Crises d’hystérie collective : une dizaine d'élèves du college privé " Les pédagogues" tombent en transe

Dakar, 23 avr (APS) - 15 heures. L’entrée du Collège privé +les Pédagogues+ ressemble à celles de tous les établissements scolaires du pays où les cours vaquent le mercredi après-midi.

Ainsi, peu d’élèves trainent dans la cour. Le personnel administratif est presque absent. Un groupe d’une demi-douzaine de personnes devise à voix basse dans un couloir de l’établissement, mais se tait à notre arrivée comme si elles avaient quelque chose à cacher.

Il est vrai que le quartier paisible des HLM Grand Yoff a eu sa quiétude mise à rude épreuve ce mercredi en milieu de matinée.

Le collège privé avait pris le relais des autres établissements où des scènes d’hystérie collective avec des jeunes filles tombant en transe ont été vécues peu après la récréation aux environs de 11 heures.

Trouvé à son bureau au second étage de l’imposant bâtiment peint en rose et bleu, le surveillant général des ‘’Pédagogues’’, Abdoulaye Sogue confirme qu’une dizaine de jeunes filles de l’établissement ont été évacuées, mercredi à l’hôpital général de Grand-Yoff (ex CTO) à la suite de crises d’hystérie collective.

Peu loquace et ‘’préférant attendre le retour d’hôpital du directeur des études pour se prononcer’’, il consent à relativiser la situation.

‘’Une élève de la 1-ère G s’est manifestée, se plaignant de maux de ventre. Quand elle s’est mise à crier, une autre élève a crié à son tour et comme un effet domino, plusieurs filles sont tombées elles aussi en transe comme cela a été décrit au lycée Lamine Guèye et au CEM Grand-Yoff.

‘’Avec l’aide des sapeurs-pompiers, elles ont été toutes évacuées à l’hôpital général de Grand-Yoff. Je viens d’être informé que toutes les patientes sont actuellement à leur domicile accompagnées de leurs parents venus aux nouvelles’’, a-t-il ajouté, s’empressant de lancer : ‘’la situation est maîtrisée’’.

Revenant sur le film de l’épreuve vécue par son établissement, il avance que ‘’ce sont les élèves eux-mêmes qui ont aidé à transporter les premières victimes à l’infirmerie de l’établissement avant l’arrivée des sapeurs-pompiers’’.

‘’En réalité, il y a eu plus de peur que de mal. Je pense que la plupart des élèves vivaient avec la hantise que ce qui s’est passé dans les autres établissements pourrait avoir lieu ici’’, a estimé l’enseignant qui tente toujours de dédramatiser la situation.

Une situation décrite aux antipodes de ce qui est raconté par des personnes interrogées par le reporter de l’APS faisant état d’une panique aux alentours de l’établissement.

Ces personnes ont fait état de sirènes de sapeurs-pompiers et des établissements voisins évacués. Ce qui a été balayé d’un revers de la main par le surveillant général qui explique qu’au niveau primaire ‘’les cours se sont poursuivis’’.

En attendant le retour du directeur des études, il a dissuadé le reporter de l’APS d’interroger les quelques élèves trouvés dans l’enceinte de l’établissement.

‘’Je préfère qu’on les ménage pour ne pas les perturber davantage. Même s’ils ont l’air d’aller bien, le stress est dans l’air’’, s’est-il justifié.

Dans les couloirs de l’établissement, certains semblent avoir bien vécu l’événement. Ils se permettent même des plaisanteries du genre ‘’Djinné Maïmouna arrive !’’, faisant allusion à la djinn qu’on accuse d’être responsable de la situation que vivent actuellement les filles dans les écoles de Dakar, Podor et Bakel.