Le quotidien « L’Observateur » l’a révélé hier : le Premier ministre Macky Sall possède un terrain de 2.000 mètres carrés aux Almadies. Il n’est pas seul. Selon plusieurs sources bien au fait des affaires immobilières, presque tous les ministres Pds de l’Alternance à l’exception notable de Souleymane Ndéné Ndiaye et Abdou Fall possèdent à Dakar un terrain aux Almadies ou sur la Vdn. Par la grâce du Président Wade et d’un arrêté du ministre de l’Economie et des Finances accordant un bail rapidement transformé en titre foncier.
« Nos problèmes d’argent sont terminés ! ». En faisant cette confidence à son ancien Premier ministre Idrissa Seck, quelques heures après son installation officielle aux commandes de l’Etat, Wade pouvait aussi ajouter : « nos problèmes de terrains sont terminés » ! Comme leurs prédecesseurs socialistes, les libéraux n’ont pas attendu longtemps pour se servir. De Sacré-Cœur à Yoff, sur la Corniche, en passant par Ngor et les Almadies, les libéraux y sont allés à fond dans la quête de la terre.
Me Abdoulaye Wade esr décidément généreux avec presque tous ses ministres et même les revenants. Et ce n’est pas l’actuel ministre de l’Intérieur, Me Ousmane Ngom qui nous démentira. Alors qu’il occupait une maison à Fenêtre-Mermoz, avec son ex-première épouse, ex-employée d’Air Afrique, il avait vu son contrat menacé de résiliation par la Sicap. Motif ? L’actuel ministre de l’Intérieur ne parvenait pas, alors pas du tout, à payer le demi-million mensuel dû à la Sicap. Aujourd’hui, Ousmane Ngom est un homme heureux : en plus d’avoir sa résidence de fonction à Fann Résidence, près de chez l’artiste Youssou Ndour, il a acquis un terrain dans le quartier huppé des Almadies. Par arrêté du ministre de l’Economie et des Finances, patron des Domaines. Et il n’est pas le seul.
Une source, bien au fait des affaires domaniales trouve que depuis le gouvernement dirigé par Mame Madior Boye jusqu’à Macky Sall en passant par Idrissa Seck, quasiment tous les ministres ont acquis un terrain : Aïcha Agne Pouye, Habib Sy, Abdoulaye Diop et son épouse, Hadjibou Soumaré, Cheikh Tidiane Gadio, Kader Sow, Doudou Wade,
Salif Bâ, Madické Niang, etc. Tous ces gens-là disposent d’un terrain aux Almadies. D’autres comme Ousmane Masseck Ndiaye et Bécaye Diop ont, quant à eux, jeté respectivement leur dévolu sur Mermoz et Sacré-Cœur. Le ministre des Forces armées a aussi une autre maison à Yoff près de l’aéroport Léopold Sédar Senghor, à la cité des jeunes cadres. Quant au député-maire et président de l’Assemblée nationale Pape Diop, c’est le Crésus de l’immobilier. Son patrimoine ne se compte plus dans la capitale. Après avoir accéléré la construction de son hôtel situé en contrebas des mamelles, acquis bien avant l’alternance, il a bénéficié d’un terrain de 500 mètres carrés aux Almadies et construit sur le site un immeuble de quatre niveaux. Il a acquis récemment l’ex-boulangerie Serigne Samb situé en face de la polyclinique sur l’avenue Malick Sy. Kader Sow, ministre d’Etat, ex-directeur de cabinet du Président Wade ne se plaint pas. Il a un terrain aux Almadies et est en train d’achever la construction d’un immeuble R +2 à sacré Cœur 3 Pyrotechnie.
ALMADIES : En vingt ans, le terrain a augmenté de...5 000%
À l’image du Plateau, de la Vdn, le prix du mètre carré flambe au quartier chic des Almadies. En vingt ans, le mètre carré est passé de de 5.000 francs maximum en 1985 à presque 250.000 francs aujourd’hui, soit une augmentation de... 5.000 % ou 50 fois plus cher. Un professionnel de l’immobilier trouve que l’après-dévaluation a été un tournant. À la veille de la baisse de la valeur du franc Cfa en 1993, le mètre carré était encore vendu à 12.000 francs. Aujourd’hui, il faut un quart de million pour le même mètre carré. « Personne ne pouvait imaginer qu’on en serait là aujourd’hui avec cette terrible flambée du prix du mètre carré ». Une propriétaire d’immeubles aux Almadies témoigne : « En 1998, j’avais acheté un terrain de 1.300 mètres carrés à 30 millions, récemment pour la même surface, j’ai dû débloquer 210 millions, soit sept fois plus cher ». Les plus veinards sont nos ministres qui, une fois bénéficiaires d’un bail de 500 mètres carrés au minimum, le transforment en titre foncier moyennant un barème modique fixé par une loi de 1987.
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