LE PS SUR LA CRÉATION DES 100.000 EMPLOIS AUX JEUNES : « Wade veut déshabiller Jean pour habiller Paul »

En promettant aux jeunes de la banlieue des emplois, le président Wade s’est livré à son jeu favori, celui de "superposer" de nouvelles promesses, qui ne seront jamais tenues, sur celles non tenues. C’est là la conviction du Parti socialiste sur la promotion d’emploi par le chef de l’Etat aux jeunes de la banlieue.
 
«Déshabiller Jean pour habiller Paul». En tout cas, le Parti socialiste estime que c’est l’attitude adoptée par le président Wade, en annonçant la création de 100.000 emplois destinés aux jeunes de la banlieue de Dakar, dans un contexte où les clignotants sont au rouge. Réagissant, ainsi, hier en Bureau politique, au sujet des nouvelles promesses de Wade, le Parti dirigé par Ousmane Tanor Dieng soutient avec force que c’est «la preuve d'une méconnaissance coupable de la situation financière et économique désastreuse de notre pays». Avant se lancer dans des "incantations", le Ps invite le président de la République à régler «les problèmes de l’heure qui étranglent les Sénégalais»
Pour les "Verts" de Colobane, Me Wade devrait plutôt, entre autres questions, se prononcer sur la grande précarité qui affecte aujourd'hui les salariés du fait de la généralisation de l'intérim et des contrats à durée déterminée et assurer le paiement régulier à date due des salaires de ceux qui ont déjà un emploi, notamment les contractuels et vacataires des secteurs de la santé et de l'éducation nationale qui croulent sous les arriérés et retards. En effet, selon les Socialistes, lorsqu'il évoque la création d'emplois, « Abdoulaye Wade oublie le ralentissement de l'activité économique, consécutif aux arriérés de paiement qui plombent la trésorerie des entreprises privées et les obligent à suspendre les recrutements, à défaut de réduire leurs effectifs. »
Ce n’est pas tout, il (Wade) oublie également que « la déconstruction des règles de fixation des niveaux relatifs des salaires dans la fonction publique, ainsi que l'octroi tous azimuts de contrats spéciaux à une clientèle politique,  ont abouti à une masse salariale qui n'offre plus à l'Etat une marge de progression dans la création d'emplois dans le secteur public. » Eu égard à tous les manquements dont est comptable le pouvoir libéral, le Parti socialiste considère la dernière promesse du chef de l’État de créer des emplois au profit des jeunes des banlieues « comme un aveu de l'échec patent de ce qui tient lieu de politique de l'emploi et de promotion de la jeunesse, huit ans après avoir été élu sur le thème de l'emploi». C'est pourquoi, le Parti socialiste invite la jeunesse sénégalaise « à rappeler à Abdoulaye Wade que la rupture avec lui est définitivement consommée, pour cause de parjures répétés et à refuser de servir de promontoire aux politiciens de circonstance dont il cherche à faire la promotion. »
Dans le constat fait, les camarades de Tanor soutiennent qu’ « Abdoulaye Wade, depuis qu'il s'est installé au pouvoir, s'est toujours livré à son exercice favori, consistant à, toujours et encore, superposer de nouvelles promesses qui ne seront jamais réalisées sur celles, passées, qui n'ont jamais été tenues. »