Pour Moustapha Niasse, cela ne fait aucun doute. Le régime de Me Wade «a administré la preuve de son option sans équivoque en faveur de tous moyens susceptibles de l’aider à demeurer au sommet de l’Etat, sans aucune référence à la morale républicaine». il affirme sans ambages que «le parti du président Wade a toujours entretenu des milices, en toutes occasions, pendant qu’il était dans l’opposition». Et le pire c’est que de nombreux éléments ont été transférés depuis ces milices, dans des structures officielles de police ou de sécurité, avec des grades élevés, sans aucune formation préalable et sans avoir suivi les filières par lesquelles sont passés les Sénégalais qui se sont engagés, selon des procédures normales, pour faire carrière dans ces structures. Il explique dans cette interview que «pendant que les milices du président Wade continuent d’être actives, dans et en dehors des circuits officiels, d’autres franges ont pensé, à tort, qu’elles pouvaient aussi organiser leurs propres milices». Et que lorsque celles-ci s’habillent d’une teinte religieuse, personne ne sait où peut mener une telle pratique. «En l’état actuel des choses, il ne semble pas que le président Wade, qui utilise ces groupes, ait l’intention de faire en sorte que la loi et la sécurité des citoyens au Sénégal soient respectées» conclut M. Niasse. Le secrétaire général de l’Afp assume « une part du bilan du régime, pour la période de temps pendant laquelle» il était Premier ministre. Par rapport à ses relations avec Me Wade depuis qu’il a quitté le gouvernement, Niasse révèle que «depuis mars 2001, Wade a souhaité, plusieurs fois, que l’Afp retourne travailler avec lui». Mais il a chaque fois, «opposé un refus courtois mais ferme. La dernière tentative, à cet égard, remonte au 8 novembre 2006, sans succès, malgré les affabulations et les montages verbaux qui ont été agités, au lendemain de notre dernière rencontre, par certains, dans sa proximité, sur des bases purement mensongères et sans aucun lien avec la réalité des faits. Tout cela est vain. Le service du peuple requiert rigueur, persévérance et patience, au-delà du patriotisme et de l’esprit de sacrifice».
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