SÉCURISATION DE L’ESPACE UNIVERSITAIRE : Le recteur fera appel aux forces de l’ordre

Les étudiants des autres Facultés sont venus les « déloger », mais ils ont opposé une farouche résistance. Ainsi les étudiants de la faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontostomatologie ont réaffirmé leur position de départ. Leur mot d’ordre : « les enseignements vont se poursuivre normalement ».

Sa chemise, il l’a enlevé et il ne lui reste que son tee-shirt immaculé. Les manches du pantalon sont aussi retroussées. La seule expression qui sort de sa bouche : « on va faire cours ! ». Djibril Diène, étudiant en troisième année de Médecine, veut montrer ainsi à ses autres camarades venus les déloger sa détermination « à retourner dans les amphithéâtres ». Face à l’agitation de la masse, les délégués de la Faculté de Médecine sont en pourparlers avec les « grévistes » pour trouver un terrain d’entente. Mais, d’un coup, les esprits se surchauffent et un « Intifada » se déclenche.

Les étudiants disent qu’ils ne vont pas se laisser faire. « C’est une affaire d’homme à homme », clame-t-on dans la masse. Après quelques moments de répit, Diène essaie de nous expliquer la situation. « Nous étions dans l’amphi en train de faire cours. Ils ont surgi vers 10 heures pour nous intimer l’ordre de sortir, en nous traitant de tous les noms d’oiseaux. Ce que nous n’allons pas accepter, et on va se battre pour se faire respecter. Nous ne refusons pas de sortir, mais ce que nous n’acceptons pas c’est la manière dont on veut nous faire sortir ».

Armés de gourdins et de grosses pierres, les étudiants grévistes, face à la détermination de ceux de Médecine ne décollèrent pas. Ils restent sur place et tentent une ultime négociation pour ramener à leur cause leurs camarades. S’ensuivent des échauffourées et empoignades. Des attroupements se créent un peu partout. Chacun justifie sa position. « Ce sont des étudiants comme tout le monde, ce n’est pas normal que toute l’université soit en grève et que certains refusent de suivre le mouvement », affirme un étudiant gréviste.

C’est vers 11 heures que la situation revient à la normale. Les étudiants grévistes acceptent de quitter la Faculté de Médecine, en menaçant de revenir une prochaine fois. « On vous attendra de pied ferme », tonne un étudiant de Médecine.

Une assemblée générale d’information s’improvise sur le parvis de la fac. Mamadou Demba Ndour, délégué de la Faculté de Médecine, rassemble les étudiants pour leur faire part, avec un discours très musclé, de la suite qu’il faudra donner à ces évènements. « L’Amicale de la Faculté de Médecine, fidèle à son orientation, réaffirme sa position de départ. Les enseignements vont se poursuivre normalement. Nous ne nous laissons pas divertir par ces fossoyeurs du mouvement étudiant. Nous allons rester vigilants et nous allons nous défendre quel qu’en soit le prix. Nous allons aussi nous concerter avec les autorités compétentes, pour qu’elles aussi définissent leur ligne de conduite ».