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Mise en place d’une force anti-putsch : Cheikh Tidiane Dieye pointe les “incohérences” de la CEDEAO

Auteur: Senewebnews

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Cheikh Tidiane Dieye pointe les “incohérences” de la CEDEAO

La décision des dirigeants de la CEDEAO de « mettre en place une force régionale dont le mandat inclura la restauration de l’ordre  constitutionnel partout où il est menacé dans la sous-région » suscite des critiques chez Cheikh Tidiane Dieye et ses camarades. Ils dénoncent “l’incapacité des Chefs d’État à assumer une position claire et nette contre la mal  gouvernance, les tripatouillages constitutionnels et le détournement des règles  démocratiques qui sont, dans bien des cas, les principales causes des ruptures  constitutionnelles”. Seneweb vous propose l’intégralité du communiqué.
Les Chefs d’État et de Gouvernement de la CEDEAO se sont encore illustrés, d’une bien  curieuse manière, en décidant, à l’issue du sommet tenu le 4 décembre 2022, à Abuja, de  « mettre en place une force régionale dont le mandat inclura la restauration de l’ordre  constitutionnel partout où il est menacé dans la sous-région ».  
Cette décision formulée au point 25 du Communiqué final du sommet peut paraitre  louable de prime abord. Car nul ne saurait cautionner, tolérer ou encourager la prise de  pouvoir par la force et la rupture de l’ordre constitutionnel dans un pays lorsqu’aucune  raison vitale pour la population de ce pays ne le justifie.  
Mais à y regarder de près, cette décision cache de nombreuses incohérences qui sont  nées de l’incapacité des Chefs d’État à assumer une position claire et nette contre la mal  gouvernance, les tripatouillages constitutionnels et le détournement des règles  démocratiques qui sont, dans bien des cas, les principales causes des ruptures  constitutionnelles.  
La plateforme Avenir Senegaal Bi Nu Begg s’interroge sur la nature et la portée du mandat  d’une telle force.  
• Aura-t-elle vocation à intervenir en amont, pour s’interposer entre un Président  mal aimé qui impose un troisième mandat à son peuple et ce peuple lui-même  lorsqu’il se soulève pour défendre sa constitution et ses libertés?  
• Va-t-elle attendre qu’il y ait des centaines voire des milliers d’arrestations, de  disparus et de morts avant d’intervenir?  
Dans sa formulation, la décision dit que la force sera mise en place pour « restaurer l’ordre  constitutionnel partout où il est menacé ». 
Or, il ne fait pas de doute que ce qui menace l’ordre constitutionnel partout dans la  sous-région, c’est bien la volonté de certains Chefs d’État d’imposer un troisième  mandat. Est-ce à dire que la force irait à l’assaut de tous les Chefs d’État qui envisagent  un troisième mandat? Si c’est le cas, vivement alors qu’elle voit le jour! 
En vérité, comme c’est souvent le cas, les Chefs d’État de la CEDEAO ont cherché à s’attaquer à des actes qui sont pourtant clairement engendrés par leurs pratiques politiques, sans avoir la grandeur et la responsabilité de parler des causes. Tout le monde  sait que c’est la volonté de certains Chefs d’État de briguer un troisième mandat illégitime  et illégal, contre la volonté clairement exprimée par leur peuple, quia fini d’embraser leur  pays, en les plongeant, depuis, dans une instabilité durable.  
Tout le monde sait que la volonté prêtée à certains Chefs d’État, dont celui du Sénégal,  le Président Macky Sall, de briguer un troisième mandat anticonstitutionnel, a placé leur pays dans l’œil du cyclone et dans une situation de vulnérabilité et de danger sans  précédent.  
Les plus en vue parmi les pays qui marchent à reculons sont la Côte d’Ivoire, le Sénégal et  le Togo. Ils continuent leurs manœuvres pour bloquer toute possibilité de réforme du  Protocole et empêcher ainsi que la limitation du nombre de mandats présidentiels à deux  n’y soit introduite.  
Restant saisi de la question de la révision du Protocole de la CEDEAO à l’effet d’y  introduire la limitation des mandats, la plateforme Avenir Senegaal Bi Nu Begg invite les  Chefs d’État progressistes et démocratiques de la région à poursuivre les discussions avec  toutes les parties prenantes, y compris les partis politiques d’opposition, les mouvements 
citoyens et de la société civile, ainsi qu’avec tous les militants de la démocratie, des droits  humains et de la bonne gouvernance conformément aux décisions du Sommet de Juillet  2022 à Accra,  
La plateforme Avenir Senegaal Bi Nu Begg compte lancer une initiative sous-régionale  dans ce sens pour mobiliser, sensibiliser et organiser les partis politiques, mouvements  citoyens et plus généralement les citoyens de la CEDEAO pour obtenir la limitation des  mandats présidentiels à deux. 
Auteur: Senewebnews

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