Samedi 27 Avril, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Societe

CONVICTION - Bouillonnement du front social : « Les prémices d’une fin de règne », selon Alioune Tine

Single Post
CONVICTION - Bouillonnement du front social : « Les prémices d’une fin de règne », selon Alioune Tine

Le secrétaire exécutif de la Raddho est convaincu que le réchauffement du front social, noté ces derniers temps, est un signe d’une fin de règne du régime libéral. Il l’a fait savoir au cours d’un point de presse convoqué, hier, pour se prononcer sur la situation politique, économique, sociale et institutionnelle du pays.

Le réquisitoire est sans appel. Le secrétaire général de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (Raddho) a dressé un tableau peu reluisant de la situation nationale du pays. Face à la presse, hier, Alioune Tine a déclaré que le bouillonnement sociale auquel on assiste n’est rien d’autre que «les prémices d’une fin de règne du pouvoir». A son avis, «le trait saillant du régime c’est la surdité face aux appels de tous bords pour un dialogue politique, depuis l’élection présidentielle, c’est le retour en force de l’arrogance, du mépris, du renforcement du fait partisan, de l’exercice solitaire du pouvoir, de la répression comme méthode de gouvernance».

Selon le secrétaire exécutif de la Raddho, cette situation s’explique par «l’irruption de conflits sociaux ouverts sur plusieurs fronts». M. Tine en veut pour preuve, la coïncidence entre la marche programmée de 18 centrales syndicales mercredi 21 novembre 2007 et le déclenchement des émeutes violentes provoquées par la colère des marchands ambulants, consécutives aux mesures de désencombrement. Sur ce dernier cas, M. Tine fustige «les mesures qui ont été prises de façon unilatérale, sans concertation avec les acteurs concernés». Pourtant ces acteurs ont envoyé, selon M. Tine, des courriers, depuis le 15 novembre au président de la République, au Premier ministre, au ministre de l’Intérieur, au président du Sénat et au maire de Dakar. Mais sans aucune réponse. Et la violence qui s’en est suivie, selon le secrétaire exécutif de la Raddho, est un «mauvais message qui donne à comprendre qu’il faut produire la violence pour être entendu». Et de regretter le caractère «exceptionnel» des autorisations de marche. Selon M. Tine, «la Constitution est régulièrement bafouée par les pouvoirs publics, accablant les citoyens à défier de plus en plus les arrêtés d’interdiction de manifestation décidé exclusivement par les préfets».

Par ailleurs, considérant Pape Diop comme seul responsable de l’«impéritie» constatée dans la gestion de la mairie de Dakar, il lui demande d’en «tirer les conséquences (et) de rendre sa démission». Pour M. Tine, cette situation subséquente au cumul des mandats de «Pape Diop (qui) a du mal à faire face à l’agenda du maire et celui du président du Sénat. En tant que maire, Pape Diop est abonné de la chaise vide aux instances nationales et l’internationales». Ce qui, poursuit-il, est aussi le cas du maire de Saint-Louis, Ousmane Masseck Ndiaye, et non moins ministre du Tourisme. «Les maires de la sous-région vous parle de deux maire Sénégalais qui font de la politique de la chaise vide lors des rencontres internationales.»

Par ailleurs, Alioune Tine déplore une situation d’«hyper présidentialisme». «La fonction présidentielle est devenue une archi- institution qui, non seulement asservit, mais vassalise toutes les autres institutions réduites au statut d’institutions naines (et) instrumentalisées sans scrupules» à des fins «politiciennes». C’est, à son avis, le cas du Craes qui a été «écrasé comme une mouche». Et, soutient-il, «quand on veut les (institutions) faire renaître de leurs cendres comme c’est le cas du Sénat, c’est pour réduire leurs membres simples obligés de l’exécutif».

Soucieux de «l’équilibre des institutions», M. Tine dénonce aussi «les méthodes staliniennes» consistant à vouloir débarquer le président de l’Assemblée nationale, Macky Sall, de son Perchoir ; et dont le seul tort serait d’avoir «exprimer le souhait d’auditionner le président de l’Agence nationale de l’organisation pour la conférence islamique (Anoci)». Mieux, Alioune Tine considère que Karim Wade «est une personnalité utile à consulter» en ce sens qu’il gère des deniers publics. Si on ne veut pas qu’il rende compte, dit-il, «il ne fallait pas lui confier une responsabilité publique».

Fort de ce constat, M. Tine pense que la situation nationale «n’est pas loin de l’anomie et de la perte de sens». Pis, renchérit-il, le Sénégal est «malade et présente des organes palpables, d’autodestruction du fait de l’absence d’éthique, du sens des responsabilités, de la perte de la primauté de l’intérêt général sur les carrières, l’opportunisme, la flagornerie, le clientélisme politique…».



0 Commentaires

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés.
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email