Le Sénégal, un pays présenté à la majorité des Etats africains depuis Bruxelles et Washington comme un exemple à suivre en matière de démocratie durant les années 1990-2000, est aujourd’hui sur le chemin de la régression politique et de la violence par la faute d’un seul homme, Abdoulaye Wade, et de sa soif insatiable du pouvoir.
Plutôt que de contribuer à donner à l’Afrique un motif d’espoir et de fierté en passant le relais aux jeunes générations ainsi que l’avait d’ailleurs fait l’un de ses plus illustres prédécesseurs, Léopold Sedar Senghor, Abdoulaye Wade, bientôt 86 ans et dont le second mandat arrive à terme, a misé sur le choix absurde de s’accrocher au «trône», confirmant malheureusement les accusations portées contre lui par l’opposition lui ayant prêté l’intention de transformer le Sénégal en un royaume pour lui et ses proches.
Inutile de s’encombrer de précautions sémantiques : la décision de l’actuel chef de l’Etat sénégalais de fouler aux pieds la Constitution de son pays pour pouvoir se représenter pour la troisième fois consécutive à l’élection présidentielle (elle aura lieu le 26 février prochain) – et cela après avoir exercé le pouvoir durant 11 ans – efface non seulement d’un simple trait de crayon son combat pour la démocratie mais fait de lui un autocrate. Oui, Wade est, tout compte fait, un dictateur du même acabit que Zine El Abidine Ben Ali ou Hosni Moubarak, qui ont fait honte à leur peuple et au continent.
La cause est entendue : qu’il soit réélu ou non, Abdoulaye Wade n’aura pas la chance et le privilège d’écrire ou d’entrer dans l’histoire de l’Afrique comme se l’étaient mis à l’espérer les Sénégalais au lendemain de son arrivée au pouvoir, en 2000. Pas plus qu’il ne sera le Mandela ou le Thabo Mbeke de l’Afrique de l’Ouest. A l’instar de Ben Ali et de Moubarak, il en est au contraire déjà sorti par la petite porte réservée aux despotes.
Le temps a fini par prouver que le chef de l’Etat sénégalais – qui avait cru un moment incarner la conscience de l’Afrique – ne valait par ailleurs pas mieux que le leader libyen Mouammar El Gueddafi qu’il pressait instamment, au mois de mai dernier, de lâcher les rênes du pouvoir et d’aller dans le sens des aspirations de son peuple. Aujourd’hui, pareil conseil pourrait lui être prodigué. Le problème est que tout le monde sait que Abdoulaye Wade, comme tous les dictateurs, n’a cure des appels à la raison car estimant être investi d’une sorte de mission messianique. Présentement, Wade ne les entend pas. Grisé par l’ivresse du pouvoir, le chef de l’Etat sénégalais doit être, à l’heure qu’il est, persuadé que la rue sénégalaise finira par capituler. Cela durera jusqu’à ce qu’un beau matin, ses geôliers viendront le tirer du fond de sa cellule lugubre et le traîneront à la barre pour rendre des comptes. Car comme tous les mauvais élèves, les autocrates oublient trop souvent que les peuples finissent toujours par prendre le dessus sur leurs oppresseurs.
7 Commentaires
Anti-karim/facebook
En Février, 2012 (10:56 AM)Wedi
En Février, 2012 (11:05 AM)Fama
En Février, 2012 (11:40 AM)Fifi
En Février, 2012 (11:41 AM)Khalasse
En Février, 2012 (11:53 AM)Citoyen Sénégalais
En Février, 2012 (11:55 AM)Khady
En Février, 2012 (12:54 PM)C'est exactement ce genre de comportement qui donne raison aux dirigeant européens qui veulent s'ingérer dans nos pays et essaient de nous diriger de loin. C'est également ce genre de comportement qui nourrit tout mépris envers l'Afrique, et même le racisme. Qui considérerait un peuple incapable d'agir selon le Droit? Ne nous sommes-nous pas battus pour l'Indépendance? La liberté? La Démocratie? Dans quoi tombons-nous en ce moment?
Je suis une sénégalaise, vivant en France, qui a toujours été fière de son pays, et qui a essayé de le défendre à chaque fois (Bien que parfois il n'y a absolument pas de quoi être fière..) Mais maintenant j'ai honte de mon pays.
On se rabaisse exactement au même niveau que tous les pays qui se Prétendent en Démocratie et qui ne sont en fait que des dictatures masquées et motivées par un seul but: Le pouvoir de l'argent. Tant que le Sénégal ne raisonnera que comme ça, tant que toutes les relations humaines ne seront motivées que par celà, nous n'avanceront jamais. Il serait peut-être temps d'ouvrir les yeux et de marcher vers l'évolution et le développement si nous ne voulons pas continuer à être esclaves des autres continents..
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