PRES DE CINQ MOIS APRES LEUR CONCEPTION : Le découpage administratif passe, « Takkal » cale !

Annoncé en Conseil des ministres le 20 janvier 2011, en même temps que le projet de découpage administratif aujourd’hui imposé à Sangalkam, le plan « Takkal » peine encore à décoller. Malgré les centaines de milliards à la disposition du ministre d’Etat Karim Wade, chargé de sa mise en œuvre, les résultats de ce fameux plan sont plus que lamentables. Décevant ! Le terme n’est pas de trop pour reparler de la politique énergétique définie à travers le plan de restructuration du secteur. Pourtant, que de milliards consentis par le contribuable, pour le financement du fameux plan « Takkal » ! 

Près de 300 milliards de CFA en moins de cinq mois. Outre les 220 d’abord dégagés sur les 365 milliards de francs CFA, un autre prêt d’aide a été pourtant consenti au Sénégal par l’Agence Française de développement (AFD) pour appuyer le plan de restructuration du secteur de l’Energie. En son temps, l’AFD avait consenti une enveloppe de 40 milliards pour la mise en œuvre d’une composante du plan dit « Takkal ». Mieux, encore, ces financements sont sans préjudice des ponctions annoncées sur le budget de certains Ministères. Mais, le cycle des délestages est encore plus infernal au cours des cinq mois d’existence du plan « Takkal ». Pire que sous l’ère Samuel Sarr et Madické Niang conjugués ! L’électricité est aujourd’hui devenue une denrée rare pour le contribuable Sénégalais qui ne l’attend plus, blasé par les interminables heures de coupures. Tel un parasite, « Takkal » en demande encore, et n’a que faire d’une obligation de résultat. C’est ce qu’avaient apparemment compris les Banques qui, à l’aube de la première campagne de levée de fonds pour financer le plan, avaient vite fait de jouer au chat et à la souris avec l’Etat, jusqu’à se faire oublier aujourd’hui.

 Le Ministère de l’Energie, « gâté » plus que les autres, reçoit tout, mais ne garantit rien en contrepartie. En effet, ce n’est pas demain la veille d’une fourniture normale d’électricité. Et pour cause ! La Senelec se cramponne encore et toujours comme un piètre détaillant, toujours en quête de fuel. C’est que les priorités du Gouvernement, semble-t-il, concernent d’autres projets moins onéreux ; dont la matérialisation n’a qu’un seul prix : la contrefaçon de la démocratie. Takkal peine là où le découpage passe au prix du sang Annoncé au cours de la réunion du Conseil des ministres du 20 janvier 2011, en même temps que le plan de redressement du secteur de l’Energie, le projet d’un nouveau découpage administratif, visant essentiellement des collectivités locales gérées par l’opposition, n’a pas tardé à se matérialiser. Mieux que le plan « Takkal », ce que Bathily et ses camarades désignent sous le triste vocable de « saucissonnage » des collectivités gérées par l’opposition, a été érigé en « plus que priorité » par le Gouvernement. 

Au prix du sang, de la démocratie et du souci de « proximité » entre les administrés et l’administration, principaux moyens invoqués par le Gouvernement pour vernir ses prétentions. En effet, dans sa déclaration faite au cours de cette fameuse réunion du Conseil des ministres, Aliou Sow avait présenté, pour la première fois après sa conception, « l’état d’avancement de l’instruction des dossiers relatifs à la création de collectivités locales ». Par la même occasion, le ministre de la Décentralisation et des Collectivités Locales avait salué « la diligence et la rigueur » avec lesquelles les services compétents traitent de la question. Une diligence et une rigueur dont semblent manquer le ministre d’Etat, ministre de l’Energie et ses services, pour assurer le minimum dans la fourniture de l’électricité.