C’est connu. Selon certains candidats, la seule maîtrise des leçons ne peut à elle seule suffire pour réussir un examen. Le recours aux marabouts et autres charlatans peut être dans ce cas-là d’un bon apport, psychologique sinon réel.
A quelques heures des épreuves du premier tour du baccalauréat 2010, les demeures des charlatans sont pris d’assaut par les élèves, dans la commune de Ziguinchor. Normal, puisque pour certains candidats, plus que le travail, l’action des marabouts demeure incontournable pour réussir.
Il s’agit de mettre à contribution des forces occultes imparables. Va alors pour le recours massif aux marabouts qui à leur tour ne se font pas prier pour entretenir leur cote et faire grimper leurs tarifs. Paradoxalement, le nombre de leurs clients ne cesse d’augmenter.
«J’ai commencé les bains mystiques depuis la rentrée scolaire en octobre 2009. Là, je suis vraiment confiant de pouvoir passer avec brio mon examen», confie Amadou Gassama, un candidat du lycée Djignabo de Ziguinchor. «Récemment, lundi dernier, je suis retourné chez mon marabout pour une dernière consultation. Il m’a rassuré», dit-il.
Contrairement à Amadou, Angélique affirme n’avoir découvert que sur le tard la pratique consistant à recourir aux charlatans. «Ce n’est qu’au mois de mai passé qu’on m’en a parlé. Depuis, chaque week-end, je passe prendre un bain chez le marabout avec lequel on m’avait mis en rapport.»
Des séances de bains mystiques qui nécessitent pourtant beaucoup d’argent. «J’ai décaissé 50.000 FCFA. Pour le dernier bain prévu ce mercredi 30 juin, la veille des épreuves, il me faut encore lui donner 20.000 FCFA», précise cette candidate qui se dit également rassurée par son marabout.
«Mon Bac est presque entre mes mains. Je pars à l’examen seulement pour formaliser. Car l’année dernière, ce marabout avait donné la réussite à deux de mes cousines», affirme Angélique, sans ambages.
Du côté des marabouts «donneurs du Bac», rares sont de ceux qui acceptent de parler de leur travail. Toutefois, certains disent se faire beaucoup d’argent en période d’examen (Cfee, Bac ou Bfem).
«Mes affaires marchent plus en période d’examen. Tout le monde veut voir sa progéniture réussir à l’examen. Et moi, je les aide bien dans ce sens», confie Momar Cissé. Le marabout signale qu’il ne se passe pas un jour sans qu’un candidat au Bac débarque chez lui. «Je demande au minimum 20.000 FCFA pour» garantir la réussite aux uns et aux autres, poursuit-t-il.
Cela dit, certains marabouts ne réussissent pas totalement à faire réussir les candidats. Ce qui, dans ce cas, finit souvent par créer des tiraillements entre clients et marabouts. «Il y a des marabouts trompeurs», déclare ainsi Alpha. Il raconte que l’année dernière, un marabout avait assuré un de ses amis qu’il allait réussir. Mais il a pourtant échoué. «A la proclamation des résultats, son nom ne figurait pas sur les listes des admis», dit-il.
Un argument réfuté par certains marabouts, comme Abdou. Selon lui, ils ne s’appuient que sur des prières. «Dieu peut les exaucer comme il peut ne pas les exaucer», souligne-t-il.
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