Cheikh Béthio Thioune à Joal-Fadiouth Le marabout-souteneur politique est décidé à réélire le Pape du Sopi, Me Abdoulaye Wade. Dans cet entretien réalisé à Joal où, en compagnie du ministre des Postes, des Télécommunications et des Ntics, par ailleurs secrétaire général du Pds, Joseph Ndong, il a présidé une manifestation politico-religieuse. A cette occasion, il a gratifié l’assistance de quelques pas de Doukatt. Cheikh Béthio Thioune a déclaré que depuis que le Sénégal est indépendant, aucun autre gouvernement n’a autant réalisé que celui de l’alternance. Il a martelé qu’il va réélire Me Wade «avec panache, au soir du 25 février 2007».
Que représente cette visite, pour vous, à Joal-Fadiouth ?
Je suis à Joal dans le cadre de ma nouvelle fonction de réélire Me Abdoulaye Wade le 25 février 2007. Cela peut paraître se situer dans la dimension temporelle, mais pour qui en a une connaissance, le temporel est issu de la spiritualité. C’est la manifestation de Dieu par la spiritualité qui a donné naissance à la temporalité. Ainsi, le pouvoir temporel cohabite avec l’autorité spirituelle à laquelle il est hiérarchiquement dépendant. Toute création provient de Dieu. C’est pourquoi d’ailleurs, partout où vous irez et que vous constaterez une harmonie entre la spiritualité et la temporalité, sachez qu’il y a la paix et le développement pour donner naissance à un but ultime : le paradis terrestre. Mais partout où vous aurez constaté une mésentente et une discordance entre le pouvoir temporel et l’autorité spirituelle, il y a cataclysme, catastrophe, révolte, guerre civile, paupérisme, sous-développement et misère. Partout où vous entendez parler de guerre et de génocide, etc., le soubassement de tous ces phénomènes réside dans le fait que le pouvoir temporel est en discordance avec l’autorité spirituelle. Au Sénégal, Dieu merci, le pouvoir temporel manifesté par celui de Me Abdoulaye Wade, personne ne doute qu’il a accepté de se soumettre à l’autorité spirituelle. Car celui qui manifeste ce pouvoir est un talibé de Serigne Saliou Mbacké qui est le pôle de l’univers, l’autorité spirituelle universelle. C’est la raison pour laquelle ceux qui n’ont pas compris se demanderont pourquoi Cheikh Béthio, Cheikh de Serigne Touba, va faire de la politique. Ils n’auront pas compris que la politique n’est pas un domaine isolé à la manifestation terrestre. Et c’est Dieu que manifeste tout ce qui est terrestre. Par conséquent, Me Wade qui a une convergence spirituelle avec moi, nous sommes tous des talibés, quand il aspire au pouvoir par les suffrages universels, ma solidarité de condisciple m’oblige, me donne la raison de le soutenir, de le réélire et de me réjouir de sa victoire qui est inéluctable.
Certains avancent que vous êtes pressentis pour diriger, au cas où le Pds gagnerait la communauté rurale, le conseil rural de Malicounda. Qu’en est-il exactement ? Peut-on s’attendre à ce que vous soyez investis sur une des listes du Pds pour les prochaines élections ?
Ceux qui le pensent ne me connaissent pas. J’ai déclaré que je ne veux même pas être ministre. Vouloir être président d’un conseil rural ne me ressemblerait pas. Je suis un spirituel, un Cheikh de Serigne Touba, une fonction que je ne peux retrouver que dans la spiritualité. Je ne serais pas député, ni ministre encore moins maire et je suis formel. Ceux-là qui pensent que je vais être Pcr n’ont aucun sens de la perspective.
Pourtant vous avez eu à diriger la communauté rurale de Touba en tant que Pcr de cette ville sainte ?
J’ai été le président du conseil rural de Touba sur le Ndiguël de Serigne Saliou. Et malgré l’évolution qui est en train de s’opérer dans la politique, je n’ai plus besoin d’être Pcr. Et puis, je n’ai aucun intérêt à vouloir prendre la place de l’actuel Pcr de Malicounda (Ndlr : le Pcr de Malicounda est du Parti socialiste) qui est en train de faire bien son travail et ne m’a jamais fait du mal.
Au-delà de la spiritualité, avec quels moyens comptez-vous réélire Me Wade, d’autant plus que, apparemment, les Sénégalais semblent ne pas être satisfaits de son premier mandat ?
Tous les partis politiques sénégalais réunis n’ont pas cinq millions de militants. A moi seul, j’ai cinq millions de talibés et plus. Si nous sommes logiques, si nous savons faire l’arithmétique, soyez d’accord avec moi que Me Wade va gagner les élections en 2007.
Comment vous allez lui permettre de les gagner ?
Je lui apporterai mes voix, la mienne, celles de mes condisciples. A partir de ce moment, il a un parti, des amis et, par son action, il a conquis des cœurs, il a réalisé son exploit sur les plans, économique, culturel et éducationnel. Ce qu’aucun gouvernement, depuis l’indépendance, n’a eu à accomplir. Comme disait Senghor, les faits sont têtus.
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