PARIS - IDRISSA SECK FACE A SES PARTISANS, HIER : «Le combat ne fait que commencer…» La Diaspora refuse le rapprochement avec Wade

Les eaux de la Seine ont sans doute rugi avec environ 700 personnes venues, en lieu et place des 300 qui étaient prévues, à la manifestation au pavillon Dauphiné, à Paris, répondre à l’appel du Collectif africain contre les violences politiques (Cacvp), de Initiatives de la diaspora pour Idrissa Seck (Idi) et le Mouvement de soutien à Idrissa Seck (Msis). A cette occasion, l’ex-Premier ministre, en l’honneur de qui cette manifestation a été co-organisée, a assuré à ses partisans de sa détermination à poursuivre le combat, un combat qui, à ses yeux, ne fait que commencer.

Le pavillon Dauphine, hier, à Paris, a refusé du monde, avec près de 700 personnes, qui ont participé à la réception offerte en l’honneur de l’ancien Premier ministre Idrissa Seck, par trois organisations : Cacvp, Idi et Msis. Selon plusieurs sources, proches des organisateurs comme de simples curieux ayant assisté à l’événement, que nous avons joints hier, l’ancien Premier ministre, Idrissa Seck, est arrivé sur le lieu exactement à l’heure prévue, précisément à 17 h 30, en compagnie de Mme Awa Guèye Kébé et Oumar Sarr. Les allocutions des différents représentants des mouvements de soutien au maire de Thiès ont commencé, rapporte-t-on, 30 minutes après que l’hôte du jour a fini de faire le tour de la salle pour serrer les mains de personnes présentes à la cérémonie, qui a débuté à 18 heures 5mn par des allocutions prononcées par les co-organisateurs. La prise de parole s’est faite en raison de deux représentants pour chaque organisation dont, à chaque fois, un pour celui de la France et un autre pour le compte de la Diaspora. Une fois les prises de parole terminées, Idrissa Seck s’est adressé à ses nombreux hôtes à travers un discours d’une tonalité «philosophique». A l’entame de son message, l’ex-Pm a dévalisé la même citation de Napoléon qu’il avait servie à sa sortie de prison : «Les hommes peuvent être injustes envers moi, mais il me suffit d’être innocent. Ma conscience est le tribunal où j’évoque ma conduite. Cette conscience est calme quand je l’interroge.» Puis s’en est suivie «une théorie sur la supériorité de la vérité sur le mensonge» avec beaucoup de tournures «métaphoriques». A ses partisans, Idrissa Seck a assuré, selon nos interlocuteurs, «de sa détermination à poursuivre le combat». Il leur a notamment signifié : «Le combat ne fait que commencer ; je le mènerai jusqu’au bout.» Toutefois, précise-t-on, l’ex-n°2 du Parti démocratique sénégalais (Pds) n’a pas indiqué comment il entend mener ce combat, même si, «unanimement», ses partisans, dans leur discours, ont laissé entendre leur «ferme aversion pour tout rapprochement avec Me Wade». D’ailleurs, ils ont insisté sur la nécessité de «créer une plate-forme dans laquelle tous les mouvements de soutien vont se retrouver». Cette proposition a suscité, rapportent nos interlocuteurs, l’approbation presque générale, même si «Idrissa Seck n’a rien dit de précis sur son avenir politique». Après son discours, il s’est retiré vers 19 heures pour laisser la place à l’animation assurée par le comédien Sa Nekh et un joueur de kora.

Il faut noter la présence à la manifestation des délégués de la Cacvp (France), de Msis (France, Allemagne, Bénélux, Italie du Nord et Italie du Sud). Il y avait aussi les mouvements Idi (Suisse, Canada, France, Allemagne, Bénélux), Fidel et Meel de France. La cérémonie a montré une importante présence de cadres, en même temps qu’elle a démontré une forte implantation des mouvements de soutien à Idrissa Seck dans le milieu de l’émigration.