50.000 enfants affectés par le VIH/ Sida, selon une étude

Dakar, 18 jan (APS) - Quelque 50.000 enfants sont affectés à des degrés divers par la pandémie du VIH/Sida, loin du chiffre de 17.000 avancé par le passé et qui ne concernait que les orphelins de cette infection, a révélé une étude.

Une récente étude a fait passer le nombre d'enfants affectés à degrés divers par la pandémie du VIH/Sida, de ‘'17.000 à environ 50.000'', a dit Ngagne Mbaye qui présentait vendredi à Dakar les résultats d'une analyse de la situation des orphelins et autres enfants rendus vulnérables par le VIH/Sida.

L'étude menée entre juillet et août 2007 dans les différentes régions du pays, montre selon M. Mbaye, que ‘'le chiffre de 17.000 orphelins du fait du VIH ne reflète que le tiers des enfants affectés à degrés divers par le VIH/Sida''.

Une étude avançait un chiffre estimatif de 17.810 orphelins et enfants rendus vulnérables par le VIH/Sida (OEV), pour l'année 2007.

L'étude d'un coût d'environ 45 millions de francs CFA, vise à avoir un cadre de référence commun pour ‘'harmoniser les différentes interventions'' du secteur privé, public ainsi que des ONG, en faveur de ces enfants vulnérables, a expliqué le docteur Mbaye, directeur de la Ligue situationnelle nationale sur les orphelins.

Selon lui, face aux ‘'initiatives parcellaires, il fallait une approche holistique'' qui prenne en charge tous les besoins de ces enfants, tant en matière d'éducation, de santé, que d'alimentation.

En effet, outre les enfants orphelins du fait du VIH/Sida, il y a des enfants qui sont sous la tutelle de personnes vivant avec cette infection.

‘'Le profil type de la personne assurant la tutelle de l'enfant est une femme (75 pour cent des cas) de la quarantaine, parente biologique de l'enfant vivant avec le VIH, avec des revenus économiques mensuels inférieurs à 32.500 francs CFA et qui prend en charge 3 à 4 enfants'', relève M. Mbaye.

Les 23,4 pour cent des familles enquêtées ont reçu une aide extérieure d'une organisation de la société civile, au cours des six mois précédant l'étude alors que ''74,7 pour cent des parents rapportent des difficultés matérielles et financières pour subvenir aux besoins de base des enfants'', relève l'enquête.

Même si l'accès à l'école élémentaire ‘'n'est pas compromis pour les OEV de six à 12 ans par rapport à leurs camarades d'âge'', les parents déplorent de grandes difficultés pour leur maintien dans le système éducatif, malgré l'aide de la société civile.

Les nourrissons nés de femmes séropositives ont un ‘'taux de couverture comparable à la moyenne nationale'', mais ils enregistrent un taux d'insuffisance pondérale ''largement supérieure à la moyenne nationale (31,5 pour cent contre 17 pour cent)'', indique un document remis à la presse.

M. Mbaye a par ailleurs insisté sur les ‘'souffrances psychologiques'' des enfants de personnes vivant avec le VIH, lors de l'alitement de leur parent, précisant qu'ellent constituent une ‘'composante lacunaire'' dans la prise en charge des enfants vulnérables.

L'étude a porté sur 340 parents qui ont au total 1047 enfants, dont les 3/4 sont âgés de plus de six ans, a précisé Ngagne Mbaye, selon qui 33 pour cent de ces enfants sont orphelins, dont 69,3 pour cent ont perdu leur père et 21,7 pour cent leur mère. Les 9 pour cent des enfants enquêtés ont perdu leurs deux parents.

Deux districts d'enquête ont été choisis dans chaque région, avec comme ‘'cible primaire'' les orphelins et enfants rendus vulnérables par le VIH. Ce conformément à la définition nationale de ce terme, à savoir une ‘'personne de moins de 18 ans, dont l'un ou les deux parents vivent avec le VIH, ou qui a perdu l'un ou les deux parents du fait du VIH''.

La cible ‘'secondaire'' était composée des personnes assurant la tutelle des enfants, les ministères impliqués dans leur prise en charge au niveau national et régional, les partenaires au développement, les organisations de la société civiles, les enseignants, les travailleurs sociaux, entre autres.

ADI/AD