Dans une interview exclusive accordée au nouveau magazine "la revue Africaine de management", Serigne Mansour Sy Djamil évoque plusieurs sujets sociaux, économiques et politiques. Pour ce fonctionnaire de la Banque Islamique de Développement, membre des Assises nationales, les religieux sénégalais, doivent éviter certains comportements qui ne les grandissent pas.
"Les religieux ne doivent pas avoir la mentalité de mange-mil, de marabout-mercenaire". Point de vue de Serigne Mansour Sy Djamil qui est d'avis que ces religieux sont "les derniers recours et, comme tels, ne doivent pas faillir". Pour le fils aîné de Cheikh Seydi Mouhammed Moustapha Sy Djamil, "certains attitudes ne correspondent pas à l'attitude que doivent avoir des censeurs au sens positif du terme".
Et Djamil de confier au Magazine "Revue africaine de management" qu'à "chaque fois que je marche dans la rue, les gens me manifestent du respect et me traitent avec beaucoup d'égard à cause du préjugé favorable qu'ils ont sur mon statut de leader spirituel".
C'est fort de ce constat que le "Khalife de Fass" estime que l'éthique est déterminante dans un système démocratique. Il explique ainsi dans un tel système, que le détenteur d'un mandat électif échappe au contrôle des citoyens entre deux législatures et que le peuple n'a pas les moyens d'intervenir dans sa gestion durant cette période.
"Je crois que c'est une responsabilité morale énorme", affirme Serigne Mansour Sy. Pour lui, le président de la République a beaucoup de responsabilité là-dessus.
Abondant dans le même sens, M. Sy soutient que "la religion enseigne l'intégrité et les partis politiques, les principes d'égalité.
Cette éthique apparaît au niveau du leadership de résonance et du leadership éthique". A l'en croire, des chefs religieux comme Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh ou Serigne Saliou Mbacké ont eu cette capacité de résonner de par leur comportement et d'avoir un écho au-delà de leur personne.
"Personne ne peut m'interdire d'intervenir dans le débat politique"
A ceux qui lui reprochent ses "interventions politiques", cet ancien étudiant de la prestigieuse université française de la Sorbonne répond : "Personne ne peut m'interdire de m'impliquer dans le débat politique". "J'ai la formation. J'ai eu à diriger l'Association des étudiants sénégalais en France (Aesf). Cela a été une expérience formidable, une imprégnation formidable".
En ce qui concerne les "Assises nationales", Djamil croit savoir que les "acteurs de l'alternance n'ont pas eu le temps de se concerter". Et dès mars 2001, il affirme avoir posé le problème de la nécessité de se retrouver autour d'une table.
"J'ai perçu qu'il y avait des problèmes dans l'orientation du pays. Les gens de la gauche, la ligue démocratique, le Parti de l'indépendance et du travail et And-Jëf ont fait individuellement des analyses sur la situation du pays". Mais, d'après lui, ceux-ci ne se sont jamais mis autour d'une table. Et il fallait le faire immédiatement.
Et Mansour Sy Djamil de dire qu'il ne fait pas un réquisitoire des neuf années de l'alternance. Toutefois, selon lui, "on peut pas avoir des expertises avérées et ne pas les utiliser. Au Sénégal, il y a des chefs politico-religieux".
Pour ce fonctionnaire à la Banque islamique de développement (Bid), le système des gestions des carrières était tel que ceux qui sortaient de l'École nationale d'administration et de magistrature (Enam), dépendaient de la Présidence de la République.
Et il ne leur était pas possible de militer dans l'opposition, "à moins qu'ils ne se fassent hara kiri". Abdoulaye Wade me l'a avoué un jour, alors qu'il était dans l'opposition, confie Djamil au premier numéro du magazine la "Revue africaine de Management".
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