Si ce n’est pas Alladji Bara, le Khalife général des Mourides, qui invite Me Abdoulaye Wade à discuter avec toutes les composantes du corps social, pour pacifier le pays, c’est Serigne Moussa Mbacké qui réussit la prouesse de réunir, dans un même espace, les suivants immédiats du vainqueur de la dernière présidentielle de février 2007. Alors, Touba, passage obligé pour les prétendants au pouvoir ? Les ex-alliés au sein de la coalition Jamm Ji, Idrissa Seck et Ousmane Tanor Dieng, ont discuté, hier, à Touba, pendant près de quarante (40) minutes. L’entrevue entre le leader de Rewmi et le patron des Verts a été possible grâce à Serigne Moussa Mbacké, fils aîné de Serigne Moustapha Bassirou, qui est «marabout» et ami du Maire de Thiès. Un rapprochement en vue ? Wait and see.
Le Président-Talibé en éclaireur
Comme à l’accoutumée, la classe politique est en train se relayer sur la route de Touba. Pour les besoins du grand Magal qui célèbre le retour en exil du fondateur du Mouridisme : Serigne Touba Khadimou Rassoul. À tout Président, tout honneur, c’est le chef de l’État, Me Abdoulaye Wade, qui a ouvert la voie vendredi. Après avoir sacrifié au rituel de la prière à la Grande Mosquée de la ville sainte, le Talibé qu’il est, a donné une limousine en guise de «adiya» au nouveau Khalife général des Mourides, El Hadji Mouhamadou Lamine Bara Mbacké.
À l’assaut d’une «chasse gardée» de Me Wade
Ce qui ne surprend guère, pour qui connaît ses relations particulières avec le défunt Serigne Saliou Mbacké. Qui avait fini de lui confier ce qu’il était convenu d’appeler les «Grands travaux» de Touba. Bref, Wade avait réussi à en faire, qu’on le veuille ou non, une sorte de «chasse gardée» qui ne plaisait pas toujours à ses adversaires politiques. Ces derniers, conscients de l’influence indiscutable de Touba dans la régulation du pays, ne rataient aucune occasion pour se plier en quatre, histoire d’envoyer à l’Establishment mouride les preuves de sa croyance aux dogmes enseignés par le Cheikh. Combien de fois n’a t-on pas, en effet, entendu les opposants se plaindre de l’accaparement, par Me Wade, de Touba.
Un terrain presque … miné
Pour autant, les autres hommes politiques, loin d’ignorer l’avance prise sur eux par Me Wade, n’en essayent pas de combler le gap. L’ancien Premier ministre Idrissa Seck avait fini de se faire adopter par feu Serigne Mourtala Mbacké. Sans parler de l’estime mutuelle qui existe entre lui et celui que d’aucuns surnomment «l’enfant terrible de Touba», comprenez Serigne Moustapha Saliou Mbacké. Pour sa part, le Secrétaire général du Parti socialiste, Ousmane Tanor Dieng, revendique une appartenance Presque filiale auprès de la famille de la fille cadette de Serigne Touba, feue Sokhna Maïmounatou Mbacké. Idem pour le progressiste en chef, Moustapha Niasse, qui a toujours mis en exergue sa proximité de près de quarante (40) ans avec Serigne Saliou Mbacké. Quant aux autres, il faut dire qu’ils essayent, tant bien que mal, de faire leur trou dans ce milieu réputé loin d’être poreux à tous les souffles.
S. S. SAMB, D. MINE, P. S. KANDJI, A. DOUCOURE (Envoyés)
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