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Politique

RETOUR D’IDRISSA SECK, REFONDATION DU PDS, L’ENIGME GÉNÉRATION DU CONCRET, DUALITÉ MACKY- KARIM, MAIRIE DE DAKAR… : Sans détours, Lamine Bâ sert ses quatre vérités

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RETOUR D’IDRISSA SECK, REFONDATION DU PDS, L’ENIGME GÉNÉRATION DU CONCRET, DUALITÉ MACKY- KARIM, MAIRIE DE DAKAR… : Sans détours, Lamine Bâ sert ses quatre vérités
L’As : Avec le recul, êtes-vous satisfait du travail effectué dans les différents ministères que vous avez eu à gérer ?

Lamine Bâ : J’ai eu la chance d’avoir fait différents ministères (rires) en très peu de temps. J’étais ministre de l’Environnement à 36 ans. Après je fus ministre conseiller du président de la République. Je l’ai accompagné à travers le monde dans plus de 50 pays. Nous avons, partout, fait le plaidoyer du Sénégal et de l’Afrique partout pour que nos populations sortent du sous-développement. Ensuite, j’ai été ministre de l’Assainissement, de l’Hygiène publique et de la Prévention. À ce moment également, j’ai fait le tour de grands pays et je suis allé aux Nations-Unies pour leur faire comprendre que la lutte contre la pauvreté passe d’abord par la lutte contre l’insalubrité. Comment peut-on mesurer la pauvreté en termes de dollars sans tenir compte qu’il y a des êtres humains qui n’ont, ni système d’assainissement en eau potable, ni de toilettes. Je disais à cette occasion que l’assainissement était un humanisme car, il n’y a rien de plus indigne que de ne pas disposer d’un système d’assainissement. On m’a dit que je voulais ramener l’Existentialisme de Jean Paul Sartre au niveau de l’assainissement, mais la mise à la disposition d’un être humain d’un système d’alimentation en eau et d’assainissement est un acte humaniste. Je crois que ce plaidoyer fait à la tribune des Nations Unies lors de la 13e CDD (Commission du Développement Durable) a été entendu, parce que par la suite, beaucoup de pays avaient adopté la recommandation d’instaurer des Ministères chargés de la Prévention, de l’Hygiène publique et de l’Assainissement.

Le Ministère de la Coopération était, un  peu, mon domaine de prédilection parce que, j’ai étudié les Relations Internationales à l’Institut des Sciences Politiques de Berlin. Je me sentais à l’aise dans ce domaine et j’ai essayé, autant que possible, de montrer les niches inexplorées de la coopération. Au niveau du Ministère du Plan et de la Coopération, nous avons essayé de dégager une vision prospective sur la base des grandes idées du Président Wade pour «Sénégal 2025». Nous avons à cet effet lancé une étude prospective pour voir comment sortir de ces problèmes d’énergie, comment recourir aux sources d’énergies alternatives et renouvelables comme le solaire, l’éolienne, l’hydraulique, la bioénergie (biogaz, biocarburant). Nous devons avoir une autosuffisance en énergie parce que le développement est impossible sans une sécurité énergétique durable. C’est la raison pour laquelle, nous avons lancé cette étude prospective. Si les socialistes avaient procédé à une étude prospective réelle, ils auraient compris qu’en 2007, le prix du baril monterait à 80 dollars et que les pays intermédiaires et faibles comme les nôtres ne pourraient pas faire face à la crise énergétique.

Comment vivez-vous vos entrées et sorties dans le gouvernement ?

Je prends tout cela avec beaucoup de philosophie, car personne n’est né ministre. Il  n’y a pas d’académie de formation pour ministre. Cependant, je rends grâce à Dieu et remercie le Président Wade d’avoir fait de moi un ministre à 36 ans. Lorsque je m’engageais en politique, je n’avais pas signé de contrat avec le Président Wade. Mon souci, c’est plus ce que devient mon pays et mon peuple que ce que moi je deviens dans un système. Je fais partie des co-signataires du contrat qui a existé entre le Président Wade et le peuple sénégalais pour le libérer des griffes du Parti socialiste. En me mettant au gouvernement, c’était son choix. J’ai essayé d’apporter ma contribution pour réaliser cette vision dans la loyauté et surtout dans l’honnêteté. Personnellement, je ne me reproche rien et regardant dans le miroir de ma conscience, je suis tranquille. Maintenant, un gouvernement dépend de la volonté du candidat élu, même s’il est recommandable de toujours s’accompagner de ses compagnons des périodes difficiles, s’ils sont compétents, comme le faisait De Gaulle qui a toujours été avec Michel Debré, Chaban-delmas, Malraux, Soustelle, etc. Notre sacerdoce, c’est de l’accompagner pour mettre en œuvre ce qu’il a promis aux Sénégalais, tant qu’il a besoin de nous. Donc, je n’ai pas d’état d’âme par rapport à une entrée ou une sortie du gouvernement. Moi, je suis un libéral, quelqu’un qui sait, par nature, se débrouiller pour surmonter les difficultés de la vie. Mais encore une fois, je ne me reproche rien. Maintenant, quand un Parti gagne les élections et arrive au pouvoir, on s’attend à ce qu’il gouverne. Je viens du Japon où le Premier Ministre Shimzo Abe du Parti Libéral Nippon avait pris le risque de rester seul au gouvernement en renvoyant tous les barons dans l’opposition. À ce moment, je parle de cas concret ; le Parti a perdu les élections sénatoriales. Alors, il s’est aussitôt ravisé en reprenant les barons. Mais, c’était trop tard, il a dû démissionner. Conséquences : ce Parti libéral qui règne sur le Japon depuis 50 ans maintenant est dans la tourmente ; que Dieu nous en garde au PDS, car nous voulons rester 50 ans au pouvoir.

Qu’est-ce que vous répondez à certains qui soutiennent que la démocratie n’existe que de nom au Pds ?

(Il coupe). Le jour où je constaterai que le Pds est un parti non démocratique, je le quitterais, parce que je suis un démocrate et un homme libre. La Démocratie est pour moi une passion et, ma Liberté une obsession. 

Quid du débat interne dans les structures du Parti ?

(Catégorique) ! Le jour où il n’y aura pas de débat interne, sans que je ne puisse contribuer à inverser la tendance, c’est-à-dire instaurer un débat démocratique libre, je reprendrais ma liberté, dont j’avais volontairement aliéné une partie depuis 1978 pour cause d’engagement politique.  

Néanmoins, vous reconnaissez que c’est «Wade la constante libérale» qui est au-dessus des autres voies…

(Il coupe à nouveau) ! C’est ce que vous croyez. Nous parvenons à infléchir ses positions s’il arrive qu’elles ne soient pas dans l’intérêt du Parti ou du pays. Il peut se tromper comme tout être humain ; il peut faire une option et se rendre compte que ce n’était pas la bonne. Dans le Parti, il y a des responsables qui échangent avec lui d’une façon ou d’une autre. Mais, ce n’est pas par exemple en lui servant : «Monsieur le Président, vous n’avez pas raison». Il est Chef d’Etat et personne ne peut lui tenir certains propos. Nous avons notre façon de lui montrer notre désapprobation sur certaines décisions. Par la suite, nous voyons, à distance, qu’il rectifie et cela nous réjouit. Nous avons à la tête de notre Parti quelqu’un que nous considérons comme un père. Évidemment, notre culture, notre éducation nous interdit de brusquer nos pères ainsi que leurs pairs. Nous avons une façon intelligente de lui faire des remarques utiles en toute courtoisie, respect et considération.

Comment par exemple ?

Je prends le cas de la refondation. Dès que le président a dit qu’il faut revoir le fonctionnement du Parti, des gens sont sortis pour le pousser vers la refondation. Alors que le Pds est un parti très jeune. Il n’est pas à refonder. Il faut peut-être revoir les structures, les statuts, les hommes qui les animent, faire de la place aux nouveaux venus, renforcer les responsabilités des ténors du Parti au plan politique et institutionnel, etc. Mais, on ne peut pas refondre le parti, le faire disparaître, en enterrant ses héros, en les dégageant de toutes les sphères de décision au profit d’aventuriers politiques sans foi ni conviction. Les gens sont encore dans un débat stérile de refondation. Par exemple, j’ai eu à prendre position dans ce débat-là et, je me suis rendu compte que celle-ci a influencé le débat au niveau des responsables. Nous avons mis de l’eau dans le bissap pour ne pas saborder notre parti. Le Pds est un parti jeune qui a moins de trente ans. Les partis que l’on refonde ont plus de cent ans, de cinquante ans au moins. Nous ne sommes pas un parti en décrépitude en état de décomposition avancée comme le Parti socialiste.

Pourtant, Me Wade semble avoir tranché pour la refondation ?

Il y a des gens, qui actionnent les leviers pour qu’on aille dans ce sens, mais le Pds n’est pas un parti à refonder. C’est un  parti qui doit se redéployer, responsabiliser davantage ses leaders locaux convaincus et je ne parle pas des responsables de circonstance ; des gens qui sont là pour des intérêts particuliers. Le Président Wade est le patron du parti. Il ne faisait pas de la politique tous les jours. Il avait son cabinet privé d’avocat, consultant et au moment de faire la politique, il tient des réunions, prend des décisions. Le Pds est une machine politique avec un projet, un but, un objectif. Elle ne peut pas rouler tout le temps, on la met en branle à chaque fois qu’il sera nécessaire. Maintenant, il y a quelques petites turbulences politiques dues à l’arrivée massive de beaucoup de nouveaux militants. On ne sait pas qui est là pour se battre par conviction ou parce que le Pds est au pouvoir. Comme vous le savez, le parti au pouvoir est toujours attractif ; ce qui justifie les querelles de personne par ci, par là.

Quelle sera la place des anciens libéraux dans cette refondation ?

À mon avis, ils sont la sève nourricière du parti. Ceux-là, on ne peut pas douter de leur loyauté, de leur conviction. Quand le Général De Gaulle est revenu pouvoir, il s’est entouré, comme je l’ai dit plus haut, des véritables Gaullistes avec qui il a fondé la 5e République. Ce qui fait que sa vision est toujours prise en compte en France. Le Gaullisme qui a restauré la dignité de la République, l’honneur de la France, est transmis de génération en génération jusqu’au Président Sarkozy. C’est ce que nous attendons du Wadisme et des hommes qui doivent l’incarner. Il faut des sentinelles pour transmettre le flambeau aux générations futures. Cela ne peut se faire qu’avec des hommes de conviction. Par exemple, si le Pds arrivait par extraordinaire à perdre le pouvoir, je ne rejoindrais jamais un autre parti, parce que je suis un libéral de conviction. Je crois que les libéraux de souche doivent avoir leurs places dans le Parti. Si le parti libéral japonais est resté 50 ans au pouvoir, c’est parce qu’il s’est accroché à ses leaders charismatiques et en voulant les mettre sur la touche, il a perdu à nouveau comme en 1992.

La Génération du Concret présidée par Karim Wade ne cesse de marquer son territoire dans l’espace politique. Ne pensez-vous pas que Karim veuille succéder à son père ?

D’abord, je n’entends la Génération du Concret qu’à travers les journalistes.

Selon vous, cette structure n’existe pas ?

Très sincèrement, je n’ai jamais été convoqué dans une instance du Parti pour évoquer cela. Je ne l’entends que dans la presse. Honnêtement !

Pour autant, elle existe quand même…

(Il nous coupe). Une structure virtuelle, qui n’existe que dans la tête des gens, dans l’air… Le jour où l’on me conviera à une réunion pour parler de la Génération du Concret, je pourrais vous répondre concrètement. Je suis militant du Pds au moment où je vous parle. Point barre !

Et si le Président…

(Il coupe). Vous savez le Président Wade est un démocrate. Nous l’avons suivi, parce qu’il défend les valeurs de liberté et de démocratie. Il ne faut pas lui prêter d’autres intentions que celles d’un démocrate.

C’est au conditionnel…

Avec des si et des si, on pourrait vider l’Atlantique, le Pacifique et l’Océan Indien de leurs eaux.

Mais, mais…

(Il nous coupe). Je répète que le Président Wade est un démocrate et il défend les valeurs que je vous ai indiquées. Cela dit (il se répète), vous savez Gandhi est parti depuis longtemps, mais, même la veuve de son fils, qui est d’origine italienne, a gagné les élections parce qu’il aura marqué les Indiens pour l’éternité. Donc, tout est relatif, nous ne sommes pas devant ce cas au Sénégal, mais, il n’y a pas lieu de s’exciter, de friser la dépression collective. Souhaitons que Wade marque les Sénégalais autant. Et n’oublions pas également que le Tout Puissant procédera à une sélection naturelle et je suis sûr qu’il y a quelque chose de suprême qui veille et veillera toujours sur notre pays.

Elle n’est pourtant pas virtuelle, parce que la Génération du Concret pose des actes ?

Et même si, si (…) J’en parle avec beaucoup de difficultés, parce que je ne peux la toucher. On ne m’a jamais convoqué pour cela et, le Pds n’en a pas parlé. Je suis dans une instance de parti et le jour où l’on évoquera ce cas dans les instances du Pds, je prendrai position mais tout le reste n’est que de la spéculation. S’il vous plait, je ne veux pas, à mon tour, faire partie de ceux-là qui sont atteints de dépression à cause de ce sujet. Je suis serein, j’ai confiance en mon Président, mon Parti et mon Peuple.

Karim Wade trouverait-il un écho favorable ?

Je n’en sais rien, nous ne l’avons jamais évoqué dans les instances du Parti. Ce débat est pour l’instant celui de la presse et non celui du Pds. Toutefois, s’il remplit les critères comme son père, avec sa carte de membre du Pds, je n’y vois aucun inconvénient. Encore faudrait-il qu’il les remplisse. Nous avons suivi Wade parce que c’est un libéral, un homme courageux, un patriote qui a une vision, qui s’est battu et qui a fait ses preuves. Ce qui fait que nous avons cru en lui. Le jour où il prendra sa retraite, quand nous trouverons quelqu’un de sa trempe, nous le suivrons.

Dites-nous un peu plus  sur ces critères ?

Vous voulez me faire parler de la Génération du Concret, mais je trouve que votre question n’est pas concrète ! Vous voulez de ce débat, mais je vous assure que le Sénégal a d’autres problèmes à gérer. S’il vous plaît, dites le dans votre journal et pour aider à clore ce débat ! Je vous dis que le problème du Sénégal ne se résume pas en ses passes d’armes épiques Wade-Idy, Karim-Macky, tel qu’il vous plait de le relater au quotidien à travers vos colonnes.

Excusez-nous, mais c’est un pan de l’interview…

Oui, mais le Sénégal a un problème de développement beaucoup plus sérieux que les querelles stériles de particuliers. Ne le réduisez pas à un problème entre des hommes, les ambitions des uns et des autres. La demande est là et, nous autres hommes politiques devons mettre notre ingéniosité au service des solutions appropriées à y apporter. 

Que vous inspire la supposée dualité Macky-Karim ?

Dès l’instant que vous dites supposée réelle ou artificielle, c’est difficile de répondre à cette question. Il faut qu’on trouve les caractères de ce que vous dites. Quand ce sera réel, je vous donnerai mon avis

Mais des actes de rivalité sont quotidiennement posés par les deux camps…. ?

(Il nous coupe). Vous savez que je suis un responsable du Pds, un militant de Abdoulaye Wade. Je ne suis ni militant de Karim ni de Macky. Je les ai rencontrés dans le Parti et je les considère tous comme des frères militants.

Sur le retour de Idrissa Seck dans votre parti, Wade s’est récemment déchargé sur le  Cd  pour trancher cette question…

Attendons tout simplement puisqu’on va aborder ce point au Comité directeur. La décision sera celle du Comité Directeur et j’y souscrirai.

Etes-vous favorable au retour du maire de Thiès dans les rangs du Pds ?

Je suis scandalisé, choqué que des personnes puissent dire certaines horreurs  que notre culture nous interdit. Je ne vais pas répéter ce qui s’est dit sur ce dossier. Je préfère me taire, parce que ce débat est déjà empoisonné.

Qu’appelez-vous horreur ?

Il y a des propos horribles qui ont été dits dans la presse que je trouve irresponsables, irrespectueux de la dignité humaine. Je crois que ça a fait mal aux Sénégalais qui sont de plus en plus dégoûtés par les politiciens.

C’est-à-dire ?

Vous le savez mieux que moi. Je ne vais pas le répéter. Comment voulez-vous que des gens qui prononcent des horreurs soient crédibles aux yeux des Sénégalais. Il y a des horreurs que je ne peux pas supporter, ni pardonner à celui qui les a sortis de sa bouche. C’est aussi simple que cela. C’est répugnant, dégoûtant. Nous sommes quand même un pays civilisé.

Que pensez-vous des Assises nationales ?

(Rires) ! Elle est perdue d’avance. L’opposition a perdu et est également perdue. Ce projet d’assises nationales est voué à l’échec. Aujourd’hui, il serait plus pertinent pour eux de convoquer les états généraux de l’opposition pour faire le diagnostic du mal qui la gangrène. Afin de trouver une thérapie qui passera nécessairement par la reconnaissance de la légitimité et la légalité du Président Abdoulaye Wade, la participation de manière républicaine et responsable au dialogue politique et la réflexion autour d’un projet de société alternatif plus valable que celui du Pds, mais surtout le rajeunissement de leur élite (consultance gratuite).

Pourquoi cette analyse si sévère ?

C’est une opposition en manque de leader et c’est lamentable. À la limite pathétique ! C’est pathétique la manière dont le Ps se dégrade de jour en jour. Il faut trouver un mécanisme de sauvegarde du Ps (rires), honnêtement ! Il est vrai que le socialisme est une idéologie morte comme le Latin et le Grec qui sont considérés comme des langues mortes. Toutefois, pour le bon fonctionnement de la démocratie, il faut qu’il y ait une opposition crédible. Seulement, la nôtre risque de disparaître à ce rythme et ils seront responsables de leur autodestruction s’ils s’entêtent dans cette direction. Peut- être que le Président Wade qui est maître dans l’art de ramener à bon port les navires en détresse imagine déjà une solution pour eux au nom de la démocratie.

Pourquoi voulez-vous ramener le Front Siggil Sénégal au Ps ?

D’abord, c’est le premier parti, en termes de suffrages, au sortir des dernières élections. Ensuite, l’Afp de Moustapha Niasse continue sa descente aux enfers. J’ai peur que ces partis dégringolent et disparaissent et, ce jour-là, c’est notre démocratie qui ne sera plus reluisante. En plus, ils commettent l’erreur de ne pas siéger au Parlement, au Sénat et certainement pas dans les collectivités locales. Ils auraient dû être plus ingénieux que ça.

Pourtant, le Pds a boycotté des élections…

En tout cas, ils n’ont pas eu notre ingéniosité. Nous avons effectivement boycotté à un certain moment. Il s’agissait des élections sénatoriales, mais, notre participation au gouvernement de Diouf obéissait à un réflexe de sursaut patriotique pour la sauvegarde des intérêts supérieurs de la Nation. Car, tout le monde était unanime (bailleurs de fonds, partenaires au développement, pays amis, etc.) que si Me Wade ne faisait rien, le Sénégal allait se retrouver au fond du précipice. Notre pays était menacé par la banqueroute, l’affaissement national. Mais, je crois que le principal problème du Ps et des autres Partis de l’opposition résident dans la vieillesse de leur élite. Ils n’ont qu’à se battre pour rajeunir leur appareil et leur personnel politique. Vous ne trouvez plus de jeunes de 18-20 ans au Ps. Tel est en tout cas le conseil que je leur donne.

L’argument brandi par l’opposition la plus représentative est que le pays traverse une crise… ?

(Il enchaîne). Ce sont eux qui traversent une crise. Il ne faudrait pas qu’ils confondent leur crise existentielle et celle du pays.

Vous reconnaissez que le pays vit quand même des crises de tous ordres ?

Il ne faudrait pas confondre cela avec la crise du PS et de l’opposition. Les difficultés économiques auxquelles notre pays est confronté sont conjoncturelles et liées à l’inflation mondiale consécutive à la pression des prix des produits pétroliers sur toute la chaîne de production et de distribution de toutes les autres denrées de grande consommation (céréales, produits laitiers, viande, etc.). Même l’Italie se plaint de la hausse du prix de ses pâtes. Notre pays ne peut pas être un paradis sur terre qui échappe à tout cela. Cependant, le gouvernement fait tout pour apporter des solutions. Cela aurait été pire si nous avions encore un régime socialiste ici qui n’aurait eu aucune idée de la «main invisible» et de notre mécanisme de péréquation et d’amortissement des ondes de choc de cette inflation mondiale sur notre faible économie.

Wade ne devrait-il pas se faire violence pour accepter le dialogue politique ? 

Je suis d’accord pour le dialogue politique mais, se faire violence serait trop lui demander. Je fais partie des libéraux qui souhaitent ce dialogue avec l’opposition. Toutefois, il faut que celle-ci soit raisonnable en reconnaissant que le Président Wade est élu démocratiquement.

Les élections locales se profilent à l’horizon. Lamine Bâ ambitionne-t-il de devenir maire de Parcelles Assainies ?

Ah oui, pourquoi pas ! Je crois qu’à présent, je suis prêt pour un mandat électif.

A la mairie de Dakar ou aux Parcelles assainies ?

C’est ce mandat électif qui me manque. Vous savez, j’ai toujours conduit la liste de mon Parti et gagné les élections dans ma localité, de 1996 à maintenant. C’est la direction de mon Parti qui m’a toujours demandé de céder ma place à un autre. Après avoir été dans le gouvernement à plusieurs reprises et dans des secteurs de pointe qui s’occupent essentiellement de problèmes sociaux de base comme l’environnement, l’assainissement, l’hygiène publique et la coopération décentralisée, je crois avoir le bon profil pour être maire de n’importe quelle ville du Sénégal, fut-elle la capitale. Je suis né à Dakar, j’y ai grandi, j’ai fréquenté le Lycée Van Vo et l’Université de Dakar, je réside et milite dans la banlieue de Dakar qui se trouve être le bastion de mon Parti ; pourquoi pas ? Surtout que pour les 5 prochaines années, Dakar avec ses nouvelles infrastructures aura besoin d’un maire qui assainit.

 Quels sont vos rapports avec Pape Diop ?

Ils sont bons, car c’est un frère de Parti et nous sommes tous des militants de Me Wade.

Et au plan politique ?

Je n’ai pas de problèmes personnels avec lui. Je respecte tous les militants du Pds qui sont convaincus et loyaux vis-à-vis de Wade. Un militant loyal et convaincu peut toujours considérer Lamine Bâ comme son frère.

Est ce une manière de dire que Pape Diop est loyal ?

Je le présume, mais c’est plutôt à lui qu’il faut poser cette question.



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