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Politique

UNIVERSITÉ DE THIES : Sourang face à de multiples fronts dormants

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UNIVERSITÉ DE THIES : Sourang face à de multiples fronts dormants

Depuis sa création en 2006, l’université de Thiès évolue dans un climat peu favorable à des études supérieures sérieuses du fait des contestations et grèves répétées des étudiants. Des étudiants qui, depuis leur orientation, ne se retrouvent pas dans ce qu’ils appellent une université fictive puisque ne disposant d’aucune infrastructure. Pendant ce temps, les autorités qui ont créé ce temple du savoir se glorifient d’avoir doté Thiès d’une université à vocation scientifique. Seul hic, cette dernière est logée dans une école polytechnique pas suffisamment  équipée pour sa nouvelle vocation de département universitaire. La question qui s’impose alors est de savoir si les autorités n’ont pas mis la charrue avant les bœufs. Ce qui semble se vérifier avec les multiples contestations qui ont jalonné la marche de cette struture. Sourang en visite à Thiès fera certainement face à un amas de fronts dormants.

La première question qu’un Thiessois originaire de la capitale du rail se pose avec la création de l’université de Thiès, c’est de savoir où se situe ce temple du savoir dont on parle tant depuis 2006 ? C’est la déception qui accompagne très souvent la réponse quand on vous informe que ce sont les locaux de l’école polytechnique de Thiès qui accueillent ce fameux temple du savoir.

Fédération de plusieurs écoles préexistantes

L’une des particularités de l’université de Thiès qui en même  temps constitue le noeud  du problème, c’est que l’UFR/SES avec ses deux filières est logée à l’école polytechnique sans aucune mesure d’accompagnement sur le plan infrastructurel. En effet, l’université de Thiès est une fédération de quatre écoles que sont l’école nationale supérieure d’agriculture ENSA, l’école nationale des cadres ruraux ENCR de Bambey, l’école polytechnique de Thiès qui est utilisée aujourd’hui comme cadre d’accueil et l’institut des sciences de la terre (IST) qui dépendait de la faculté des sciences et techniques de Dakar en plus de la nouvelle unité de formation et de recherche des sciences économiques et sociales UFR/SES.
C’est cette dernière création qui constitue une nouveauté dans ce qu’on appelle l’université de Thiès. Aujourd’hui, ce sont les étudiants de cette UFR qui sont les principaux concernés par cette crise de l’université de Thiès. Ils sont au nombre de 550 orientés qui n’ont trouvé sur place qu’un seul pavillon de 40 lits.
Sur le plan infrastructurel, ils sont obligés de se bousculer avec les étudiants polytechniciens qui avaient demandé la construction de nouveaux pavillons et amphithéâtres pour accueillir ces nouveaux venus qui, selon eux, perturbent la formation des ingénieurs supérieurs polytechniciens. Une situation qui rend difficile la cohabitation entre les deux entités, ce qui a fait que les  étudiants de l’UFR/SES se disent marginalisés aussi bien dans les restaurants qu’au niveau de toutes les infrastructures de l’école polytechnique.
D’ailleurs, cela a même créé des affrontements entre étudiants polytechniciens et ceux de l’UFR/SES. Ceux-ci ont nécessité l’intervention des forces de l’ordre avec comme bilan quatre blessés. L’autre particularité, c’est le fait que l’université de Thiès fédère trois écoles qui sont éparpillées dans la commune et en dehors même de la région de Thiès.
Puisque l’école nationale des cadres ruraux de Bambey est dans la région limitrophe de Diourbel. La charrue avant les bœufs   «Nous avons une université fictive, il n’y a pas une seule infrastructure, rien qui puisse la matérialiser, et nous voulons que les autorités règlent ce problème au plus vite pour qu’on puisse commencer à travailler sérieusement» a déclaré Omar Seydou Niang, secrétaire général de l’amicale des étudiants de l’UFR/SES pour justifier la marche qu’ils ont organisée pour protester contre cet état de fait. Une déclaration suffisante qui justifie les questionnements de ceux qui estiment que la charrue a été mise avant les bœufs dans l’installation de l’université de Thiès. Du côté des étudiants polytechniciens, on embouche la même trompette. Pour justifier les échauffourées avec les étudiants des nouvelles filières, le coordonnateur des polytechniciens Mohamed Ndiaye a expliqué que les autorités ont créé l’université, recruté des étudiants qu’ils ont logé sans mesure d’accompagnement à l’école polytechnique qui existe depuis 1973. Les étudiants de l’école polytechnique ainsi que leur administration n’ont pas voulu recevoir l’université pour partager avec les étudiants ce qu’ils considèrent comme leur propre patrimoine.
«Maintenant, c’est fini on ne va plus laisser qui que ce soit infiltrer le s ystème» avait déclaré M. Ndiaye à la veille des affrontements entre étudiants polytechniciens et ceux de l’UFR/SES. L’administration pour sa part reconnaît également que l’orientation des étudiants a été précipitée. Interpellé sur les crises qui secouent l’université en début d’année à l’occasion du CRD préparatoire de l’ouverture des classes présidé à Thiès par le ministre Moustapha Sourang, le recteur de l’université a minimisé le fait, affirmant que les problèmes doivent être posés mais ne doivent pas pour autant empêcher l’université de fonctionner.
«Aujourd’hui, nous avons notre projet pédagogique qui est prêt, et toutes les infrastructures qu’il faut ont été couchées sur papier.
De même, tout ce qu’il faut comme mesures d’accompagnement nous l’avons écrit sur des documents, nous avons des documents stratégiques prêts, donc nous n’avons pas peur» avait-il affirmé.
Des propos dont l’analyse prouve si besoin est que l’université n’est pas encore prête pour recevoir des étudiants. Du coté du ministère de l’Education, l’on reconnaît que pour être fonctionnelle, l’université doit accueillir le bloc pédagogique de l’IST, celui de l’UFR des sciences économiques et sociales qui est à l’origine des mouvements de grèves répétés des étudiants. Un restaurant et deux pavillons pour accueillir les étudiants sont aussi prévus, toutes choses qui restent à faire alors que 550 étudiants sont orientés à l’université de Thiès. Ces déclarations avaient été faites par le ministre de l’Education nationale à l’occasion du CRD préparatoire de l’année 2008. La réalité est toute autre



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