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PAIEMENT - Le Trésor public sur la dèche : Plus de 30 milliards dus aux entreprises

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PAIEMENT - Le Trésor public sur la dèche : Plus de 30 milliards dus aux entreprises

De nombreuses entreprises sont menacées de mettre la clef sous le paillasson du fait de retards cumulés de paiements, dus par l’Etat du Sénégal. Les entreprises les plus touchées par cette carence du Trésor public sont celles engagées dans les grands travaux du chef de l’Etat. Le Trésor public n’arrive pas à faire face à ses engagements financiers vis-à-vis d’elles. Une telle situation fragilise même les banques de la place qui avaient accordé des crédits aux entreprises pour pré-financer certains travaux.

Que se passe-t-il avec le Trésor public ? L’Etat du Sénégal apparaissait financièrement «liquide» ces dernières années et cette bonne santé était clamée urbi et orbi. Le Président Wade se plaisait à toiser ses contempteurs en déclarant que «les financements de ses projets sont disponibles». Aujourd’hui, le Trésor public éprouve d’énormes difficultés pour faire face à ses obligations, aussi bien pour ce qui est du paiement des traitements des fonctionnaires que du paiement des décomptes échus à de nombreuses entreprises engagées dans les différents chantiers du pays. Un haut cadre du ministère de l’Economie et des Finances est formel : «Il n’y a pas aujourd’hui une entreprise de Btp à laquelle l’Etat ne devrait beaucoup d’argent. Les ardoises dues aux entrepreneurs sont énormes et tournent au bas mot autour de 30 milliards de francs Cfa.» Les arriérés de paiements de l’Etat aux entreprises fragilisent ces structures économiques, et les banques sont en passe de subir des dégâts collatéraux bien dommageables. En effet, les établissements financiers se sont beaucoup engagés pour pré-financer certains travaux.

Devant cette situation, les employés de l’entreprise Consortium d’entreprise du Sénégal (Cde) n’ont pas hésité, il y a quelques jours, à faire une violente sortie à travers la presse pour dénoncer les retards cumulés de paiements de l’Etat vis-à-vis de leur employeur sur de nombreux chantiers. En fait, du côté de la direction de Cde, on attend de percevoir quelque 7 milliards de francs dus par l’Etat du Sénégal. Interpellé sur cette situation, Makhtar Diaw, chargé des relations extérieures de Cde se montre fort gêné en regrettant : «La direction de Cde n’avait pas souhaité que les employés fassent une telle sortie à travers les médias. Je peux comprendre leur souci légitime de vouloir préserver leur outil de travail, mais il faut dire que nous ne souhaiterions pas que de tels problèmes soient étalés sur la place.» M. Chemali, Directeur général de la boîte embouche la trompette : «L’Etat est un partenaire, nos problèmes avec l’Etat doivent être gérés au niveau des responsables.» N’empêche, la direction de Cde reconnaît que l’Etat devrait à l’entreprise la somme de 7 milliards, représentant «la production réalisée, facturée, acceptée et à payer compte non tenu du chantier de la Corniche conduit par l’Agence nationale de l’organisation de la Conférence islamique (Anoci)».

De nombreux chantiers sont concernés par des arriérés de paiements dont certains sont déjà livrés depuis belle lurette. De manière ramassée, en vrac, Makhtar Diaw indique que les marchés concernés sont notamment «le commissariat de police de Touba, celui de Tivaouane, le Complexe Cité du millénaire réalisé avec la Sicap sur l’avenue Cheikh Anta Diop à hauteur de l’Université de Dakar, la rénovation de la Direction de l’automatisation du fichier au ministère de l’Intérieur, le Pont de Ngouye et le programme Spécial Banlieues qui prévoit la réfection du Stade Amadou Barry de Guédiawaye, la construction d’un commissariat de police, entre autres».

Cette situation importune les responsables de Cde, même si ces derniers s’étaient préparés à l’éventualité des retards de paiements. «Quand on travaille avec l’Etat, on se prépare à des délais de paiements d’au moins six mois environ, mais cela commence à trop durer.» C’est donc somme toute compréhensible quand on entend Makhtar Diaw souligner, ce qui peut être interprété comme un cri du cœur : «Pour pré-financer nos travaux, nous faisons recours aux banques, mais aujourd’hui, nous avons atteint notre limite de crédits auprès des banques.» De guerre lasse, les responsables de Cde ont retiré plus de 480 ouvriers des chantiers en cours d’exécution. «Nous les mettons en chômage technique, le temps de pouvoir refaire fonctionner ces chantiers», concède la direction de Cde. Pourtant des démarches amiables ont été tentées. Même les travailleurs ont eu à saisir le Président Abdoulaye Wade du problème. Le secrétaire général de la présidence de la République Abdoulaye Baldé leur répondra par courrier qu’ils pourraient s’en référer au guichet des Droits de l’Homme dirigé par Me Mame Bassine Niang. Une réponse qui n’a pas manquée d’outrer les syndicalistes-maison de Cde. La même situation de retards de paiements est observée au niveau de l’entreprise Jean Lefèvre Sénégal (Jls) de Bara Tall. Sader Diagne, secrétaire général de la boîte indique qu’à ce jour l’Etat doit à Jls la somme de 13 milliards de francs y compris 3,5 milliards dus sur les controversés chantiers de la fête de l’Indépendance prévue à Thiès en 2004. D’autres entreprises comme Fougerolles, Sattar, Cse languissent devant d’énormes retards de paiements dus par l’Etat. Par Madiambal DIAGNE

Que se passe-t-il avec le Trésor public ? L’Etat du Sénégal apparaissait financièrement «liquide» ces dernières années et cette bonne santé était clamée urbi et orbi. Le Président Wade se plaisait à toiser ses contempteurs en déclarant que «les financements de ses projets sont disponibles». Aujourd’hui, le Trésor public éprouve d’énormes difficultés pour faire face à ses obligations, aussi bien pour ce qui est du paiement des traitements des fonctionnaires que du paiement des décomptes échus à de nombreuses entreprises engagées dans les différents chantiers du pays. Un haut cadre du ministère de l’Economie et des Finances est formel : «Il n’y a pas aujourd’hui une entreprise de Btp à laquelle l’Etat ne devrait beaucoup d’argent. Les ardoises dues aux entrepreneurs sont énormes et tournent au bas mot autour de 30 milliards de francs Cfa.» Les arriérés de paiements de l’Etat aux entreprises fragilisent ces structures économiques, et les banques sont en passe de subir des dégâts collatéraux bien dommageables. En effet, les établissements financiers se sont beaucoup engagés pour pré-financer certains travaux.

Devant cette situation, les employés de l’entreprise Consortium d’entreprise du Sénégal (Cde) n’ont pas hésité, il y a quelques jours, à faire une violente sortie à travers la presse pour dénoncer les retards cumulés de paiements de l’Etat vis-à-vis de leur employeur sur de nombreux chantiers. En fait, du côté de la direction de Cde, on attend de percevoir quelque 7 milliards de francs dus par l’Etat du Sénégal. Interpellé sur cette situation, Makhtar Diaw, chargé des relations extérieures de Cde se montre fort gêné en regrettant : «La direction de Cde n’avait pas souhaité que les employés fassent une telle sortie à travers les médias. Je peux comprendre leur souci légitime de vouloir préserver leur outil de travail, mais il faut dire que nous ne souhaiterions pas que de tels problèmes soient étalés sur la place.» M. Chemali, Directeur général de la boîte embouche la trompette : «L’Etat est un partenaire, nos problèmes avec l’Etat doivent être gérés au niveau des responsables.» N’empêche, la direction de Cde reconnaît que l’Etat devrait à l’entreprise la somme de 7 milliards, représentant «la production réalisée, facturée, acceptée et à payer compte non tenu du chantier de la Corniche conduit par l’Agence nationale de l’organisation de la Conférence islamique (Anoci)».

De nombreux chantiers sont concernés par des arriérés de paiements dont certains sont déjà livrés depuis belle lurette. De manière ramassée, en vrac, Makhtar Diaw indique que les marchés concernés sont notamment «le commissariat de police de Touba, celui de Tivaouane, le Complexe Cité du millénaire réalisé avec la Sicap sur l’avenue Cheikh Anta Diop à hauteur de l’Université de Dakar, la rénovation de la Direction de l’automatisation du fichier au ministère de l’Intérieur, le Pont de Ngouye et le programme Spécial Banlieues qui prévoit la réfection du Stade Amadou Barry de Guédiawaye, la construction d’un commissariat de police, entre autres».

Cette situation importune les responsables de Cde, même si ces derniers s’étaient préparés à l’éventualité des retards de paiements. «Quand on travaille avec l’Etat, on se prépare à des délais de paiements d’au moins six mois environ, mais cela commence à trop durer.» C’est donc somme toute compréhensible quand on entend Makhtar Diaw souligner, ce qui peut être interprété comme un cri du cœur : «Pour pré-financer nos travaux, nous faisons recours aux banques, mais aujourd’hui, nous avons atteint notre limite de crédits auprès des banques.» De guerre lasse, les responsables de Cde ont retiré plus de 480 ouvriers des chantiers en cours d’exécution. «Nous les mettons en chômage technique, le temps de pouvoir refaire fonctionner ces chantiers», concède la direction de Cde. Pourtant des démarches amiables ont été tentées. Même les travailleurs ont eu à saisir le Président Abdoulaye Wade du problème. Le secrétaire général de la présidence de la République Abdoulaye Baldé leur répondra par courrier qu’ils pourraient s’en référer au guichet des Droits de l’Homme dirigé par Me Mame Bassine Niang. Une réponse qui n’a pas manquée d’outrer les syndicalistes-maison de Cde. La même situation de retards de paiements est observée au niveau de l’entreprise Jean Lefèvre Sénégal (Jls) de Bara Tall. Sader Diagne, secrétaire général de la boîte indique qu’à ce jour l’Etat doit à Jls la somme de 13 milliards de francs y compris 3,5 milliards dus sur les controversés chantiers de la fête de l’Indépendance prévue à Thiès en 2004. D’autres entreprises comme Fougerolles, Sattar, Cse languissent devant d’énormes retards de paiements dus par l’Etat.  



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