C’est avec tous les honneurs que le président de la République a reçu, hier dans la capitale française, le diplôme de Docteur Honoris Causa de l’Université Paris-Sorbonne. Me Abdoulaye Wade est le premier Africain à recevoir cette haute distinction de l’illustre Académie du Panthéon où il fut étudiant et enseignant par la suite au cours des années 60.
Paris (France)- « Je suis un avocat qui a gagné sa cause avant d’avoir plaidé. Mais, je plaiderai quand même ». Ainsi, le président Abdoulaye Wade a ironisé en s’adressant à l’assistance, hier, après son sacre par l’université de Paris Sorbonne. Le président de la République s’est réjoui de cet honneur qui lui rappelle des souvenirs de son « bref passage à la Sorbonne ». Car, dans la cour du Panthéon de l’époque et au théâtre de l’Odéon qu’il aimait fréquenter, il a vécu les événements de mai 1968. Ce qui fera dire au président Abdoulaye Wade que la Sorbonne, pour lui : « C’est toute une histoire », un attachement à des valeurs du savoir notamment. Hier, dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, le chef de l’État a axé l’essentiel de son discours sur les défis du monde actuel, notamment la mondialisation et la « Françafrique ». Sur ce dernier point, Me Wade a estimé que « l’Afrique prend son destin en main, poursuivant son parcours en quête d’intégrité ». S’agissant de la mondialisation, « Nous y sommes déjà », a affirmé le président Wade soulignant par ailleurs que « la question est de savoir comment y vivre ? » A son avis, « il faut inverser les mécanismes pour en faire bon usage », sachant que « nous ne pouvons vivre sans la mondialisation ».
En le recevant dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne le chancelier des universités de Paris, le Recteur Maurice Quénet a salué en Abdoulaye Wade « la magistrature du savoir ». Il a rappelé le passage au Panthéon, ancêtre de la Sorbonne de l’étudiant Abdoulaye Wade, avant de lui signifier : « il vous manquait d’être Docteur à la Sorbonne, voilà qui est désormais fait ! ». Il revenait ensuite au président de l’université de Paris-Sorbonne, Jean-Robert Pitte, de faire les éloges du président de la République avant de lui remettre son diplôme de Docteur Honoris Causa. Jean-Robert Pitte a loué les qualités intellectuelles et politiques du président Abdoulaye Wade, en insistant sur le fait qu’il est « le premier Docteur Honoris Causa de la Sorbonne originaire du continent africain ». Le président de l’université de Paris-Sorbonne a aussi magnifié la « générosité clairvoyante » du président Abdoulaye Wade, laquelle fait de lui « un vrai sage » reconnu sur tout le continent.
Enrayer la fuite des cerveaux
A la Sorbonne, hier, c’est un Abdoulaye Wade combattant de la paix et du savoir partagé qui a été fêté, en présence d’éminentes personnalités universitaires, politiques et diplomatiques. Dans la salle étaient aussi présents des immortels de l’Académie française ainsi que de nombreux étudiants sénégalais. L’épouse du chef de l’État, Mme Viviane Wade, ses enfants Karim et Syndiély, les membres du gouvernement, Cheikh Tidiane Gadio, Me Ousmane Ngom, Serigne Diop, l’ambassadeur Doudou Salla Diop, le professeur Iba Der Thiam, tous étaient présents à Paris. La cérémonie solennelle de la Sorbonne intervient quelques jours seulement après que le président Wade a reçu à Grenoble son diplôme de Doctorat en sciences économiques passé en 1959. Citant ce fait rarissime, Jean-Robert Pitte a dit au président Wade sa « crainte » que cet appétit qui le caractérise pour la quête de connaissances ne soit devenue rare de nos jours. Le président de l’université de Paris-Sorbonne a aussi invité à « enrayer la fuite des cerveaux ». Ainsi, il a lancé un message au grand nombre d’étudiants africains présents dans la salle pour leur dire ceci : « Nous sommes heureux de vous voir sur les bancs de nos amphithéâtres, mais une fois vos diplômes acquis, repartez dans vos pays qui ont tant besoin de vous ». Pour illustrer son propos, Jean-Robert Pitte a cité en exemple le président la République qui, à la veille de l’indépendance de notre pays, rentrait à Dakar pour enseigner le droit et l’économie à l’université Cheikh Anta Diop.
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