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Avec un déficit budgétaire de 4 milliards : L'université de Dakar en faillite

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Avec un déficit budgétaire de 4 milliards : L'université de Dakar en faillite

L’université Cheikh Anta Diop de Dakar croule sous un déficit énorme de 4 milliards de francs. Une crise financière tellement aiguë que les vacataires sont sans salaires depuis des mois, que 500 enseignants-chercheurs courent derrière leurs perdiem pour voyage d’étude, que les heures complémentaires restent impayées tout autant que les indemnités de sujétion pour les écoles de formation. Excédés par cette situation de banqueroute, les enseignants de la Faculté de Droit ont pris la ferme décision de bloquer les délibérations de la session rapprochée d’octobre.

Les délibérations des examens de la session rapprochée de la Faculté des sciences juridiques et économiques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar n’ont pas eu lieu hier. Pour cause, les enseignants de la Faculté de Droit, la seule qui fonctionne actuellement à l’Université Cheikh Anta Diop à cause de la session rapprochée, ont décidé à leur corps défendant de ne pas délibérer. Par ce geste, ils entendent mettre la pression sur le gouvernement pour permettre aux vacataires qui courent derrière leur salaire depuis le début de l’année d’être payés et aux autres enseignants-chercheurs d’entrer dans leurs fonds. Et il en sera ainsi ‘tant qu’il n’y aura pas un début d’exécution du paiement des salaires des vacataires’, a juré un juriste scandalisé par la situation. Autant donc dire que l’attente sera plus longue pour les étudiants déjà éprouvés par la longue année universitaire. ‘Les étudiants sont dans une position de faiblesse. C’est dommage qu’on en arrive à cette situation’, concède notre interlocuteur. Selon lui, la situation des vacataires est la plus dramatique. ‘Il y a des vacataires qui ne sont pas payés depuis le début de l’année. Ce sont parfois des doctorants qui n’ont que cette source de revenus’, déplore-t-il. Et la situation est générale dans l’université.

La question des heures complémentaires et des perdiem de voyage reste aussi délicate. A ce niveau, fait remarquer notre interlocuteur, ‘il y a des enseignants-chercheurs qui devaient partir en voyage d’étude depuis dix jours, mais ils sont obligés de rester parce qu’il n’y a de perdiem. Et il n’y a pas de perdiem parce qu’il n’y a pas d’argent à l’Ucad. Il fallait 700 millions pour payer les perdiem aux cinq cents enseignants devant aller en voyage d’études, mais l’université n’a pas pu mobiliser plus de 250 millions’. Même situation pour les heures complémentaires dont certaines sont arrivées à échéance depuis le mois de juin, mais faute d’argent au niveau de la comptabilité de l’Université, aucun des ayants droit n’a, à ce jour, reçu son argent. Pour ce qui est des primes de recherche, seule la première échéance a été payée au mois de mars. La deuxième qui devait l’être normalement au mois de juillet, est attendue avec impatience par des enseignants qui disent que ‘c’en est trop’. Mais le pire est à venir dans les prochains mois, selon notre source, puisque ce qui devait rester du budget pour servir à payer les salaires d’octobre, de novembre et de décembre de tout le personnel de l’université sera consommé au plus tard en fin août. Ainsi, à cette période, son budget annuel qui est évalué à 16 milliards, dont les 14 milliards servent pour le fonctionnement, sera épuisé.

A qui la faute ? A cette question, notre interlocuteur pointe un doigt accusateur sur le ‘gouvernement’, en l’occurrence le ministre de l’Education et celui des Finances. ‘L’université traverse une profonde crise financière. Il y a dans son budget un gap de 4 milliards que l’université n’a comblé’. Ce gap incombe au gouvernement. ‘En effet, devant payer toutes les augmentations, les nouveaux recrutements et les indemnités de recherche, le gouvernement a toujours demandé à l’université de prendre tout cela en charge dans son budget, promettant de rembourser par la suite. Ce qu’il n’a jamais fait jusqu’à présent’, explique notre source. Et cela dure depuis des années et le déficit de s’aggraver.

Et le recteur de l’Ucad dans tout cela ? D’après notre source, ‘le recteur se trouve actuellement en vacances, mais avant de partir, il avait donné des instructions et la balle était dans le camp du gouvernement, seul capable de régler la situation’. Mieux, précise notre interlocuteur, ‘le recteur, dans un rapport sur la situation de l’université, avait attiré en mars dernier l’attention des autorités sur les difficultés à venir, mais elles n’ont rien fait que des promesses qu’elles n’ont pas tenues’. Selon lui, le Saes et le Sudes soutiennent l’action des enseignants de la Faculté de Droit, malgré les vacances.



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