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Politique

Quand Wade malmène la démocratie

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Quand Wade malmène la démocratie

Hier chantre de la démocratie, Me Abdoulaye Wade s’est illustré au pouvoir comme un anti-démocrate. Samedi dernier, il a porté un nouveau coup à la démocratie en faisant réprimer, violemment, la marche de protestation de l’opposition.

L’image d’Ousmane Tanor Dieng, chef du Parti socialiste sénégalais, en train d’être brutalisé comme un vulgaire bandit par la police, au cours de cette marche est choquante. L’ex-Premier ministre Moustapha Niasse saisi aux collets, traîné sur plusieurs mètres et jeté dans une fourgonnette de la police, constitue une atteinte grave à la dignité humaine. Certains responsables politiques sont sortis de la marche les vêtements déchirés. De telles scènes dans la politique africaine remontent aux années 90, après le retour du multipartisme. Les manifestations de l’opposition se déroulaient dans la violence, parce que les anciens dignitaires africains étaient opposés à la démocratie. Avec le temps, ils ont fini par comprendre qu’il était vain de freiner ainsi la démocratie.

Au-delà du traitement humiliant qui a été infligé aux leaders de l’opposition sénégalaise, à la faveur de cette marche, ce qui choque le plus, c’est le fait que de pareilles choses se produisent avec Me Abdoulaye Wade. L’homme a été d’abord dans l’opposition, avant d’accéder à la magistrature suprême du pays. Pendant des années, il a vécu les dures réalités de la politique en Afrique. Ayant accédé à la présidence, l’ancien leader de l’opposition sénégalaise était censé apporté le “Sopie” : changement en wolof. Abdoulaye Wade avait ainsi baptisé son programme de gouvernement. Les Sénégalais ont opté pour ce programme. C’est pourquoi ils l’ont élu. Abdoulaye Wade, pour tout dire, s’est présenté comme un ardent défenseur de la démocratie. Il a prôné et exigé la liberté dans le débat politique. C’est cet homme avec ce parcours qui s’illustre aujourd’hui en véritable ennemi de la démocratie dans son pays.

Le régime d’Abdoulaye Wade a commencé d’abord par intimider la presse. Pour avoir écrit sur le président de la République, certains journalistes ont été menacés de mort. On se souvient qu’un journaliste de Sud quotidien, a été physiquement agressé par des inconnus. L’affaire a provoqué une levée de boucliers avec la protestation des organisations sénégalaises de défense des Droits de l’Homme. En fait, Abdoulaye Wade tente de museler la presse pour l’empêcher de révéler au grand jour ses malversations. Abdoulaye Wade n’a pas une gestion saine du pouvoir d’Etat. Il gouverne un peu comme dans un royaume. Sa femme et ses enfants sontau cœur du pouvoir. De source bien introduite, certaines décisions du chef de l’Etat sont influencées par la Première dame.

A la fin de son septennat, Me Abdoulaye a été incapable d’apporter le changement au Sénégal. La situation économique s’est aggravée pour se muer en une crise politique. Le chef de l’Etat sénégalais est aujourd’hui en difficulté face à l’opposition. Avec son mauvais bilan, il a peur de se faire battre aux prochaines élections. Comme parade, il a fait reporté les élections législatives. C’est un Abdoulaye Wade très paniqué qui tente de freiner la démocratie au Sénégal. Et pourtant, le numéro un Sénégalais s’est érigé en donneur de leçons en Afrique. Dans la crise ivoirienne, le président sénégalais fait partie de ceux qui ont prôné le partage du pouvoir pour sortir la Côte d’Ivoire des difficultés. Il n’hésitait pas à critiquer le président Laurent Gbagbo pour lui reprocher de ne pas avoir une attitude démocratique.

Me Abdoulaye ressemble à un bon démagogue. (César Ebrokié notrevoie.com cote d'ivoire)

Ça me révolte: Où sont-ils ?

On ne peut pas ne pas se poser cette question : où sont-ils ? Oui, où sont passées les organisations de défense des Droits de l’Homme ? Où sont passés les medias occidentaux d’ordinaire si sensibles aux brimades d’opposants par le pouvoir ?
Ce qui s’est passé samedi à Dakar, au Sénégal, est si gros qu’il ne devrait pas passer inaperçu. Des opposants et candidats à la prochaine présidentielle sénégalaise, à la tête d’une marche que Wade ne voulait pas, ont été fortement rudoyés, bastonnés et jetés dans des fourgonnettes des forces de l’ordre. Ces images, qui ont fait le tour du monde, montraient une bagarre de rue entre gens de peu de valeur. On aurait dit même qu’il s’agissait d’une rixe survenue à la fin d’un match de football. Mais les images rapprochées montraient plutôt l’ancien Premier ministre du président sénégalais Moustapha Niasse, le secrétaire national du Parti socialiste Ousmane Tanor Dieng et le professeur Abdoulaye Bathily que malmenaient des policiers particulièrement zélés.
Ces images insupportables, qui relèvent d’une époque révolue, ont ému plus d’un. Ma servante n’a pu s’empêcher de crier aux forces de l’ordre comme si elles l’entendraient : “Mais laissez-les!”

En dehors des reportages classiques que l’on a vus et entendus ici et là, plus rien d’autre. Nos confrères, qui d’habitude passent ce genre d’informations en boucle, ne l’ont pas fait. Mais imaginez un seul instant ce qu’ils auraient fait s’il s’était agi de la Côte d’Ivoire. Les messages de condamnation auraient afflué et la Côte d’Ivoire aurait fait l’actualité pendant des semaines. Et on aurait réussi même à noyer les problèmes guinéens et le renouvellement des instances de l’Union africaine. Vous avez dit traitement partiel de l’information ? Si l’opposition sénégalaise est stratège et tactique, elle devrait transformer cette barbarie qui s’est abattue sur elle en un thème de campagne et en tirer largement profit. Car nous ne croyons pas que les Sénégalais aient élu Abdoulaye Wade pour qu’il les manipule et les terrorise. Le président sénégalais a si peu d’égard pour ses concitoyens qu’il croit certainement tétanisés par ses pratiques que cet acte a été posé à moins d’un mois de la présidentielle. Une période dans laquelle, généralement, tous les candidats marchent comme sur des oeufs.

Ce qui s’est passé samedi à Dakar est très dangereux pour la démocratie. Ça ne pouvait donc nous laisser indifférent.

(Abdoulaye Villard Sanogo notrevoie.com cote d'ivoire)



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