Dans le nouvel attelage gouvernemental du Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye, l’Economie a été délestée du département de Abdoulaye Diop à qui il ne reste que les Finances. Une première depuis que Abdoulaye Wade est porté à la tête de l’Etat, en 2000. Dans l’ordre protocolaire, le ministre d’Etat, ministre des Finances Abdoulaye Diop vient à la cinquième position, après Cheikh Tidiane Sy, Cheikh Tidiane Gadio, Bécaye Diop et Madické Niang. Ces deux faits nouveaux constatés dans la composition du gouvernement ne sont pas restés indifférents à l’argentier du pays qui s’est vivement plaint de cette situation auprès de Me Wade. C’était samedi dernier, lors d’une audience que le chef de l’Etat avait accordée à son ministre des Finances.
L’on rapporte, dans l’entourage du chef de l’Etat, que Abdoulaye Diop a voulu savoir, d’une part, les raisons pour lesquelles son département a été réduit aux seules Finances. Une demande d’autant plus «légitime» que des sources proches du ministre confient que «ce changement de dénomination de son département ne lui avait été pas notifié lors de son entretien avec le Premier ministre. C’est à la publication de la liste qu’il s’en est rendu compte». A cette question, le Président a donné des réponses. C’est pour faire savoir à M. Diop, ajoutent nos sources, que «la disparition du vocable Economie est (son) initiative personnelle». Non sans argumenter cette position, car «l’économie est dans tous les secteurs. Donc, ce n’est pas la peine d’en faire cas dans un département», rapporte-t-on. «Même si le ministre ne semble pas convaincu par les explications de Wade, il en a, toutefois, pris acte.»
D’autre part, il a été question, lors de cette audience, de la place «peu honorable à laquelle Abdoulaye Diop a été placée dans l’ordre protocolaire». D’ailleurs, c’est cette question qui a le plus irrité le ministre. Car, des sources rapportent que «Abdoulaye Diop n’a pas porté de gants pour faire part au chef de l’Etat de ses inquiétudes». Lesquelles inquiétudes sont relatives à son «ravalement progressif au bas de l’ordre protocolaire». Devant cette remarque, Me Wade a marqué son «étonnement» avant de s’engager à «corriger ces fautes».
Ce débat sur la préséance posé par M. Diop, est loin d’être un détail, car des sources soufflent que «cette situation cache bien des dessous pour le moment inavoués». L’on révèle que le ministre des Finances ne manque pas de fustiger certaines pratiques de ses collègues. D’où ses relations difficiles avec la plupart d’entre eux qui se plaignent des lourdeurs de procédures imposées par le ministre des Finances. En effet, l’on lie cet état de fait à la volonté de Me Wade de parrainer la revanche des protestataires. Car, lui aussi ne fait pas exception, souvent, à la rigueur de gestion de son argentier. En tout cas, cette cinquième position à laquelle Adboulaye Diop est confinée dans l’ordre protocolaire de ce nouveau gouvernement est la suite logique d’un long processus visant à rétrograder le ministre des Finances. Ce dernier a toujours été, depuis 2004, le second sur la liste, derrière Cheikh Tidiane Gadio. Mais, ce pouvoir commence à s’effriter en mars 2008 quand Cheikh Tidiane Sy devient alors le numéro un, suivi de Gadio. De la troisième position, Abdoulaye Diop est dégradé à la cinquième.
0 Commentaires
Participer à la Discussion