Mardi 19 Mars, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Societe

CONSEQUENCES DE LA RECRUDECENCE DES DELESTAGES : Il n'y a de l'électricité que dans l'air

Single Post
CONSEQUENCES DE LA RECRUDECENCE DES DELESTAGES : Il n'y a de l'électricité que dans l'air

Lamine Diarra du Sutelec indexe le manque de combustible et les pannes des machines. Des difficultés financières énormes qui empêchent un approvisionnement correct en combustible et de nombreuses machines tombées en panne. Telle est la double équation qui explique, selon Lamine Diarra, Secrétaire général du Sutelec, sous-section Cap des Biches, les délestages. Et il prévient que la situation va empirer en période de chaleur. 

 

La Société nationale d’électricité (Senelec) a de sérieuses raisons de briser le silence dans lequel elle s'est emmurée depuis le retour sans interruption des délestages, puisqu'elle fait face à de sérieuses difficultés qui appellent des réactions énergétiques. Des difficultés qui s'articulent autour de la double équation d’une trésorerie exsangue empêchant toute possibilité de s'approvisionner correctement en combustible et de nombreuses machines tombées en panne faute d'entretien. Une lecture de la situation qui prévaut qui est de Lamine Diarra, Secrétaire général de la sous-section du Syndicat unique des travailleurs de l’électricité (Sutelec) du Cap des Biches. 

«La vérité aujourd'hui, c'est que la Senelec n'arrive plus à s'approvisionner en combustible pour faire fonctionner ses machines et de nombreuses centrales sont en panne. Parce n'étant pas entretenues depuis très longtemps, malgré nos insistances depuis 10 ans», fustige le syndicaliste. Le déficit dont il est question va parfois au-delà des 80 Mw avancés avec les fluctuations, explique M. Diarra. Il souligne ainsi qu’au niveau du Cap des biches, il y a 4 groupes à l'arrêt. «Avec la centrale C3 qui est à l'arrêt, il y a un déficit d'au moins 50 Mw», précise-t-il. 

Trouvant que la responsabilité du régime libéral est entière dans ces ruptures récurrentes connues dans la distribution de l'électricité, le syndicaliste indique : «Du temps des socialistes, on n'avait pas ce genre de problèmes, parce qu'on laissait les pétroliers s'occuper de l'achat du combustible. Ce qui permettait à la Senelec de bénéficier d'une marge de 90 jours. C'est-à-dire tous les deux mois de consommation des clients et le temps qu'ils paient leurs factures. Mais estimant que les pétroliers se faisaient beaucoup d'argent, Samuel Sarr a décidé d'aller acheter lui-même le combustible». 

La conséquence de cette décision, ajoute-t-il, est que «la marge de 90 jours est perdue et on est obligé de payer comptant les pétroliers». «Une situation qui, martèle-t-il, ne fait que grever la trésorerie de la Senelec déjà très mal en point». Et il confie que «c’est le marché de plus de 100 milliards qui aiguisait les appétits». D'où ses soupçons de «trucs pas clairs dans l'approvisionnement en combustible». Une manière de faire, rappelle le syndicaliste, que Karim Wade avait promis d'abandonner pour revenir au système des socialistes, lors de sa visite au Cap des Biches. 

Révélant que les autorités projettent d'appliquer une solution consistant à louer un groupe de 50 Mw, le Secrétaire général de la sous-section Sutelec du Cap des Biches avertit : «Cela va revenir encore plus cher à la Senelec et grever davantage sa trésorerie. Elle va même fonctionner à perte. Parce que la machine fonctionne au diesel oil qui est très cher». 

Lamine Diarra prévient d’ailleurs que «les délestages vont empirer» avec la période de chaleur et qu’ils seront plus intenses qu’à l’heure actuelle. D'où son invite aux populations «à patienter encore». Regrettant que leur appel pour l'entretien des machines ne soit pas entendu depuis 10 ans, il estime que le soulagement des souffrances des populations passe par trouver de l'argent pour donner une bonne trésorerie, retourner au système de l'ancien régime dans l'approvisionnement et veiller surtout à la bonne gestion du secteur. Il insiste également sur le suivi régulier qu'il doit y avoir dans la gestion. 

 

Le calvaire des ménages Le retour des délestages n'épargne aucune localité et constitue un véritable calvaire pour les populations qui souffrent le martyre. Il suffit de faire un tour à la Médina ou en centre-ville pour s’en rendre compte. C'est la frustration partout. À Dakar, plus particulièrement à la Médina, les ménages ont du mal à contenir leur colère. 

Un groupe de personnes âgées, assises sous un arbre en train de lire leurs journaux, mettent les pieds dans le plat. Toutes estiment être en train de vivre la même chose que n’importe quel Sénégalais. «Nous les pères de famille, vraiment nous sommes fatigués», peste un vieux irrité par ce qui arrive. Il met en garde les autorités contre ce que «pourrait être la réaction des Sénégalais qui sont a bout». 

Même son de cloche du côté de Fatou Camara, une mère de famille rencontrée à la Médina. Un enfant sur le dos, elle raconte qu’elle et son bébé sont allergiques à la chaleur. «On est incapables de dormir sans ventilo, car l’enfant pleure», se désole-t-elle en confiant qu’à cause des coupures de courant, elle est obligée de recourir à l’éventail pour diminuer les pleurs de son enfant qui ne supporte pas la chaleur. 

«Nous sommes vraiment fatigués avec ces coupures à n’en plus finir. À cause d’elles, je n’ai plus de réfrigérateur car il s’est détérioré sous une forte décharge électrique, suite à un délestage. Maintenant, pour conserver la viande ou le poisson, je suis obligée de payer les voisins pour qu’il me gardent mes provisions. C’est vraiment insupportable. Et pourtant, tous les deux mois, on nous remet des factures que nous n’avons pas consommées. Il faut que l’Etat règle ce problème dans les plus brefs délais, parce que notre patience à des limites», peste Mme Ndiaye, rencontrée sur la rue 6 de la Médina 

Dans la même dynamique, Anta Camara indique qu’elle a jeté le reste de sa viande de Tabaski à la suite d’une coupure qui a duré toute une nuit. Elle explique que c’est vers les coups de 12 heures qu’elle a senti une odeur nauséabonde venant de son frigo. Et lorsqu’elle a ouvert le frigo, c’est pour constater que la viande était déjà pourrie. Elle est d’autant plus furieuse qu’elle indique avoir décaissé une somme de 30 000 F Cfa la veille de la Tabaski pour réparer le moteur de son frigo qui avait été gâté par une panne d’électricité. Malgré tout cela, les dégâts matériels persistent toujours car le frigo a encore été bousillé au retour de l’électricité après un long délestage. «Et à cela, dénonce Mme Camara qui indique avoir toujours à portée de main une boîte d’allumettes et des bougies, s’ajoute la durée des coupures qui parfois peuvent aller jusqu’à 8 tours d’horloge». 

 

Les tailleurs crient leur ras-le-bolLes populations ont renoué avec les coupures d'électricité. Une situation dont se désolent les tailleurs. 

Le Sénégal ayant renoué de plus belle avec les coupures intempestives d'électricité, les tailleurs continuent à vivre un cauchemar. Entre pertes matérielles, baisse de chiffre d'affaires et agressions verbales de la part des clients, ils se disent victimes de tout, à cause de coupures d'électricité. Ils crient ainsi leur colère, à l’image de Coumba Ndiaye. Trouvée dans un atelier de couture en train de mettre des perles sur un boubou, elle confie : «Pas un jour ne passe sans qu'on subisse les coupures d'électricité. Notre travail est complètement paralysé. Et nous n'avons pas les moyens d'acheter un groupe électrogène». Une situation qui pose de sérieux problèmes financiers aux tailleurs. «Même le loyer et les factures nous posent problème, parce que notre chiffre d'affaires a considérablement baissé. Ce qui nous conduit à débourser notre propre argent pour payer les factures, le loyer et aussi payer certains apprentis», se lamente-t-elle. 

Occupé à la coupe d'un tissu, Babacar Ndiaye se désole pour sa part des dégâts que les coupures ne cessent de causer. «Pas plus tard qu'hier, un voisin a perdu le moteur de sa machine», témoigne-t-il avant d'ajouter : «L'État doit nous aider, car le travail que nous faisons est notre gagne-pain. Nous sommes obligés de ne pas rater les rendez-vous. Et nous ne pouvons pas acheter un groupe électrogène, parce que nous n'avons pas d'espace dans notre atelier que nous partageons avec d'autres couturiers. En plus, nous avons un compteur de courant commun. C’est vraiment très difficile de s’en sortir avec toutes ces coupures». 

Même si Oumou Guissé, également couturière, a recours au groupe électrogène pour pouvoir continuer son travail, elle ne manque pas de déverser sa colère sur les autorités en charge du secteur de l’énergie. «Nous sommes fatigués. Ceux qui s’occupent du courant doivent le savoir», crie-t-elle. Poursuivant, elle dénonce les dégâts matériels que créent les délestages incessants. «Là, notre climatiseur a un problème dû à une haute tension quand l'électricité est revenue, il y a trois jours. Sans compter le retard que ces coupures crée dans la livraison de nos commandes. Nous avons été obligés d'acheter un groupe électrogène pour pouvoir continuer notre travail et ne pas subir les coupures. Seulement, ça nous coûte cher. Car nous avons une forte clientèle que nous tenons à satisfaire. Et j'interpelle l'Etat à prendre des mesures pour régler ce problème. Si ceux qui s’occupent du courant ne peuvent pas satisfaire les Sénégalais, qu’ils démissionnent et lassent la place à des gens plus compétents». 

Victime d'agressions verbales de la part de certains clients, Abou Diallo, un autre tailleur, explique : «Je suis obligé à chaque fois qu'il y a coupure de rentrer chez moi pour ne pas être insulté par certains clients qui ne comprennent pas la galère que nous vivons. Et je ne supporte pas le bruit des groupes électrogènes. Cause pour la laquelle je n’en achète pas». 

 

Les tailleurs de Thiès marchent vendredi contre les coupures, les pénuries et les hausses de prix Le regroupement des tailleurs de Thiès compte marcher vendredi prochain pour protester contre les coupures récurrentes d'électricité, le manque d'eau permanent, l'augmentation démesurée des prix du gaz butane et du pain. Face à la presse, le président des tailleurs de la capitale du Rail, Ndiaga Wade, qui récemment a été sauvagement bastonné dans les locaux de la police de Thiès, après une marche réprimé par les forces de l’ordre, a indiqué que la manifestation de vendredi prochain est initiée par le Cadre unitaire de réflexion et d'action (Curat). 

Cette entité regroupe le Collectif des artisans et corps de métiers de Thiès, le Collectif des tailleurs de Thiès, l'Unacois-Jappo, les organisations de la Société civile (Forum civil, Radi, l'Observatoire régional de Thiès de la bonne gouvernance et des droits humains du Congad, la Raddho etc). Les organisateurs de la marche entendent aussi y associer «les centrales syndicales (Csa, Unsas, Saemss, Cusems), les associations de quartier et toutes les personnes ou organisations soucieuses de l'intérêt des populations». 

Coordinateur du Curat, Abdoul Aziz Diop de prévenir : «Qu'il pleuve ou qu'il neige, les gens vont marcher. Le Préfet nous avait refusé l’autorisation lors de la marche précédente du 8 octobre pour motif de menace de trouble à l'ordre public, atteinte à la liberté fondamentale du commerce et de l'industrie, après avoir taxé les Thiessois de populations surexcitées. Cette fois-ci, bien que nous ayons privilégié la concertation, d'où notre volonté de rencontrer d'abord les autorités de Thiès en général, nous descendrons dans la rue. En attendant la semaine suivante pour passer à la vitesse supérieure à travers une journée ville morte, avec l'ensemble des secteurs qui composent le Curat». 

Au cours de ce point de presse, le Curat a dénoncé, entre autres, les factures exorbitantes, malgré les multiples coupures, les pénuries d'eau permanentes, le ralentissement voire l'arrêt de toutes les activités socio-économiques à Thiès, la cherté de la vie et la paupérisation accrue des populations, l'insalubrité notoire dans presque tous les quartiers et marchés de la ville de Thiès. 

La marche du vendredi prochain partira de la promenade des Thiessois pour aboutir à la gouvernance, en passant par l'avenue Léopold Sédar Senghor, le Rond Point Nguenth, le boulevard François Xavier Ndione, le rond-point Diakhao. 

 

EL HADJI NIANG, PRÉSIDENT DE LA LIGUE DES CONSOMMATEURS : «La preuve est établie que le problème, ce n'était pas Samuel Sarr»

Les privations de courant dans lesquelles la Senelec a plongé, depuis quelques jours, les consommateurs impactent négativement sur le fonctionnement de tous les secteurs. Mais cette situation est tout sauf surprenante pour le président de la Ligue des consommateurs, Pr El Hadji Niang. 

«Depuis deux ans, je ne cesse de répéter que les délestages dont on nous annonce l’amélioration, ce n’est pas pour aujourd'hui. Le problème va persister encore», martèle-t-il, péremptoire. Une conviction qu'il fonde sur le fait que les deux maux dont souffre la Senelec, que sont le manque d'argent et la mauvaise politique de gestion, n'ont pas encore connu un début de traitement approprié. 

«La Senelec n'arrive plus à honorer ses factures face à ses fournisseurs. Et cela ne fait que rendre plus difficile sa situation», constate pour le déplorer Pr Niang, qui souligne que l’Etat a aujourd’hui une politique reposant sur «une gestion solitaire de Karim Wade sans une concertation avec les autres», pour tenter de régler le problème. Une démarche qu'il trouve inopérante. Selon Pr Niang, «la preuve est établie que le problème, ce n'était pas Samuel Sarr. Parce que tous les secteurs sont aujourd'hui paralysés». 

 

«Tous les secteurs sont aujourd'hui paralysés» 

Fustigeant le silence dans lequel s'est emmurée la Senelec depuis le retour des délestages, El Hadji Niang parle de «manque de sérieux et de respect pour les consommateurs». Il trouve «inconcevable» le fait que la Senelec n'ait fait la moindre sortie pour servir des explications aux clients. 

Pas du tout convaincu par les débuts de Karim Wade, Pr Niang considère même qu'il étouffe la Senelec. «Le Directeur de la Senelec a des responsabilités, il faut qu'il les assume. Mais on ne le sent pas. On a l'impression que Karim Wade est le Directeur de la Senelec». 

Sur les conséquences des délestages, il soutient qu'elles n'épargnent aucun secteur du pays. De la santé aux ménages, en passant par les Pme et Pmi, l'éducation etc., tout est paralysé. Donnant l'exemple de l'université, il souligne :«on n'arrive plus à faire les travaux pratiques faute d'éclairage et les cours se faisant à partir de power point sont zappés. À la Faculté de médecine, les cours sur le dentaire qui se font à partir de tables électriques ne sont plus effectués normalement. Ce qui réduit considérablement le quantum horaire». 

Même cas de figure au niveau des hôpitaux où les services de radio, de scanner et le bloc opératoire sont paralysés, avec même des opérations interrompues faute d'électricité, souligne Pr Niang, selon qui pendant que tout le pays est paralysé, la Senelec se permet de mener un train de vie dispendieux. Il déplore ainsi le fait qu'on tire des assurances estimées à des milliards et que les dédommagements pour lesquels ils sont destinés ne sont couverts que dans des cas «exceptionnels». Il réclame même des comptes sur l'utilisation de cet argent. 

Ce que souhaite Pr Niang, c'est qu’on mette la Senelec dans une situation financière lui permettant de payer correctement ses fournitures et une large concertation sur la question de l’énergie. 



5 Commentaires

  1. Auteur

    Sanekh

    En Décembre, 2010 (15:34 PM)
    thiey
  2. Auteur

    Sanekh

    En Décembre, 2010 (15:35 PM)
    boy espagn danga yekh
    {comment_ads}
    Auteur

    Boy Españ

    En Décembre, 2010 (15:36 PM)
    oh mé sama gayi yeneu gaw
    {comment_ads}
    Auteur

    Clash

    En Décembre, 2010 (16:24 PM)
    ANNULER FESMAN;PRENEZ CES SOMMES COLOSSALES ET INVESTISSEZ LES DS L ELECTRICITE NGUIR YALLAH C POUR VTRE PEUPLE L AVENIR DU SENEGAL AU LIEU DE METTRE CET ARGENT DS dES FESTIVITES INUTILES PARDIIIIIIII!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! :down:  :down:  :down: 
    {comment_ads}
    Auteur

    Teubeuski

    En Décembre, 2010 (02:28 AM)
    fesman sans courant dadialé fi adouna ba paré courant coupé gathiéé menouta wéssouli

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés.
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email