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CLINIQUE D’OPHTALMOLOGIQUE DE L’HÔPITAL LE DANTEC : Une structure sanitaire sous perfusion

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CLINIQUE D’OPHTALMOLOGIQUE DE L’HÔPITAL LE DANTEC : Une structure sanitaire sous perfusion

 

Ces trois derniers jours, le personnel de la clinique ophtalmologique de l’hôpital Aristide le Dantec a observé un débrayage. Cela pour protester contre les mauvaises conditions de travail.

« Les conditions de travail sont à la fois inacceptables pour la sécurité de nos patients qui espèrent être guéris ou avoir une certaine stabilisation pour certaines affections graves, même si c’est pour venir attraper des infections nosocomiales (infections dues au manque d’hygiène) ou iatrogènes (pathologies dues au traitement), il faut reconnaître que c’est inadmissible » nous a confié, hier, le Pr Alassane Wade, Chef du service de la clinique ophtalmologique de l’hôpital Aristide le Dantec.
« Nous avons arrêté les actions pour les journées du 8, 9 et 10 janvier 2006 pour attirer l’attention des autorités hospitalières et gouvernementales sur la situation alarmante de notre service national, de niveau tertiaire et de surcroît universitaire, parce que formant les médecins de la sous-région ». A en croire le Pr Wade, le bilan du débrayage est positif. « Le directeur de l’hôpital a réagi, le Ministre de la Santé et de la Prévention Médicale a appelé ce dernier. Les malades ont compris que c’était dans leurs intérêts.
Les cas d’urgence ont été réglés » argumente-t-il. Mais tient-il à préciser : « Tous les deux mois, un arrêt du travail sera observé jusqu’à ce que les autorités nous disent ce qu’elles peuvent faire dans le court, moyen et long terme ». Revenant sur les maux qui gangrènent la structure qu’il dirige, le Pr Alassane Wade lâche tout de go : « la situation est déprimante: presque tout manque ».

Une clinique aux mille maux

« L’hôpital (ndlr : la clinique ophtalmologique) n’est ravitaillé en aucun médicament » poursuit-il, nous montrant une armoire vieille de 42 ans où sont rangés quelques échantillons de médicaments. « Malgré tous ces désagréments, nous n’avons pas arrêté nos activités, grâce à la Débrouille ou système D, ce qui est intolérable ». Mais, "trop, c’est trop" semble dire le Pr Wade et son équipe. Même au centre des opérations, « depuis 15 ans, nous nous lavons au bloc opératoire à l’eau non stérile de robinet » confie le chef de service de la Clinique Ophtalmologique. Toujours dans ce bloc opératoire, ajoute-t-il, « un robinet coule depuis 2 mois, malgré maintes réclamations et plusieurs bons de réparation ». Cet état d’indigence « alarmante » expose à des complications per et post opératoires graves à chaque intervention chirurgicale.
«La chirurgie du décollement de rétine est rangée aux oubliettes, du fait de la non livraison du matériel nécessaire à ce genre de chirurgie (éponges, bandelettes de silastic, fils de mersuture 5/0) » regrette le spécialiste en ophtalmologie, habillé d’un tee-shirt rouge.

Moins de cinq malades opérés par jour

En outre, « actuellement, nous ne pouvons plus opérer plus de quatre (4) malades de cataracte par matinée, c’est-à-dire le tiers ou le quart de nos potentialités ». La raison, selon le Pr Wade, est le non renouvellement, depuis 5 ans, des boîtes de chirurgie. « Quelques instruments de très mauvaise qualité nous ont été livrés, il y a deux ans, mais la morale et la déontologie ne nous autorisaient pas à utiliser ces instruments chez des humains et à plus forte raison chez nos parents sénégalais » indique l’auteur du livre la « Grande Débrouille Nationale ».
Il s’agissait, narre-t-il, de « matériel pris dans les rebuts de France, ne répondant plus aux normes chirurgicales actuelles, mais acheté pour une bouchée de pain ». Même les pathologies chirurgicales de la conjonctive, l’annexe la plus superficielle et la plus accessible de l’œil, ne peuvent plus être opérées, par manque de fils de soie et de vicryl 8/0 de qualité. « Malgré nos recommandations de ne plus acheter la marque D.tek, on continue à nous fournir ces fils caractérisés par la mauvaise qualité du tissage et la grossièreté des aiguilles » se désole Alassane Wade. Se prononçant sur les consultations externes, il renseigne que « les consommables élémentaires (collyres anesthésiques de contact, mydriatiques et myotiques, coton feuilles d’ordonnance, etc.) font actuellement défaut ». Pour ne pas paralyser les consultations ou arrêter certaines interventions encore pratiquées, « les médecins du service achètent de leurs poches ces produits, quelques instruments d’optique et de chirurgie qui ne sont pas onéreux » fulmine le Pr Wade. La liste des griefs se poursuit par la vétusté des lampes à fente qui sont pour le médecin généraliste les équivalents du stéthoscope et du tensiomètre, l’hygiène des salles d’hospitalisation lamentable.



1 Commentaires

  1. Auteur

    Maman

    En Février, 2014 (20:23 PM)
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