Une « grippe » particulière chez Wade : Le Pm ne connaît rien, Fada minimise, Bécaye décompresse et Mme Awa Ndiaye fait hors sujet

XIBAR.NET (Dakar, 12 Février 2010) - Cette nouvelle année démarre en chapeaux de roue pour le président Wade et son entourage. Depuis qu’il a secoué les valeurs qui font du Sénégal un exemple, une « grippe » frappe de plus en plus ses ministres. Du premier d’entre eux à Mme Awa Ndiaye, dévaluée en ministre-conseiller. Hélas, le ministre de la Santé pourrait ne pas leur apporter le remède, parce qu’alité, également.

Le président Wade tenant vaille que vaille à défendre et promouvoir sa contestée statue, s’en était pris, tour à tour à l’Église et aux confréries du pays. Mal lui en pris, parce que pour toutes explications, il alléguera ne pas se souvenir d’avoir soutenu les propos qui lui étaient prêtés. Son ministre de la Communication surgira en plein jour pour faire croire aux Sénégalais qu’ils voyaient la lune, mais non le soleil. Aveuglé par son nouveau poste Moustapha Guirassy soulèvera l’ire en dédramatisant les ravages causées par la rébellion qui gangrène le sud du Sénégal, depuis trente ans.

Maintenant, c’est Souleymane Ndéné Ndiaye qui commence par inquiéter les Sénégalais : parti à Gorée pour lancer la campagne de solidarité de l’école sénégalaise au profit de Haïti, il participera à cette cause par le don d’un million de nos francs. Interrogé sur les modalités pratiques de l’utilisation des sommes qui seront collectées, le Premier ministre créera la surprise générale : il n’en connaît pas les détails ! Autrement, dans son entendement, un chef de gouvernement doit s’en tenir à l’essentiel. Il ne doit pas chercher à trop savoir. Un point de vue qui atteste que ce n’est pas Souleymane Ndéné Ndiaye qui dirige le gouvernement de fait. On se souvient que revenu avec le fils du président, Karim, des pays du Golfe, il renverra la presse à ce super ministre d’État pour en savoir plus sur la question qui lui était posée : les conditions et contours de l’argent qu’il disait avoir ramené de leur mission. Il semble perdre la mémoire comme le président Wade. Ceci, au moment où le ministre de l’Intérieur, Bécaye Diop, a fini de perdre la raison à Touba.

À la tête de la délégation gouvernementale pour les besoins de la cérémonie officielle du Magal, il a poignardé la République, en avouant publiquement son parti pris pour la confrérie des Mourides. Il ne fait que marcher sur les traces de son patron, le président Wade. Depuis le premier des policiers est déclaré persona non grata à Tivaouane, capitale sénégalaise des Tidjanes. Des jours avant, Bécaye avait pêché, encore publiquement, par son régionalisme, en affirmant que les casses de locaux administratifs avaient eu lieu ailleurs que dans son fief, il aurait ordonné aux forces de sécurité d’ouvrir le feu sur les manifestants.

La « grippe » s’est, aussi, emparée de Mme Awa Ndiaye. Épinglée dans le rapport de l’Agence de régulation des marchés publics pour surfacturations, du temps où elle était ministre de la Famille, Madame veut dribler les Sénégalais, en leur faisant croire qu’elle a « été, récemment, frontalement et publiquement attaquée par M. Youssoupha Sakho », le président de l’Armp. Elle oublie que qui porte une hyène sur le dos, sera poursuivi par les aboiements des chiens. Mme Ndiaye veut escamoter le débat, pour tenter de se substituer aux graves accusations qui pèsent sur elle, en tant qu’institution. Sa personne physique n’est pas digne de l’attention publique. La « grippe gouvernementale » pourrait entraîner d’autres contaminations après que le président ait été le premier à l’attraper.

Hélas, Modou Diagne Fada le ministre de la Santé, risque d’être peu utile. Car il est aussi atteint, jusqu’à se permettre de dire que si les Sénégalais s’inquiètent de la progression de la grippe Ah1n1, c’est parce qu’elle a plus de renommée, seulement (« siw rek », en wolof). Pourtant, cette grippe a tué. Devant une infection contagieuse, les propos ne doivent pas relever du registre théâtral, voire banal. Les Médecins généralistes, les psychiatres et psychologues doivent voler au secours de Wade et son bruyant entourage, avant qu’il ne soit trop tard.