Il rappelle d’abord les circonstances et les motivations de l’alliance entre les deux formations : «C’est en 2007 qu’on a commencé à cheminer avec Idrissa Seck. Le professeur Insa Sankharé était quelqu’un qui n’aimait pas l’injustice. Il était très proche de Wade à l’époque. Il avait de la compassion pour Idrissa Seck qui, selon lui, était traîné dans la boue injustement. D’ailleurs, il ne cessait de dire que Idrissa n’a absolument rien fait pour mériter ce sort-là. C’est pour cette raison que lorsqu’on a refusé à Idrissa le récépissé, le professeur Insa Sankharé lui a proposé de lui donner le cadre juridique du Fpj afin qu’il puisse se présenter à l’élection présidentielle à l’issue de laquelle il a été classé 2e derrière Wade». M. Loum constate que le leader du Rewmi a commencé à renier ce pan de son histoire politique depuis le décès du professeur Sankharé. Pour cause, le bureau de ladite formation court derrière une audience avec Idrissa Seck depuis novembre 2011, mais le candidat de la coalition Idy4President leur ferme toujours sa porte. Les demandes d’audience que le Fpj a adressées au maire de Thiès sont restées lettre morte. Dans une lettre datée du 14 novembre 2011, les héritiers de Sankharé avaient sollicité une audience avec Idrissa Seck, mais sans suite. Pis, leur formation n’est plus associée aux réunions du parti depuis. «On se sent exclus de Rewmi. Aucun membre du Fpj ne reçoit une convocation pour assister aux réunions. Il ne veut plus de nous. S’il continue, nous prendrons nos responsabilités. Il n’a pas rendu la monnaie», déplore Momar Talla Loum. 

Bien qu’il confirme l’ancrage du Fpj au sein de Rewmi, M. Loum ap­pelle à la «réparation du traitement marginal dont est victime leur formation». Une «discrimination» qui, selon lui ne date pas d’aujourd’hui. «Lors de la confection de la liste du Rewmi en vue des Législatives de 2007, seul le professeur Sankharé a été investi dans notre parti. Et il occupait la 30e place. Rewmi a finalement boycotté ces élections», narre-t-il. Au lendemain de l’élection de Macky Sall à la magistrature suprême, Rewmi a obtenu son récépissé.