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Politique

Wade : un vieillard qui refuse de vieillir

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Wade : un vieillard qui refuse de vieillir

Wade est âgé. Il est vraiment âgé. Et dans les principes de Bonne gouvernance l’âge compte. En Occident, comme dans toutes les démocraties civilisées, il n’est pas imaginable qu’un nonagénaire tienne entre ses mains flapies le destin de toute une Nation. Surtout si c’est un nonagénaire qui règne par la mitre et par la hausse col au cœur d’un régime dont les trois degrés sont le parjure, le vol et la forfaiture. Wade est vieux et en raison de son âge, il en fait trop. Il suffit simplement de le voir claudiquer pour s’en rendre compte.

Lui souhaiter longue vie devrait être un acte collectif national ne serait-ce que pour les actes positifs qu’ils a posés, si minimes soient-ils par rapport aux actes négatifs incommensurables de son régime parasitaire et prédateur. Dans la vie africaine, les personnes du 3ème âge ont bien une place essentielle dans la dynamique sociale. Wade n’est donc pas le Père de la Nation ! Il est plutôt le Grand-père de la Nation et c’est justement pour cette raison que la République doit lui souhaiter paix et longue vie.

Seulement, il est vieux et dans sa vieillesse, il mêle l’alacrité juvénile et les dérives grabataires d’un esprit fané qui sanglote et radote. Wade est vieux et ce serait une tragédie nationale qu’il reste encore au Pouvoir au-delà de 2011 ! Une République qui a de l’ambition a besoin d’un renouvellement et d’un rajeunissement de son personnel politique afin que la rotation démocratique des élites puisse permettre d’affronter et de franchir les phases difficiles qui jalonnent l’âpre chemin du développement.

En raison de son âge, Wade se donnent toutes les libertés, celles de la gabegie à celles du sabotage des Institutions de la République, celles des querelles belliqueuses à celles de l’amusement dispendieux. Il commet le pire en abrutissant la démocratie et en foulant aux pieds les règles universelles de Bonne Gouvernance. Il ne fait plus la distinction entre ce qui est bon et ce qui e l’est pas. Il ne sépare plus le bon grain de l’ivraie. Grand fossoyeur des élémentaires de la Bonne gouvernance et des principes de la Séparation des pouvoirs qui depuis le XVII ème siècle permettent aux Nations civilisées de bâtir leur destin, il se donne la liberté exceptionnelle de fissurer la Constitution consensuelle pour en faire une étoffe politicienne qui se trouve simplement taillée à satisfaire ses instincts de subjectivisme et ses calculs politiciens.

Au moment où la banlieue est encore prisonnière des inondations, au moment où l’inflation galope, au moment où les partenaires au développement tirent la sonnette d’alarme pour mettre en garde contre la prédation des finances publiques, au moment même où le front social se réchauffe, Wade mobilise ses vieilles énergies non pour apporter des réponses aux questions sociales mais pour saboter la République, jouer avec la Constitution et inventer des postes comme celui de Vice- Premier ministre après avoir constitutionnalisé une Vice –présidence, le tout dans le pervers jeu politicien d’un vieillard qui refuse de vieillir et d’être sage !

Que ceci soit claire : tant que Wade est au pouvoir, le Sénégal ne sera jamais une démocratie stabilisée. Avec lui, ce pays est allé trop souvent de rupture en déchirements ! Chaque fois que de temps perdus et que d’énergies gâchées ! Il querelle tout le monde et n’arrête jamais de la faire. Il verse trop dans la combine et la conspiration politique malgré l’âge.

Alors que les Parlementaires francophones se réunissent, il se met, devant toute une communauté mondiale à parler de politique politicienne et d’opposition au lieu de répondre aux questions du proche avenir. C’est que ce vieil homme est trop politicien. Constitutionnellement, il incarne l’unité nationale alors que politiquement il est chef de clan ! Comment peut-on incarner l’unité et être chef de clan ? C’est une question.

Mais à cause de son âge, de ses projets monarchistes, de sa mode de gestion des affaires publiques et de la désinvolture avec laquelle il dirige l’Exécutif, le Sénégal est entré dans le temps des incertitudes et de l’impasse. Quelle est l’issue de cette situation qui risque de basculer dans la catastrophe ? Dieu seul sait. Seulement Wade donne l’impression que cette impasse de l’impuissance dans laquelle il a mis son régime est la seule façon pour lui d’échapper à l’impuissance du pouvoir dans laquelle il se débat en nommant par-ci, en tentant de déboucher par –là, et en faisant de l’espace gouvernemental une marmite bantoue à la sauce gombo. De l’échec à l’aventure : pour lui, c’est ça le progrès. C’est qu’il lui arrive simplement de radoter comme toute personne de son âge même s’il refuse de vieillir ! Malheureusement le poids de l’age n’est pas trop négociable. Il faut qu’il le sache et que ses supports et ses suppôts se préparent à l’imminence de son départ forcé à la retraite pour que la République, démocratie et la Bonne gouvernance vivent et respirent.



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