Le dopage dans l’arène : Quelles conséquences pour ces sportifs de chez nous

Les lutteurs sénégalais sont souvent pointés du doigt pour une histoire de dopage. Leur masse musculaire augmente considérablement en un temps record sous l’effet des stéroïdes anabolisants. Cette pratique à son lot de conséquences qui peuvent même conduire à l’arrêt cardiaque. Le dopage est de plus en plus évoqué dans l’arène sénégalaise sans pour autant en dire davantage. Les lutteurs, en un temps record, doublent leur masse musculaire mais aucune réelle explication n’est donnée. Si certains parlent du sékki (prise de poids dû au mystique), d’autres sont persuadés que le dopage y est pour quelque chose. 

C’est un secret de polichinelle que de le révéler. Des rondeurs qui ne constituent en réalité qu’une masse de graisse obtenue grâce à l’utilisation abusive des anabolisants. Même les moins avertis sont conscients que cette prise de poids n’est pas du tout naturel. Les stéroïdes anabolisants sont à l’origine utilisés dans la médecine pour soigner des maladies comme le SIDA et certains cancers mais depuis quelques années, avec le boum de la lutte qui se professionnalise, on note de plus en plus de lutteurs qui utilisent ces substances dopantes de façon abusive souvent et sans aucun suivi médical. L'utilisation des stéroïdes anabolisants à des fins non médicales est sujette à controverse en raison de ses effets néfastes. Elle est interdite par toutes les grandes instances sportives dans le seul but de protéger les pratiquants professionnels comme amateurs et de donner à tous la même chance de gagner. 

Considérés comme des produits dopants c'est-à-dire qui stimulent artificiellement le corps pour lui donner une puissance et une vivacité, leur utilisation à long terme a des conséquences graves pour la santé car accroissant de façon exponentielle les risques liées à l’hypertension artérielle, les maladies cardiaques… Les stéroïdes anabolisants, également connus sous le nom de stéroïdes androgéniques anabolisants, sont une classe d'hormones stéroïdiennes liée à une hormone naturelle humaine : la testostérone. Ces substances, censées améliorer les performances, ont été utilisées pendant des milliers d'années dans la médecine traditionnelle et dans le monde entier.

 Malheureusement au Sénégal aucune recherche n’est faite dans ce domaine. «Les tests ne sont pas faits sur les lutteurs sénégalais après leur combat parce que la lutte sénégalaise avec frappe n’est pas reconnue au niveau international», avance un enseignant de l’Institut National Supérieur de l’Education Populaire et du Sport (Inseps). Ce qui fait que ces lutteurs ne subissent pas de contrôles. 

Tout le monde s’étonne de la prise de poids incontrôlée de ces adeptes de ce sport de chez nous. On note de plus en plus de lutteurs qui utilisent des produits anabolisants sans aucun contrôle médical. Cette pratique n’est pas sans conséquence sur eux. Ces derniers risquent des problèmes cardiaques, un accident vasco-cérébral ou AVC. A la fin de leur carrière, ceux qui ingurgitent ces produits, peuvent se retrouver paralysés. On n’a pas besoin de produits anabolisants pour faire des prouesses, un entrainement bien fait permet d’augmenter la performance. Mais on remarque souvent que certains sont pressés d’atteindre le but qu’ils se sont fixés. Les performances sportives ne s‘obtiennent pas du jour au lendemain, il faut un travail de longue haleine. 

L’argent injecté dans l’arène en est aussi une cause, afin de gagner plus, ces lutteurs sont prêts à utiliser tous les moyens pour arriver à leurs fins. Contrairement à la lutte sénégalaise, des sports comme l’athlétisme connaissent des contrôles anti-dopage. L’athlète sénégalais Ndiss Kaba Badji a été contrôlé positif après avoir pris un produit sans savoir qu’il était dopant. Les lutteurs par contre sont bien conscients de leurs actes, leur but est de paraitre en forme. Cependant, quelques années de gloire valent-elle une vie? ANGELIQUE THIANDOUMLe Pays au Quotidien