Les manœuvres politiques continuent de plus belle au Pds. Avec l’intention prêtée à Karim Wade de vouloir conquérir le poste de numéro deux de ce parti, resté vacant depuis l’éviction de Macky Sall par le Comité directeur. Pour Babacar Gaye, porte-parole de la formation politique du président de la République, rien n’empêche à un militant de demander à l’occuper, «pour aider le Secrétaire général national dans sa tâche d’administration du parti». Une éventualité qui risque de faire beaucoup de bruit car les vieux routiers du Sopi ne veulent pas en entendre parler.
Ceux qui parlaient d’un agenda caché de Me Abdoulaye Wade n’ont pas tout faux. Et pour cause, des membres influents du Pds croient savoir que le fils du président de la République s’apprête à briguer le poste de N°2 de son parti. Déjà membre du Comité directeur de cette formation, il tente d’en prendre le contrôle des instances dirigeantes et de se hisser au sommet. Selon nos sources, Karim, qui a constaté un vide autour de ce poste depuis le départ forcé de Macky Sall en novembre 2007, aurait confié à ses proches collaborateurs son intention de le briguer.
Le modus opérandi
Nos interlocuteurs, la main sur le cœur, jurent que le Comité directeur du Pds devra bientôt se réunir, pour se pencher sur la question. «Pour y parvenir, Me Wade lui-même va le proposer, quitte à faire part de son intention de quitter son poste de Sg du Pds et de demander au parti de mettre quelqu’un d’autre à sa place.» Un jeu de lièvre qui lui permettrait d’éviter de se retrouver avec un schéma ridicule d’un parti politique qui a comme Sg et Sg adjoint, un père et son fils. Reste à savoir si la manœuvre de Me Abdoulaye Wade interviendra avant ou après les joutes électorales de 2012. L’autre question qui taraude les esprits porte sur le crédit qu’il faut accorder aux propos que karim Wade a tenus récemment. Rejetant toute idée de dévolution monarchique du pouvoir, il avait laissé entendre qu’il n’est pas intéressé par la politique politicienne…
Réticences chez les caciques libéraux
Cette entreprise ne sera pas facile, en raison d’une vive opposition des gros calibres libéraux qui mènent une guerre sans merci contre le «projet de succession monarchique». Sous le couvert de l’anonymat, des responsables de la première heure du Pds que nous avons contactés flétrissent «un maquillage qui reprend le même projet qui consistait à vouloir installer Karim à la mairie de Dakar». Ils en appellent même au réalisme des Wade (père et fils) pour qu’«ils rendent le parti à ceux qui l’on construit, au moment où les enfants de la Gc n’étaient pas encore nés».
Mais pour Babacar Gaye, porte-parole du Pds, rien, dans les textes du Pds, n’empêche à Karim ou à n’importe quel autre militant du parti, de demander à occuper le poste de numéro deux. Précisant qu’il n’est pas au courant d’une telle information, il rappelle que c’est le Sg, Me Wade, qui détient les prérogatives lui permettant de nommer qui il veut, pour l’aider dans sa tâche d’administration du parti. Du côté des partisans de Karim Wade, nos interlocuteurs, comme son conseiller politique Cheikh Diallo, refusent de confirmer ou d’infirmer l’information.
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