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Politique

PLUS LOIN AVEC… Le député Madior Diouf, secrétaire général du Rnd : «Nous ne participerons pas à une Assemblée nationale du président de la République»

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PLUS LOIN AVEC… Le député Madior Diouf, secrétaire général du Rnd : «Nous ne participerons pas à une Assemblée nationale du président de la République»

Madior Diouf, député à l’Assemblée nationale, secrétaire général du Rassemblement national démocratique (Rnd), membre de la Coalition populaire pour l’alternative (Cpa) est, aujourd’hui, plus que déterminé à quitter l’Hémicycle de la Place Soweto, à la fin de ce mois. Dans cet entretien, il explique, entre autres, sa décision. Il a également donné son opinion sur ce qu’il est convenu d’appeler «les chantiers de la Corniche» et demande une explication «totale» de ce problème qui défraie la chronique, sans que les Sénégalais ne soient éclairés.

Si on se réfère à votre déclaration, vos jours sont désormais comptés au niveau de l’Assemblée nationale. Où en êtes-vous par rapport à votre décision de quitter l’Assemblée nationale, en fin juin ?

Jours comptés ? Il ne s’agit pas de cela, mais plutôt d’une forme de lutte politique qui consiste à tenter d’arrêter des comportements très autoritaires concernant le processus électoral. La modification non concertée peut aboutir véritablement à un pouvoir royal. Depuis 1992, la lutte des démocrates de notre pays a abouti au fait que l’ensemble des opérations est effectué de manière concertée. Cela ne diminue nullement le pouvoir de l’Exécutif, mais c’est une conquête démocratique qu’il faut respecter, d’autant plus que le Président Abdoulaye Wade a participé à cette lutte. Le processus électoral est composé d’opérations qui sont concertées. L’opposition n’a pas besoin d’armes à feu ou d’armes blanches pour se battre. Elle est convaincue que le meilleur choix c’est une lutte politique apaisée dans laquelle c’est le dialogue qui prévaut. C’est dans ce contexte-là que nous, comme vous avez pu le constater, nous ne souhaitons ne pas nous plier à une loi pour laquelle, non seulement on a combattu le projet, mais nous avons même refusé le vote et avons fait recours au pouvoir judiciaire, notamment le Conseil constitutionnel, comme nous le demande la Charte nationale. Le pouvoir judiciaire ne nous a pas dit si nous avons eu tort ou si nous avons eu raison. Donc, ce pouvoir judiciaire-là n’avait aucune utilité dans ce débat. Et nous constatons la fin du mandat 2001-2006 et nous ne participons pas à la vie d’une Assemblée nationale qui est celle du président de la République.

Vous êtes l’un des rares députés de l’opposition à avoir officialisé votre départ du Parlement. Cela ne pose-t-il pas problème au sein de la Cpa ?

Vous savez, la Cpa est un rassemblement qui a montré sa rigueur, lors du meeting de Kaolack qui a créé des frayeurs. Cela a prouvé que, en tout cas pour nous, la détermination de nos camarades et des populations qui nous soutiennent. Et nous, nous sommes encouragés à suivre ce qu’on a toujours dit, depuis les temps du Cpc jusqu’à la Cpa. Nous continuerons à discuter et à nous concerter. La Cpa va proposer quelque chose au pays, parce que, très bientôt, nous allons organiser un séminaire sur le programme de la Cpa. Néanmoins, nous restons attentifs et souhaitons des députés membres de la Cpa et du G10 qu’ils démissionnent. Il y en aura qui les remplaceront, qui ne sont plus actifs ou, même, qui ont quitté leur parti. Donc, ces difficultés, nous en sommes très conscients, mais nous ne qualifierons pas négativement ceux qui resteraient.

L’opposition, hors de l’Hémicycle, vous laissez l’Assemblée nationale au bon vouloir de la majorité ?

C’est ça que le pouvoir devrait refuser et prévoir. Quand nous sommes sortis en refusant de voter, le Président Abdoulaye Wade aurait dû savoir que la meilleure manière était le dialogue. C’est avec lui que nous avons conquis les bases de la démocratie qui fonctionne aujourd’hui dans notre pays. Par conséquent, il ne faut pas, parce qu’on a une majorité à l’Assemblée nationale, se dire qu’on a tous les pouvoirs. Ce n’est pas ça la démocratie. Cela ne différencie pas, en ce moment-là, l’Etat républicain de même l’Etat royal qui se respecte. On doit plutôt se soucier de la démocratie et de ce qui fait la démocratie.

Après le scandale des chantiers de Thiès, c’est maintenant ceux de la Corniche qui défraie la chronique. Quelle est votre opinion sur cette affaire ?

Il y a beaucoup de scandales dans ce pays. C’est pourquoi à la Cpa, nous sommes fondés à dire que l’essentiel aujourd’hui est de faire partir ce régime. S’il s’agit d’argent prêté ou même donné au Sénégal pour des réalisations devant précéder le Sommet de l’Oci, la manière la plus honorable et d’être correct avec les bailleurs de fonds, c’est de montrer que c’est géré honnêtement. Face à ce scandale-là, le peuple sénégalais a droit à la lumière la plus totale. Il faut qu’on nous explique ce qui s’est passé, parce qu’il y a beaucoup de scandales dans notre pays avec ce régime.

 



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