Marche de l'opposition : L’Etat louvoie puis lâche du lest - Test réussi pour Bécaye Diop

Pour autant, Bécaye Diop s'inscrit-il dans une dynamique de rupture ? En tout cas, force est de constater que les mouvements de protestation ont été presque inexistants sous le magistère de son prédécesseur, Cheikh Tidiane Sy. Malgré la pression et les menaces de l'opposition, elle n'a jamais réussi à décrocher des mains du ci-devant ministre de l'Intérieur plus de trois autorisations validant ses mouvements de protestation. La dernière en date est la marche des femmes du Front Siggil Senegaal du mercredi 9 juillet 2008 contre la cherté du coût de la vie, les gaspillages et le lourd train de vie de l’Etat, ainsi que les multiples pénuries que vivent les populations. Accompagnées de leurs leaders, les femmes, pancartes et banderoles à la main, scandaient des slogans hostiles au pouvoir libéral. Les marcheurs étaient partis de l’Obélisque, en passant par le boulevard général De Gaule, pour terminer leur procession devant les grilles de la Rts. La première du genre, autorisée par les hommes de l'ancien ministre de l'Intérieur, est celle des jeunes de la même coalition, un 15 novembre 2008 après des moments d’incertitude.

Les premiers reports de cette marche initiée par les jeunes du Front Siggil Senegaal s'expliquaient par le décès du député Abdou Latif Guèye et du Khalife de la famille omarienne, Thierno Mountaga Daha Tall. Seulement, à la veille du dernier report, la police avait décerné des convocations en cascade aux jeunes responsables de l’Alliance des forces du progrès (Afp) de Moustapha Niasse et à ceux du Parti socialiste notamment Barthélémy Dias et son camarade Malick Seck de Convergence socialiste. N'empêche, la marche a eu lieu. Mais, dans un méli mélo total, après le changement du lieu de départ, par le préfet de Dakar, à quelques heures du démarrage de la manifestation. Une décision qui a failli mettre le feu aux poudres face à la détermination des jeunes de l'opposition de démarrer, comme prévu, leur mouvement de protestation à l'hôpital Abass Ndao.A l'actif du ministre d'Etat, Cheikh Tidiane Sy, le sit-in réprimé parce que non autorisé des associations de consommateur, le 8 avril 2008, devant le siège des locaux de Wal fadjri. Des brutalités policières suivies d'interpellations. Alors, le ministre d'Etat Bécaye Diop est-il en passe de faire mieux que Cheikh Tidiane Sy ?