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Politique

MINERVE - Et voilà le comble !

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MINERVE - Et voilà le comble !

Il faut être d’une cécité cognitive très prononcée, d’une insoutenable et irraisonnée irrationalité pour ne pas constater les folles dérives politico-policières qui s’empilent et se compriment avec une récurrence inquiétante pour la stabilité nationale et la paix civile.

L’intervention de la Dic, hier, dans deux sanctuaires, l’un de la foi célébrant la fin de la pénitence chez les catholiques sénégalais, l’autre de la liberté d’expression symbolisée par le groupe Futurs Médias, exhale les échos dérisoires d’un régime qui ne s’appuie plus maintenant que sur les leviers répressifs pour masquer l’immensité de son échec à répondre aux véritables questions que se posent des citoyens. Des citoyens en proie aux incertitudes des lendemains dans un monde rural paupérisé, qui broient chaque jour des obscurités d’encre à cause des délestages intempestifs, confrontés à un chômage endémique. En lieu et place de réponses pertinentes à ces angoisses existentielles des Sénégalais, que trouve-t-on de mieux à faire ? Traquer les hommes politiques pour leurs déclarations. Comme si l’on était saisi d’une paranoïa démente, telle que l’on voit même derrière la moindre vétille verbale, un tsunami politico-électoral.

Y’a-t-il quelque rationalité derrière le spectacle désopilant que la Dic a offert aux Sénégalais, hier, en envahissant la cathédrale pour cueillir Jean-Paul Dias, qui n’était pas dans ce lieu de culte sous les habits d’un homme politique, mais d’un simple citoyen venu accomplir un acte de dévotion ? On comprend aisément les réactions outrées de nos frères et sœurs appartenant à l’église face à cette «profanation» qui a même heurté, choqué la conscience des musulmans dans un Sénégal où ils ont toujours vécu en bonne intelligence et en parfait commerce humain avec les chrétiens.

Même en temps de guerre, le droit international protège ceux qui trouvent refuge dans une église. Ils n’ont point tort, les fidèles et responsables de l’église, qui ont relevé que les éléments de la Dic n’auraient jamais songé à commettre un tel acte s’il s’agissait d’une mosquée. En 2003, les policiers se sont abstenus d’aller cueillir l’homme d’affaires, Khadim Bousso, alors dans la demeure du Khalife général, Serigne Saliou. Ils ont eu la patience d’attendre qu’il soit dans sa maison pour le faire. Jean-Paul Dias n’est pas quand même un ovni. Il est suffisamment connu et clairement domicilié à Dakar. Quelle urgence il y avait pour qu’on manque tant de patience à l’arrêter sans avoir besoin de franchir les digues de la cathédrale prise dans une ferveur religieuse qui mérite respect ?

N’est-il pas dans son rôle, face à la Dic qui a franchi les digues, le vicaire qui a appelé en plein sermon à un soutien à Jean-Paul Dias ? Encore que, dans cette ambiance d’irrationalité et d’anormalité, dans laquelle baigne le pouvoir de l’alternance, vieille seulement de six ans, règne de plus en plus l’insécurité née du flot des dérives juridico-politico-policières. Du jamais vu dans l’histoire politique du Sénégal, pourtant mouvementée à certaines périodes, depuis le Président Senghor, de religion chrétienne, en harmonie avec les chefs religieux musulmans ! Après les menaces de mort contre le clergé, jusque-là non encore élucidées, toujours pas une étincelle de la part justement de cette Dic pour trouver les coupables. Même pas une fulgurance, dans un processus d’effondrement progressif de l’Etat ! A quoi avons-nous assisté sur ce front-là ? A un enfilage de tintamarres, de tohu-bohu et de charivaris sur le dialogue islamo-chrétien.

Et que dire encore de cette propension des bras armés du pouvoir à exhumer et à exhiber un profil liberticide ? Sinon que l’irruption, hier, de la Dic, dans les locaux du groupe Futurs Médias dans le sanctuaire de la liberté, vient s’ajouter à la série scandaleuse et rocambolesque des piétinements des libertés dont les journalistes continuent de payer un lourd tribut depuis que l’alternance a pris le train fou de l’intolérance, on dirait une sorte de perte de repère. Le Sénégal de l’alternance n’est même plus dans l’archaïsme, la paléontologie politique. Si ce n’était que cela ! Nous voici à une période bien lugubre du comble. Du pire. Sur fond d’une vapeur crépusculaire.

 



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