Que seraient devenus ses enfants s’ils avaient bu la boisson que leurs parents ont achetée pour leur goûter ? C’est la question que se pose encore un client du supermarché «Casino» (ex-Sahm) qui a découvert une colonie de vers de terre à la place du jus de fruits.
Les consommateurs qui raffolent des jus «Nectar 10 fruits» de 33 centilitres et portant la marque «Casino» sont priés de s’abstenir d’acheter le produit car, il constitue une réelle menace pour leur santé, voire pour leur vie. A la place du jus de fruits, c’est plutôt un nectar de vers de terre et autres larves qui a été découvert dans une dizaine de bouteilles achetée lundi dernier au Supermarché Casino (ex-Sahm) de Fass. Les produits en question sont mis sous scellés à la Brigade régionale du service d’hygiène de Dakar après que le client a déposé une plainte contre la structure qui commercialise cette boisson. Les boîtes de jus ainsi que la requête du plaignant aux fins d’une enquête sont entre les mains du chef de service, le Colonel Papa Salla Mboup. A cette plainte, s’ajoute une autre portant la mention 9920 du 5 octobre 2009, laquelle est déposée cette fois-ci au Commissariat du 4e arrondissement de Dakar.
C’est avant-hier que le nommé Birane Baba Ly Wane s’est rendu au Casino en question où il a l’habitude de faire ses provisions de goûters pour ses enfants. Arrivé à la maison, son fils cadet demande à se délecter de la boisson. La mère l’en dissuade, mais c’était sans compter avec la détermination de l’enfant à anticiper sur son goûter du lendemain. Le papa ouvre la bouteille pour verser la boisson dans un verre, mais le contenu ne vient pas. Il presse la bouteille et c’est un nectar de vers de terre et de larves qui en sort. «Plus je presse la bouteille, plus les vers sortent.» «Désemparé», il ouvre une autre bouteille et le même spectacle se produit. «J’ai failli tomber à la renverse, car je devinais ce qui serait arrivé à mon fils s’il avait claironné la bouteille.» «Il serait déjà mort, car de gros vers auraient fait de graves dégâts dans le ventre de l’enfant.» Le père de famille pense déjà aux clients qui ont déjà acheté le jus contenu dans ces bouteilles qui ne sont, de surcroît, pas transparentes.
Son constat fait, M. Wane s’est rendu de nouveau dans le magasin pour aviser les responsables. Sur place, il lui est suggéré de laisser les produits à la disposition de la direction, ce que le client «refuse après mûre réflexion». «Hier, ils m’ont appelé pour me demander de leur pardonner, mais il faut penser aux éventuelles victimes.»
Du côté du Casino, l’on regrette tout en se défaussant sur les fournisseurs. Le directeur du magasin, un nommé M. Mboup, que nous avons trouvé sur place, explique que «Casino achète ses produits en faisant confiance aux indications portées sur les emballages». «Sur la bouteille, la date de péremption est fixée au mois d’octobre 2010. Dès que nous avons été mis au courant, un huissier a été commis par le directeur commercial pour faire le constat, mais les bouteilles qui ont été ouvertes sont bonnes.» «N’empêche, nous avons retiré le jus des rayons», rassure-t-il.
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