PRECISIONS SUR LES AFFIRMATIONS DES AVOCATS DES PARTIES CIVILES CONTENUES DANS L’INTERVIEW QU’ILS ONT ACCORDEE A L’ENVOYE DU QUOTIDIEN L’OBSERVATEUR DU 20 JANVIER 2010 APRES L’ARRET DE LA COUR DE CASSATION DU 19 JANVIER 2010
L’immunité et la culpabilité
La Chambre de l’instruction de la Cour d’Appel et la Chambre criminelle de la Cour de Cassation de Paris, se fondant sur les lois des deux pays, la coutume, la jurisprudence, les règles et les conventions internationales, ont décidé que Mame Madior BOYE et Youba SAMBOU bénéficient de l’immunité et ont annulé les mandats d’arrêt que le juge d’instruction d’Evry avait émis contre eux. Et ce faisant, elles n’ont dit que le Droit.
Dans ces conditions, au nom de quoi, comme le voudraient certains, Mame Madior BOYE devrait-elle accepter de renoncer à ce droit, surtout pour ne faire plaisir qu’à des personnes qui cherchent autre chose que la vérité et la justice.
En usant de son droit, elle ne cherche pas à fuir sa responsabilité parce que personne n’a pu et ne pourra jamais apporter la moindre preuve de sa culpabilité.
Pourtant, dans l’interview que «des avocats des parties civiles» ont donné à l’envoyé du quotidien L’Observateur, ces derniers, cherchant à prouver sa culpabilité, ont fait trois affirmations très graves contre elle en affirmant que :
- «Mame Madior BOYE et Youba Sambou ont été les principaux ordonnateurs de la mise à eau du navire.» Question : à qui ces ordonnateurs ont-ils donné cet ordre ? Par quel moyen ? A quelle date ?
- «L’ex-Pm était au début et à la fin de cette défaillante et criminelle chaîne de commandement.»
Ils sont mis en demeure d’apporter la preuve de leurs graves allégations.
- «Elle savait que l’embarcation ne respectait pas les règles de sécurité et tous ces manquements ne l’ont pas empêchée de laisser les Forces armées de continuer à la faire fonctionner.» D’abord, qu’ils produisent le document (lettre, note, etc.) par lequel elle a été informée et par qui ? D’autre part ces «manquements datent de 1991, 1995, 1999 et seprembre 2000 alors qu’elle n’a été nommée PM qu’en mars 2001. Ils sont sommés de prouver ce qu’ils affirment. Seule la note du 18 juillet 2001 du ministre des Transports a attiré son attention, parmi ces manquements décrits, sur l’état défectueux d’un des deux moteurs. Et sur ce point, elle a pris toutes les dispositions pour procéder aux réparations jugées nécessaires par les services compétents des deux ministères en faisant mettre à leur disposition la somme réclamée. A cet effet, «Le Joola» a été immobilisé pendant plus d’un an. Et c’est à la télévision qu’elle a vu, en même temps que tous les téléspectateurs, «Le Joola» reprendre ses rotations, les techniciens, qui seuls décident de l’état de navigabilité ou non du navire, ayant sûrement pris la décision de le remettre à l’eau. C’est élémentaire.
- S’agissant du transfert de la gestion du «Joola» au ministère des Transports, ce qui n’a rien à voir avec l’accident, aucune relation de causalité n’existant entre les deux faits, le ministre des Transports a demandé qu’il lui soit transféré «la gestion financière, commerciale et civile et maintenir la conduite technique à l’Armée». Ils sont sommés d’apporter la preuve contraire.
- Enfin, ce mode de gestion, mis en place depuis 1995 par un autre PM, n’a jamais été remis en cause par les deux PM nommés avant elle, et c’est à elle qu’on reproche ce fait.
Ces précisions vérifiables faites, on attend les preuves des allégations de ces «avocats des parties civiles», tout en se réservant le droit de les obliger par voie légale à le faire.
Article Par Le Collectif des Avocats de Mame Madior Boye
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