L’Etat sénégalais considère l’offre économique comme la réponse principale au problème politique posé par le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC, rébellion), a affirmé mercredi le chercheur français Jean-Claude Marut.
‘’L’économie pour l’Etat sénégalais, c’est bien la réponse essentielle, principale au problème posé par la rébellion. Le développement, voilà le discours officiel, c’est la paix’’, a-t-il affirmé
‘’Bien entendu, il ne s’agit pas dire que le développement n’est pas nécessaire, au contraire. Mais, est-ce que cette réponse est à la hauteur du problème casamançais ? Est-ce que le problème est économique ?'', s’est interrogé le chercheur du Centre national de recherche scientifique (CNRS), en France.
Il donnait une conférence à l’Alliance franco-sénégalaise de Ziguinchor sur le thème : ''La paix en Casamance : qu’est-ce qui bloque ?''.
Le chercheur français dit comprendre la position de l’Etat sénégalais qui a fait le pari que le développement va rendre caduque la revendication politique posée par le mouvement indépendantiste.
Il a cité le lancement, en mars dernier, à Ziguinchor, du Projet pôle de développement de la Casamance (PPDC), par le Président Macky Sall et la tournée économique, qu’il entame à partir de ce jeudi dans la région naturelle de la Casamance.
Jean-Claude Marut, auteur du livre +Le conflit casamançais : ce que disent les armes+, est revenu sur la genèse de cette crise qui selon lui est causée par ‘’des mobilisations sociales essentiellement autour du foncier et principalement à Ziguinchor’’.
Le chercheur français a cependant précisé que les problèmes fonciers n'expliquent pas à eux seuls le conflit casamançais
.
'’Le problème, c’est qu’à l’époque, ces conflits n’ont pas eu de réponse politique. Il y a eu un vide politique et ce vide a été investi par un mouvement qui a proposé l’indépendance comme solution’’, a analysé le chercheur français.
‘’Ce ne sont pas les conflits sociaux et les problèmes économiques qui sont la cause de la crise actuelle, mais il y a eu le fait qu’il y a eu un problème de sous-représentation politique. Les populations n’ont pas été entendues. On est là au cœur du problème casamançais‘’, a-t-il dit.
Selon lui, ‘’non seulement l’Etat et les élus n’ont pas été en mesure, pour diverses raisons, de répondre à cette demande populaire. Une partie de la population a vu donc une réponse, un espoir dans ce que lui promettait le mouvement indépendantiste’’.
‘’L’Etat sénégalais est-il aujourd’hui prêt à reconnaître le point de vue indépendantiste comme un point de vue politique comme les autres ? Ce qui supposerait bien entendu des modifications de la constitution.
''
''Parallèlement, le MFDC est-il prêt à déposer les armes à partir du moment où il a la liberté de s’exprimer politiquement ?’’, a renchéri le chercheur.
Le spécialiste de la Casamance a évoqué d’autres blocages du processus de paix, notamment la division et le refus de la médiation de certains chefs politiques du mouvement indépendantiste.
Jean-Claude Marut a néanmoins souligné quelques avancées significatives dans le dossier casamançais, en citant le cessez-le-feu unilatéral décrété par Salif Sadio, un des chefs de guerre du mouvement indépendantiste, l’ouverture des négociations à Rome (Italie) sous la médiation de la communauté Sant-Egidio, l’implication des Etats-Unis en Casamance.
ASB/ASG
6 Commentaires
Dombondir Pleur
En Février, 2015 (12:14 PM)AIDEZ NOUS MR SALL NOUS VOULONS NOUS DEVELOPPER MAIS C EST LES INFRASTUCTURE QUI MANQUE SURTOUT SURTOUT ROUTE COURANT EAU ET LE COURANT
Jokker
En Février, 2015 (12:23 PM)NB: s'ils continuent la casamance serait la dernière région économique , on ne peut rien faire sans la paix
je ne sais quelle sorcier vous a dit que vous aurez votre indépendance ,mais il vous a trompez
De Grace
En Février, 2015 (12:25 PM)Casamançais
En Février, 2015 (13:00 PM)La photo que tu a mis n'a pas sa place
Va apprendre le marketing
Djourhi
En Février, 2015 (14:34 PM)Le levier le plus pertinent que je vois pour la région c'est le tourisme, mais nos chers dirigeants ont eu la bonne idée d'exiger un visa d'entrer aux touristes, qui préfèrent maintenant aller dépenser leur argent au Maroc ou dans d'autres coins de la planète.
Djan Djan
En Février, 2015 (20:52 PM)Participer à la Discussion