Nous lui avions rendu visite sur son lit de malade à l'ex-Cto, il y a 48 heures. Dans un article le concernant, nous avons relayé le cri de détresse du membre fondateur du Parti démocratique sénégalais (Pds) au pouvoir. Depuis hier, Marcel Bassène a tiré sa révérence. Celui qui a été, pendant deux législatures député libéral, a rendu l'âme dans l'indifférence du monde politique. Une longue maladie a eu raison du professeur de mathématiques.
"Finalement Marcel est décédé". C’est par ce message que Yaya Djiba, un proche du disparu nous a informé. Il y a 48 heures, nous avions vu le membre fondateur du Pds, étendu sur son lit au Pavillon d'urologie de l'ex-Cto. Nous avions aussi relayé son cri de détresse. Celui qui a été pendant deux législatures député libéral voulait en tant que fonctionnaire être inscrit sur un programme qui lui permettrait de se rendre en Europe et de suivre un traitement convenable. En vain. L'homme a tiré sa révérence. A son actif, l'on peut inscrire le fait qu'il a été à la base du premier accord de paix signé entre le gouvernement du Sénégal et le Mfdc. Il a aussi donné au Pds son premier maire à Oussouye et ses premiers députés élus sur une liste départementale à Bignona. Marcel Bassène a eu à des occasions diverses à assurer l'intérim de Abdoulaye Wade en tant que secrétaire général du Pds. C’est dire qu’il a été par moment numéro deux de cette formation. Brillant, l'homme l'a été. En tant que professeur de mathématiques, il a enseigné cette science à la fois dans les universités de Dakar, d'Abidjan, de Libreville et d'ailleurs.
L’histoire retiendra aussi qu'une brouille intervenue dans le Pds a poussé M. Bassène à créer avec Ousmane Ngom le Pls. Une formation qui depuis est dissoute dans le Pds. Malade, le professeur a obtenu de son ancien compagnon des temps de braise l'actuel président A. Wade, une aide de dix jours de prise en charge en France où le patient a finalement séjourné pendant 8 mois sur les neuf qu'il est resté malade. « A fonds propres », nous a indiqué sa femme Monique Bassène. L'ancien patron des libéraux de Casamance n'a pas pu tenir et il a été renvoyé au bercail. Du côté du comité qui l'a soutenu dans son épreuve solitaire, son président Yaya Djiba a déclaré qu'il "est au regret de constater que la Casamance vient de perdre un grand fils". Et en tant que croyant, M. Djiba a dit ne pas vouloir discuter "de la volonté divine". Pour le jeune responsable libéral de Bignona, "l'heure n'est plus à la spéculation sur qui à fait quoi ou quoi aurait dû faire quoi". Le professeur Christian Sina Diatta a connu feu Marcel Bassène. Le ministre Conseiller du président de la République témoigne : "Nous avons fréquenté les jeunesses catholiques ensemble. Nous avons aussi partagé le secondaire au collège". Pour ce qui est de la dimension politique de l'homme, le ministre a retenu que, "M. Bassène est un homme courageux et déterminé. Il était là aux heures de braises". Le professeur C. S. Diatta a été une des rares personnes qui ont été au chevet du défunt. Et de dire : "J'ai été le voir chez lui. Il soufrait de complications rénales. Il avait déjà un langage assez désespéré".
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