Les opérations de mise en place des commissions d’investiture ont tourné à des scènes de violence avant-hier samedi 17 janvier dans la commune de Marsassoum.
Le président de la commission départementale de supervision Balla Moussa DAFFE a été pris à partie, son véhicule de liaison cassé et deux de ses hommes blessés au cours des échauffourées. A l’origine de la discorde, la répartition d’une enveloppe d’un million CFA destiné à la commission libérale des investitures de cette collectivité locale.
C’est une situation délétère et très explosive qui prévalait ces quatre derniers jours dans la commune de Marsassoum au sujet des modalités de mise en place des commissions d’investiture.Elle oppose les partisans du maire Alassane Ndiaye et Karamba DRAME le secrétaire général de la section communale.
A titre préventif de toute dérive, l’Imam ratib de la grande mosquée de Marsassoum a tenté de concilier les différentes parties en conflit ouvert ce samedi matin ; mais à l’arrivée, il a eu toutes les peines à leur faire entendre raison et la rencontre s’est achevée en queue de poisson.
Dans l’après=midi, le président de la commission départementale de supervision des investitures, le professeur Balla Moussa Daffé arrive sur les lieux. Face à lui, deux positions ostensiblement antagonistes : Alassane Ndiaye installe son quartier général à l’hôtel de ville et Karamba Dramé au foyer des jeunes. Mais c’est surtout le fait que Balla Moussa Daffé ait remis la somme de 500.000F à la sensibilité de Alassane Ndiaye sur le million destiné à la commission libérale de Marsassoum, qui a mis le feu à la poudre.
Balla Moussa Daffé déclare avoir agi ainsi en désespoir de cause pour départager les deux camps « en réalité, il y a deux grandes tendances antagonistes dans la commune de Marsassoum. Nous avons tout fait pour leur faire entendre raison en vain. Les religieux et toutes les bonnes volontés ont tous fait pour régler la situation en vain » dit-il. Et de poursuivre « à mon arrivée, j’ai trouvé chacun cramponné sur sa position.
Le camp des Karamba Dramé, Mamadou Gomis, Sény Mandiang et autres du reste très minoritaire était au foyer. De l’autre côté, il y’avait le maire Alassane Ndiaye et ses nombreux militants au moins trois cents personnes avec liste de présence à l’appui. Comme dans chaque communauté rurale on avait choisi le président du conseil rural pour diriger les commissions, j’ai également et en toute logique demandé à ce que Alassane Ndiaye dirige la liste de Marsassoum d’autant plus d’ailleurs que c’est lui qui draine le plus de militants dans cette localité. Finalement, je lui ai remis la somme de 500.000 FCfa, Mais à ma grande surprise, les autres ont refusé de prendre les 500.000F arguant que tout doit leur revenir de droit. Ils m’ont ensuite roué de coups au cri de « tuer le ! Tuez le ! » Pire, il n’avait aucune sécurité dans les environs » a déploré Balla Moussa Daffé.
De son côté, Karamba Dramé le secrétaire général de la section communale affirme avoir prévenu Balla Moussa Daffé de tous ces problèmes « , ‘ je lui ai fait comprendre qu’il y’a trois sensibilités ici dans la commune de Marsassoum, celle de Mamadou Gomis en sus de la mienne et de celle de Alassane Ndiaye ; encore que ce dernier n’a aucune représentativité ni de légitimité valable. Il a laissé en rade la tendance de Mamadou Gomis qui est un ancien du parti très influent ici ». Il est appuyé dans ses propos par le jeune Sény Mandiang le représentant des jeunes qui a tout aussi sa sensibilité explique –t-on.
Il est exigé de Balla Moussa Daffé l’intégralité du million. C’est le début de la confusion et des échauffourées. Il est roué d’injures, de coups de point et autres projectiles dans la salle du foyer ou il a été séquestré, portes et fenêtres bouclées alors que ses gardes rapprochées étaient encore dehors. Son grand boubou « trois pièces » déchiqueté, les pare-brises de son véhicule de liaison cassées et deux de ses hommes blessés au moment de la riposte suivie de retraite.
Au cours d’une rencontre tenue dans la soirée à son domicile, le député maire Balla Moussa Daffé a expliqué que « c’est de la haine que certains des responsables à la base développent à mon endroit. Et cela n’est pas du tout bien pour la bonne marche du parti ». A lui aussi, on lui reproche d’être « un transhumant multi récidiviste, qui a trahi le parti plusieurs fois donc dit-on, sans légitimité pour conduire la liste du parti démocratique sénégalais à Sédhiou ».
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