
«Je dénonce cet acte ignoble et inqualifiable. Premièrement parce que c’est inadmissible et intolérable. Deuxièmement parce qu’en tant que guide religieux, je ne saurais accepté qu’un religieux soit persécuté ou outragé dans ce pays car Djamil est un guide religieux issu de l’une des plus grandes familles religieuses de ce pays», dit-il avant d’asséner : «Une agression contre un religieux ne milite pas en faveur de l’apaisement social, alors même que la situation est tendue dans le pays et qu’on est au bord du gouffre. C’est une menace sur la paix sociale. Car on s’en est pris à un dirigeant important d’une grande Tarikha dans ce pays. Ces Talibés, ces amis, ces parents, peuvent réagir à la hauteur de l’affront. Et cela peut compromettre la paix sociale».
Pour Serigne Fallou Dieng, il n’y a pas l’ombre d’un doute. Derrière cette agression, «il y a la main des tenants du pouvoir. Déjà, lors des événements du 23 juin, devant l’Assemblée nationale, Djamil avait été rudoyé par les forces de l’ordre et malmené. Il a été même molesté et violenté. Avec ce qui est arrivé, on ne peut dire que c’est la suite. Mais on n’acceptera pas ces agressions. Car les religieux continueront à exprimer leur engagement citoyen. Ils sont des régulateurs sociaux et pas une basse-cour des autorités politiques. Les religieux ne laisseront pas faire. Que le pouvoir se le tienne pour dit».
Il estime en effet que ce qui s’est passé à Thiaroye, dimanche soir, «est une manifestation flagrante des velléités venant du gouvernement pour tenter de museler un adversaire politique. Aussi, on met en garde le pouvoir politique en place. On avertit le régime que c’est une agression envers les religieux et qu’on saura répondre à la hauteur de l’affront si nécessaire. C’est une intimidation qui ne dit pas son nom, mais elle ne passera pas».
Pour le président du Cercle des intellectuels Soufis du Sénégal, «cette agression sonne comme un signal fort des autorités étatiques pour dire aux religieux qui s’activent dans l’action démocratique, dans l’action citoyenne menacer. C’est une tentative de bâillonnement de ces religieux qui sont aux côtés du peuple. Ils veulent domestiquer tout le monde, mais on les met garde. Cette intimidation, pour nous faire renoncer à notre engagement citoyen inébranlable pour préserver les acquis démocratiques et sociaux aux côtés du peuple, ne passera pas. C’est peine perdue. Car les religieux sont plus que jamais déterminés pour veiller à ce que l’expression populaire ne soit pas confisquée».
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