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Politique

LISBONNE - Débats sur les Ape : Isolé, Wade boude les travaux

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LISBONNE - Débats sur les Ape : Isolé, Wade boude les travaux

Alors que la veille, il se vantait de convaincre les différentes parties à poursuivre les négociations sur les Accords de partenariat économique (Ape), le président de la République, Abdoulaye Wade, a vu sa proposition mise à l’écart en faveur de celle du président de la Commission, Manuel Barroso. Dépité, il a préféré claquer la porte et ne pas prendre part aux travaux de clôture.

Le revers a dû être insupportable, hier, en séance plénière, pour que le Président Abdoulaye Wade décide une fois de plus, de claquer la porte d’un Sommet des chef d’Etat et de gouvernement. Bien avant la cérémonie de clôture, le dirigeant sénégalais a annoncé qu’il rentrait à Dakar. Aux journalistes étonnés devant cette précipitation, il a répliqué : «J’ai le droit de rentrer chez moi quand je veux, non ?» Il a fallu des déclarations de couloir pour comprendre que le président de la République venait de subir un cuisant revers à Lisbonne. Sa proposition de rencontre au niveau des ministres de l’Union européenne (Ue) et de l’Union africaine (Lire par ailleurs), a été rejetée par ses pairs.

La conférence de presse qu’il a convoquée au pied levé, hier dimanche, pour présenter les derniers développements sur les questions en discussion, n’a porté que sur une déclaration liminaire qui a été remise à la presse. Ladite déclaration, d’une dizaine de lignes à peine, et non signée, affirmait que «le Sommet donne acte aux Etats africains de leur volonté de ne pas signer les Ape ; position fortement exprimée par plusieurs chefs d’Etat, notamment Me Abdoulaye Wade, président de la République du Sénégal et M. Thabo Mbeki, président de la République d’Afrique du Sud».

Le document poursuit sur deux autres paragraphes qui considèrent que de nombreux Etats européens partagent le rejet des Africains, et en conséquence, tout le monde s’accorde pour convoquer une nouvelle rencontre des ministres de l’Europe et d’Afrique, pour débattre de la question dans les meilleurs délais. Interrogé sur le point de savoir ce que devenait la date du 15 décembre dont il avait parlé, hier, ainsi que de la ville d’Accra qu’il avait retenue, Me Wade a abruptement affirmé que chacun était libre de faire son choix et que lui n’imposait rien à personne, mais que personne ne pouvait non plus rien lui imposer.

Manifestement, n’ayant pas apprécié la position européenne sur les Ape, Me Wade dira : «on ne parle plus des Ape. On a dit qu’on les a rejettés ; pour nous, c’est fini». Avant de préciser : «maintenant quand j’ai lu ce texte, j’ai dit : comme dans toutes les conférences internationales, s’il y a des pays qui ne sont pas d’accord avec ces résolutions, il faut mentionner qu’ils ont des réserves sur la résolution. C’est la démocratie ! Mais, ceci représente la tendance de la majorité des Etats africains...» Comme s’il avait décidé d’abandonner le combat qu’il mène avec certains de ses pairs africains, Me Wade a reconnu avoir lu la résolution, mais a décidé de partir. Concernant ses homologues, il dira : «Ils vont en discuter. Il y a des gens dans la salle qui vont la défendre, parce que, moi, je suis obligé de partir». Comme un journaliste insistait pour savoir la raison pourquoi ce départ avant le quatrième round, Wade laisse tomber : «Mais non… Mais, je ne laisse personne…Ce sont les chefs d’Etat qui ont partagé cette position qui vont défendre cette position. Je ne les mandate pas… (…) je ne peux pas rester parce que j’ai des obligations chez moi».

Quelques minutes plus tard, de la bouche de Jean-Marie Bockel, le secrétaire d’Etat français chargé de la Coopération, on apprenait que le président de la Commission européenne avait proposé des rencontres bilatérales pour le mois de février, afin de poursuivre des négociations pour arriver à un accord définitif avant 2009. Sur la proposition du chef de l’Etat sénégalais, un de ses conseillers répondait, off the record, qu’elle a été rejetée : «La question avec Wade, c’est que lui-même ne semble pas savoir ce qu’il veut. Une fois, il dit : «nous ne voulons pas». Ensuite, il dit que chacun est libre de faire ce qu’il veut. C’est normal que même les Africains ne s’y retrouvent pas, avec lui.»

Parallèlement, la conviction à Lisbonne est que d’autres pays africains allaient suivre les pas de la Côte d’Ivoire. Les Européens avançaient le chiffre de cinq pays environ, et même le président Alpha Oumar Konaré, désabusé, se contentait de souhaiter : «Ces accords intérimaires ne doivent pas verrouiller le reste du processus. Je reconnais que beaucoup de pays ont adhéré à ces accords, même si je ne veux pas débattre sur la manière dont ces adhésions ont été obtenues. Mais la question est de se demander si nous changerons quelque chose à notre existence, même si les Européens nous accordaient un accès total à leurs marchés.»



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